Le président qu’il nous faudrait …

Publié par le 10 Juil, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Le président qu’il nous faudrait …

A quoi sert la Cour des comptes ?

C’est la question que l’on se pose, chaque année, quand la Cour des comptes rend son rapport sur les comptes de la Nation.

Invariablement, surtout depuis le quinquennat de François Hollande, la Cour dénonce les erreurs de gestion des gouvernants successifs et le laxisme économique qui sous-tend leurs politiques.

La devise de cet organe de la République est très explicite :

« S’assurer du bon emploi de l’argent public,
en informer le citoyen. »

Mais chaque année, l’exécutif se fait remettre le rapport de la Cour des comptes  … et le range soigneusement dans le tiroirs des rapports oubliés !

D’où mon idée d’élire, aux élections présidentielles de 2022, Didier Migaud à l’Elysée. Voici un homme qui connait parfaitement les travers de la gouvernance française depuis tant de décennies et qui serait le mieux placé pour les corriger ! On mettra au crédit du président Nicolas Sarkozy l’ouverture d’esprit qui lui a fait nommer ce socialiste à la tête de la Cour des comptes. L’homme a toujours montré son impartialité en dénonçant toutes les dérives, qu’elles viennent de droite ou de gauche.

Bon, c’est certain, on ne va pas franchement rigoler pendant cinq années ! L’homme est austère et l’on est au moins certain d’une chose : il n’invitera pas le DJ Kitty Smile (« l’immigré, noir et pédé ») à se produire sur le perron de l’Elysée !

Mais il connait son sujet parfaitement et a identifié tous les blocages de la société française. De plus il aura du mal à reproduire des erreurs qu’il aura dénoncées pendant tant d’années !

l’IREF (Institut de Recherches  Economiques et Fiscales) a qualifié « d’inquiétant » le dernier rapport de la Cour des comptes dans un article paru sur son site. En voici quelques éléments :

Situation des finances publiques :
la très inquiétante note de la Cour des comptes

1 – Constat 2017 : une baisse du déficit en trompe l’oeil

Depuis 2009, le déficit public connaît une amélioration continue. Alors qu’il était de plus de 7 points de PIB en 2009, il s’établit à 2,6 points en 2017 (59 milliards d’euros), soit une baisse de 24% par rapport à 2016 (baisse de 0,8 points). Cela reste cependant très élevé. La France se place en 4ème position de l’Union européenne en termes de niveau de déficit. Seuls l’Espagne, le Portugal et la Roumanie comptent un déficit public supérieur.

Les déficits structurel et effectif restent plus élevés en France que chez la plupart de nos partenaires européens. L’Allemagne et les Pays-Bas présentent même des excédents. Le déficit structurel français atteint 2,1 points de PIB et reste nettement plus élevé que son objectif de moyen terme (inférieur ou égal à 0,4 point, soit un écart de 1,7 point).

2 – Les dépenses et la dette publique ne cessent d’augmenter

La France est le seul pays de la zone euro dans lequel la dette publique croît encore en 2017 et de façon aussi conséquente. Son ratio de dette sur PIB a augmenté de 32,3 points entre 2007 et 2017. C’est 8,2 points de plus que la moyenne de l’Union européenne. L’Allemagne, quant à elle, est revenue à son niveau de 2007 (c’est-à-dire un ratio de dette sur PIB de 0,4).

Rapporté au PIB, la France est le 7ème pays le plus dépensier de la zone euro en 2017. Les dépenses publiques de fonctionnement ont augmenté de 1,4 point de PIB contre une baisse de 0,5 point en moyenne dans l’Union Européenne.

3 – Les prévisions de la Cour ne sont guère rassurante

Le programme de stabilité prévoit un retour à un excédent des finances publiques en 2022 et un solde structurel proche de l’objectif d’équilibre de moyen terme.

Cependant, cette trajectoire est particulièrement fragile à différents titres, car elle repose sur :

  • l’hypothèse d’une croissance optimiste supérieure à la croissance potentielle entre 2017 et 2022, ce qui ne s’est jamais produit sur une telle période. D’autant plus qu’un ralentissement de la croissance est fortement possible.
  • une trajectoire des prélèvements obligatoires ne prend pas en compte la suppression de la taxe d’habitation.
  • une baisse nette des dépenses avec un taux de croissance de seulement 0,2% en volume alors qu’elle a crû de 1,2% entre 2012 et 2017.
  • le fait que les administrations publiques locales doivent dégager un excédent de 0,7 points de PIB en 2022. Il faudrait tout d’abord qu’elles réussissent à atteindre cet objectif, mais il se peut qu’elles décident d’investir ou de baisser leur fiscalité plutôt que de laisser s’accroître leur excédent.

Par ailleurs, une remontée, peut-être même importante, des taux d’intérêt n’est pas à exclure. Ce qui serait très couteux pour les budgets publics.

Autant dire que les finances publiques de la France risquent de ne guère s’améliorer sans la mise en place d’une réforme drastique de l’Etat.

Source : IREF

Pas de quoi pavoiser pour Emmanuel Macron, incapable, comme ses prédécesseurs, de réduire la dépenses publiques, ce mal français !

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