L’ambitieux et intrigant Martin Hirsch …

Publié par le 5 Avr, 2021 dans Blog | 3 commentaires

L’ambitieux et intrigant Martin Hirsch …

On se souvient très bien du Martin Hirsch que Nicolas Sarkozy avait inclus, en 2007, dans son ouverture à gauche, avec Kouchner, Jouyet et quelques autres.

Cette ouverture très critiquée, à droite,  avait fait dire au regretté Patrick Devedjian : « Je suis pour l’ouverture … y compris jusqu’aux sarkozistes ! »

Le pire est que le sieur Hirsch avait, une fois sa mission de création du RSA achevée, craché dans la soupe en publiant un livre très critique pour le pouvoir et l’UMP (Pour en finir avec les conflits d’intérêts).

C’est donc avec jubilation que je vous propose des extraits d’un article de l’Incorrect très critique sur le président de l’AP-HP :

Alors qu’elle ne représente que 10 % du personnel hospitalier et gère un tiers des patients en réanimations, l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) monopolise la parole publique, multiplie les coups médiatiques et oriente l’opinion. C’est un véritable combat politique qui s’est joué ces dernières semaines, un affrontement où tous les coups étaient permis, même aux détriments des patients. Par qui, pourquoi et dans quel but ? Enquête.

L’AP-HP reçoit entre un quart et un tiers des patients en réanimation à cause du coronavirus, soit à l’heure où ces lignes sont écrites, 1500 patients contre près de 5000 à l’échelle nationale. Des autres services de réanimation français, on n’entend pas un mot. L’AP-HP – dont il ne faut cependant pas surestimer l’unité interne – monopolise la parole, et sa proximité géographique avec les salles de rédactions en décuple encore le nombre et la portée. Sa spécialité : des frappes médiatiques multiples, simultanées et coordonnées sur les différents supports d’informations. Par les paroles de quelques-uns de ses médecins, l’AP-HP peut orienter l’opinion.

 

L’AP-HP, organisme marqué à gauche

Pour le dire clairement, le CHU parisien est marqué à gauche. Lors des dernières élections professionnelles fin décembre, pour une participation de 30 %, la CGT a recueilli 36 % des voix, Sud Santé 22 %, la CFDT et Force ouvrière chacun 15 %. Plus encore, le Conseil de surveillance de l’AP-HP est présidé par Anne Hidalgo qui, seule candidate, a été élue à l’unanimité en 2014. Elle succédait alors à Jean-Marie Le Guen (PS), rentré dans le gouvernement Valls I. L’identité des vice-présidents ne dit pas autre chose : Anne Souyris, écologiste et adjointe à la mairie de Paris, et Bernard Jomier, sénateur et conseiller parisien issu des Verts.

Cette orientation idéologique n’est évidemment pas sans influence sur leur traitement de la crise sanitaire. Tout d’abord, la stratégie de communication. Reprenant la rhétorique sentimentaliste de gauche, incarnation du camp des Bons et gouvernant par le quantitatif (nombre de morts comme d’autres le niveau des inégalités), l’AP-HP est passé maîtresse dans les pleurnicheries publiques et la demande de moyens supplémentaires. Ensuite, la gestion de crise.

Martin Hirsch méprise l’hôpital privé

Si Martin Hirsch a beau jeu de parler d’une coopération « exemplaire » entre hôpitaux publics et privés au cours de cette troisième vague, tel n’a pas été le cas pendant très longtemps. Président de Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP), Lamine Gharbi rappelait ainsi dans une interview au Figaro que

lors du premier confinement, les établissements privés étaient exclus des discussions. La région Grand Est en a malheureusement fait les frais, avec des hôpitaux asphyxiés et des établissements privés sans activité.

En cause, l’animosité de la gauche pour tout ce qui ne relève du secteur public. Travaillant de concert, ARS Île-de-France et AP-HP ont mis trop de temps à solliciter les cliniques privées, coopération qui n’est toujours pas optimale.

Martin Hirsch, lopportuniste

L’identité politique du patron de l’AP-HP depuis 2013, Martin Hirsch, est à ce titre éloquente. Son prédécesseur Mireille Faugère voulait fermer les urgences de l’Hôtel-Dieu sur l’île de la Cité pour combler des déficits. Bertrand Delanoë et François Hollande ne l’entendaient pas de cette oreille : elle est débarquée au profit de Martin Hirsch, diplômé de neurobiologie – mais il n’est pas médecin faute d’avoir validé sa dernière année – et haut-fonctionnaire passé par l’ENS et l’ENA. Très politisé, l’homme est d’abord un opportuniste : il navigue dans les eaux des gouvernements Jospin, étant successivement directeur de cabinet du secrétaire d’État à la santé Bernard Kouchner puis conseiller chargé de la santé au cabinet de Martine Aubry, alors ministre de l’Emploi et de la solidarité. Au sein des « Kouchner Boys », il côtoie notamment Jérôme Salomon, actuel directeur général de la Santé.

« Il ne rêvait que d’une chose en s’acoquinant avec Emmanuel Macron, puisqu’il faisait partie de son équipe de campagne sur les questions de santé : devenir ministre de la Santé », déclarait le médecin urgentiste à Avicenne et responsable CGT Christophe Prudhomme au média WUD. Ses espoirs auront été douchés, et ses relations avec la macronie dégradées : il ne s’entend pas avec Agnès Buzyn, au point qu’elle aurait réclamé sa tête et l’Élysée commencé à établir une liste de successeurs potentiels avant la crise. En guise de vengeance, Martin Hirsch aurait dressé de nombreux obstacles à l’ancienne ministre, qui souhaitait renfiler la blouse après son échec aux municipales parisiennes. 

Futur ministre de la Santé d’Anne Hidalgo ?

Au sein du CHU parisien, Martin Hirsch fait ce qu’il sait faire de mieux : il navigue entre les courants, synthétise, cherche l’équilibre entre demande gouvernementale et état budgétaire, entre avis du corps médical et souhait de l’opinion. S’il relaie publiquement ses médecins, son bilan est très contesté, notamment par son aile gauche. Sous le ministère Marisol Touraine, on lui demande de faire des économies, ce qu’il s’exécute de faire en réformant le temps de travail contre l’avis de tous les syndicats, hormis la CFDT. « Il est arrivé avec une aura positive. Pendant un an, il a été gentil avec les syndicats. Ensuite il a supprimé des lits, fermé des hôpitaux, imposé une réorganisation du temps de travail… Son bilan : un hôpital délabré », estime toujours l’urgentiste Christophe Prudhomme. En 28 ans, l’AP-HP a fermé près de 12 000 lits, soit le tiers de son parc ; depuis son arrivée, Martin Hirsch s’est pleinement inscrit dans le virage du « tout ambulatoire », cause de tant de problèmes aujourd’hui. 

Ces critiques sont pourtant loin de désarçonner Martin Hirsch. L’homme garde des ambitions politiques, qu’il attise par sa grande proximité avec Anne Hidalgo. Haut-fonctionnaire, l’homme outrepasse son devoir de réserve et multiplie les attaques contre le gouvernement. De quoi agacer la macronie, qui n’hésite plus à l’attaquer publiquement ces derniers temps, signe d’un profond malaise en coulisse : « Martin Hirsch est le directeur de campagne de madame Hidalgo, si on écoute bien ce qu’il dit. […] Martin Hirsch fait de la politique », a vitupéré Florian Bachelier, député LREM d’Ille-et-Vilaine et premier questeur de l’Assemblée nationale sur le plateau de CNews. « Il ne faut pas se leurrer. Hirsch, il a d’énormes ambitions. C’est la porte d’entrée vers autre chose », a même lâché un conseiller présidentiel au Figaro. À la mairie de Paris, on reconnaît sa proximité avec Anne Hidalgo, toujours selon Le Figaro : « Ils sont proches avec Anne Hidalgo. Ils ont une très bonne relation de travail. Il se trouve qu’elle est présidente du conseil de surveillance de l’APHP. Ils se faisaient même des coucous depuis leur bureau respectif pendant le premier confinement. Mais de là à dire que Martin Hirsch roule pour Anne Hidalgo… ». Dans le monde politique français, cette hypothèse ne fait que peu de doutes.

Rémi Carlu et Emmanuel Rechberg pour l’Incorrect.

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3 Réponses à “L’ambitieux et intrigant Martin Hirsch …”

  1. C’est un bon socialo avec tout ce que ça implique, immigrationniste jusqu’au bout des ongles!

    Vous vous souvenez sans doute de sa superbe déclaration.
    « Selon Martin Hirsch, la vraie intégration, c’est quand des catholiques appelleront leur enfant Mohamed ! »
    Pourquoi ne s’est il pas adressé aux juifs, aux protestants ou encore au athées? Hein pourquoi?

    Bien évidemment que ce type fait de la politique malsaine depuis toujours et en particulier depuis sa nomination à APHP!

    Ambitieux et intrigant comme toute cette bande aux affaires qui gère la santé des français! Il y a de nombreux nids de vipères! Vipères indéboulonnables tant tous se soutiennent mutuellement parce qu’ils ont tous quelque chose à gagner!

    C’est quand même lui qui a dégradé le professeur Peronne de sa chefferie! Cela donne un aperçu du personnage retors qu’il est!

  2. Il va falloir nettoyer les écuries d’Augias pour droitiser tous les secteurs publics inréformables qui sont des gouffres financiers et qui font de la politique avant d’être efficace.

  3. C’est ça la goche !

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