Junker et Attali veulent réhabiliter Karl Marx !

Publié par le 15 Mai, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Junker et Attali veulent réhabiliter Karl Marx !

On croit rêver !

Il se trouve encore des politiques de haut rang – ou qui croient l’être encore, encouragés par les médias – pour vouloir célébrer la naissance de Karl Marx !

L’Occident – ou du moins les élites de l’Occident – nourrissent vraiment une haine d’eux-mêmes et de leur identité !

Et pourtant le communisme, idée que certains voient comme généreuse à l’origine, a donné toutes les preuves de sa nocivité une fois mise en oeuvre :

  • Le communisme n’a t-il pas suffisamment prouvé son incapacité à gérer et à développer l’économie d’un pays ?
  • Le communisme n’a t-il pas suffisamment démontré qu’il ne pouvait mettre en pratique son idéologie que sous la contrainte et la privation de toutes les libertés ?
  • Le communisme n’a t-il pas fait suffisamment de morts dans les goulags soviétiques et chinois et les geôles des Khmers pour qu’on renonce, une fois pour toutes, à le sortir des poubelles de l’histoire ?

Voici un article extrait du dernier Bulletin d’André Noël n°2563 paru le 14 mai 2018 :

Junker et Attali veulent réhabiliter Karl Marx
pour l’anniversaire de sa naissance !

Statue de Karl Marx entre ses soutiens Jacques Attali et Jean-Claude Junker

« … Le génial Manifeste du parti communiste, écrit en une semaine, il y a cent soixante-dix ans. Et puis tant d’autres, avant d’aborder l’immense Capital. »

Qui donc s’enthousiasme pour Karl Marx dont, ça et là, on célèbre le 200 ème anniversaire de sa venue au monde ? « Génial » ? Et la dictature du prolétariat ? Cela ne pose aucun problème à notre auteur : « Pour comprendre ce qu’il appelle « la dictature du prolétariat », il faut lire ses réflexions sur la Commune de Paris ; on y verra que le régime qu’il nomme ainsi protège les libertés formelles et n’a rien à voir avec l’épouvantable système totalitaire né de la révolution soviétique. »

La dictature protège donc les libertés !

C’est nouveau ! Et la dictature du prolétariat enseignée par Marx n’a rien à voir avec celle qui a sévi à Moscou et ailleurs et continue à asservir les peuples, en Chine, à Cuba, au Vietnam, où toujours, l’enseignement du Capital est obligatoirement au programme. Ce thuriféraire du père du communisme stigmatise donc les pauvres ignorants, imbéciles et aveugles, « ceux qui en restent aux caricatures ne veulent retenir de lui que les atrocités commises en son nom. » Cet auteur, intello toutes mains, conscience-conseil de Mitterrand et qui a survécu à tous les régimes, c’est l’ineffable Jacques Attali qui assure aussi que « Karl Marx est plus utile que jamais. »

Et qui donc nous affirme que « Marx n’est pas responsable de toutes les atrocités commises en son nom dont ses héritiers supposés doivent répondre » ? Devinez ! Non, ce n’est pas un rédacteur de L’Humanité, ni un de ces nostalgiques de l’URSS qui défilait à Moscou la semaine dernière, Jean-Luc Mélenchon étant à leurs côtés. Non, il s’agit de Jean-Claude Junker, président de la Commission européenne ! Quant à l’hebdomadaire patronal américain The Economist, il juge que Marx, « deux siècles après sa naissance reste de façon surprenante, pertinent. »

A l’occasion de cette réhabilitation de Marx, on veut, pour le 200 ème anniversaire de sa venue au monde, le laver de toute responsabilité dans les 100 millions de morts, au minimum, victimes de ce communisme dont Marx est le père. Le bilan n’est pas achevé puisque, contrairement au nazisme auquel on l’a comparé, le communisme continue de tuer aujourd’hui.

On a tenté déjà de nous expliquer que le totalitarisme soviétique devait tout à Staline – mais n’était-il pas marxiste ? – et rien ou pas grand-chose à Lénine, pur idéaliste révolutionnaire aux mains blanches ! Les trotskystes – qui eux aussi sont marxistes ! – nous assurent que si leur grand homme et non pas Staline avait succédé à Lénine, la face du communisme et celle du monde en eurent été changées. Ils négligent le fait historique que Trotski a été l’instigateur de la Terreur Rouge qui visait à l’extermination totale de la bourgeoisie.

Les directives de Trotski à la Tcheka étaient claires : « Nous ne faisons pas la guerre contre les personnes en particulier. Nous exterminons la bourgeoisie comme classe. Les seuls critères à appliquer sont l’origine, l’éducation, l’instruction et la profession. »

Lénine n’était donc pour rien dans les massacres du communisme, Trotski non plus et Marx encore moins ! De qui se moque-t-on ? Le pire, c’est que les plus jeunes, pour lesquels le communisme relève de l’histoire ancienne, croiront ce que l’on appelle désormais des “fake news”, en réalité un travestissement de la vérité historique qui est la seconde mort des victimes du communisme qui ne le seraient qu’à cause de la folie d’un seul homme, Staline, ancien séminariste à Tiflis, et non pas d’un système fondé sur une idéologie mortifère et perverse, le marxisme.

Mais M. Attali nous dit que c’est pure coïncidence si « marxisme » dérive de Marx …

Pourquoi cette réhabilitation de la part d’intellectuels libéraux ? Parce qu’ils ne veulent pas être confondus avec les « anticommunistes primaires » de droite et parce que Marx était aussi, dit-on, un philosophe et un économiste de valeur et que celui-là ne se confond pas avec le théoricien du Manifeste du parti communiste. Comme si l’un n’allait pas avec l’autre ! Pourquoi parle-t-on du marxisme-léninisme si Marx n’a pas inspiré la terreur léniniste ? Simple expression dénuée de fondement ?

Mais, même sur le plan économique, il s’est trompé. Dans la dialectique du matérialisme historique, le capitalisme industriel engendrant un prolétariat de plus en plus nombreux dans les cités, celui-là devient une puissance révolutionnaire qui, renversant le capitalisme, instaure le socialisme.

Donc, Marx annonçait que cela arriverait d’abord dans les pays les plus industrialisés de l’époque, l’Allemagne, l’Angleterre et la France. Or, c’est en Russie qu’elle survint, peuplée à 99 % de paysans dans un pays sans pratiquement d’industrie, donc d’ouvriers ! Il est d’autres erreurs du même ordre relevées, entre autres, par feu Jules Monnerot dans Sociologie du communisme (Editions du Trident), …

… qu’Attali et Junker feraient bien de consulter avant de dire de grosses bêtises.

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