Fermer Fessenheim : l’aberration ultime !

Publié par le 15 Juil, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Fermer Fessenheim : l’aberration ultime !

Etant fan de Pierre Desproges depuis toujours, je n’ai pas oublié une de ses plus belles citations

« Marguerite Duras n’a pas écrit que des conneries !
Elle en a aussi filmées ! »

Citation que l’on peut décliner avantageusement pour l’une de nos catastrophes politiques nationales : Martine Aubry :

Martine Aubry n’a pas seulement fait les 35 heures !
Elle a aussi fait fermer Fessenheim !

On se rappelle qu’en novembre 2001, Martine Aubry fit valider, lors d’une bureau national du PS, son accord législatif avec les Verts. Et pour avoir le soutien des écolos, elle offrit la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenhein qu’Emmanuel Macron vient de finaliser !

Aujourd’hui, je voudrais rapprocher deux articles concernant la fermeture des centrales nucléaires :

Voici un résumé de ces deux articles :

1 – L’aberration Fessenheim

Causeur a interviewé un ancien directeur-adjoint de l’environnement à l’OCDE, Rémy Prud’Homme. Après une partie a une analyse des rapports entre la science et l’idéologie, Causeur lui demande sa position sur la fermeture de Fessenheim :

Tous les gens raisonnables sont d’accord pour vous dire que c’est une sottise absolue. La centrale  qui était en parfait état et venait d’être rénovée, produisait de l’électricité bon marché, ne rejettant pas de CO2 du tout. La fermer au nom du CO2 est intellectuellement insupportable : il y a peut-être d’autres raisons de fermer cette centrale, mais certainement pas le CO2. C’est un cadeau purement politique fait à un parti. Sans compter les coûts que la fermeture va engendrer.

On ne voit pas par quoi on pourrait la remplacer parce que l’éolien et le solaire ne marche qu’une petite partie des heures de la journée. Le besoin d’électricité est particulièrement fort à des moments où le solaire et l’éolien ne peuvent justement pas en fournir. Du point de vue environnemental, entre la destruction du paysage, le hachage des chauve-souris et les tonnes de béton qui sont coulées, largement supérieures que pour le nucléaire, l’éolien ce n’est pas la perfection.

2 – L’électricité noire allemande tue !

Depuis plus de 20 ans, le taux de mortalité de l’Allemagne (presque 12 décès pour 1000 habitants en 2018) est supérieur de plus de 20 % à celui de la France (environ 9 décès par an pour 1000 habitants) et de la plupart des pays d’Europe.

De surcroit, cet écart se creuse, malgré le développement des sources d’électricité dites « vertes » telles que les éoliennes et les panneaux photovoltaïques.

Une explication plausible, rarement soulignée, est la pollution atmosphérique causée par les centrales à charbon et à gaz de l’Allemagne qui constituent toujours l’essentiel (60%) de sa production d’électricité. C’est l’électricité noire (majoritaire) cachée sous le vernis affiché de sa couleur verte.

Voyage au-dessus d’un scandale humain couvert par une omerta médiatique.

Le taux de mortalité

Toutes causes confondues, près d’un million de décès est enregistré chaque année en Allemagne pour une population d’environ de 83 millions d’habitants. L’espérance de vie y est de 81,1 ans (hommes et femmes). En France, l’espérance de vie est de 82,7 ans pour 67 millions d’habitants.

Entre 2000 et 2019, l’écart des décès pour 1000 habitants entre l’Allemagne et la France est passé de 1,6 à 2,6 (voir graphique issu de indexmundi.com), ce qui représente 216.000 morts supplémentaires chaque année en Allemagne. Et ce chiffre augmente en moyenne de 4000 morts de plus chaque année.

Un sujet tabou

La focalisation de l’attention sur les rejets de CO2 pour le réchauffement climatique a occulté les autres types de pollution.

En particulier les gaz nocifs (NOx, SOx, O3, …) et les particules fines du charbon (terme englobant le lignite encore plus sale).

De nombreuses villes en Allemagne ont des taux moyens de pollution aux particules fines qui dépassent le seuil du classement de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) de 50 microgrammes par m3 (μg/m3) d’air pour les PM10 (moins de 10 microns (μm)). Des pointes à 100 μg/m3 et au-delà, ne sont pas rares.

Et rien n’est indiqué pour les particules encore plus fines (moins de 2,5 μm) bien plus nocives, voire des ultrafines (moins de 0,1 μm), dont les statistiques, focalisées sur les voies respiratoires, ignorent l’incidence sur le système cardio-vasculaire.

Les rejets de gaz nocifs et de particules fines constituent donc probablement l’une des principales sources de mortalité.

De plus, s’y ajoute une pollution de surface due au charbon (effluents de lavage, boues et cendres) dont l’accumulation pourrait aussi expliquer ce taux de mortalité supérieur à celui de la France.

Et cette grave pollution allemande s’exporte bien. L’Europe’s Dark Cloud (le nuage noir de l’Europe) ne s’arrête pas non plus aux frontières. Bien que protégée par les vents d’ouest dominants, la France, y est soumise.

Cerise sur le gâteau, l’Allemagne va inaugurer en 2020 une nouvelle centrale à charbon de 1000 MW en Rhénanie. Et ce pays prétend sortir du charbon en 2038. Vous y croyez vraiment ? D’ici là, plusieurs gouvernements allemands se seront succédés.

La politique énergétique allemande reposant essentiellement sur du charbon et du gaz permettant le développement des énergies renouvelables (pour des motifs électoraux) est probablement la principale responsable de 200.000 morts de plus par an en Allemagne, et probablement aussi hors de ses frontières.

Le tribunal de Nuremberg a jugé les crimes de la dernière guerre mondiale. Mais le tribunal international de La Haye ne sera jamais saisi pour faire comparaitre les responsables allemands de cette politique énergétique qui a vraisemblablement provoquée cette hécatombe d’environ 4 millions de décès prématurés en 20 ans.

Il restera peut-être le tribunal de l’Histoire…

Michel Gay pour Le monde de l’énergie.

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