L’échec de l’islam de France, par Lydia Guirous

Publié par le 1 Oct, 2017 dans Blog | 0 commentaire

L’échec de l’islam de France, par Lydia Guirous

J’ai bien souvent relayé ici les billets de Lydia Guirous. Car quand une immigrée musulmane défend la culture française et la laïcité à la française, cela prend une résonance particulière et une force de conviction plus intense.

Cette jeune femme kabyle née en Algérie s’est installée en France avec sa famille en 1989. D’abord membre du Parti Radical valoisien, Lydia Guirous est remarquée par Nicolas Sarkozy qui la fait venir à l’UMP où elle occupera le poste de Sécrétaire nationale aux valeurs de la République et à la laïcité.

Elle a déjà publié plusieurs ouvrages :

– « Allah est grand, la République aussi » en 2015,
– « #Je suis Marianne » en 2016,
– « Ça n’a rien à voir avec l’islam » en septembre 2017.

C’est ce dernier et tout récent ouvrage dont Valeurs actuelles a publié les bonnes feuilles, cette semaine .

Bonnes feuilles que voici :

Violence des textes sacrés, complaisance victimaire, misogynie et xénophobie : Lydia Guirous dénonce les travers d’un islam porteur des germes du terrorisme.

Générations en résistance avec la République

Hier, je ne connaissais que des musulmans dits « modérés », ouverts d’esprit, amoureux de la liberté, en quête de démocratie et de progrès, y compris pour leurs filles. Aujourd’hui, je peine parfois à les trouver, notamment dans ma génération. Les troisième et quatrième générations issues de l’immigration semblent entrées en résistance avec la République. Elles se complaisent dans un rejet de notre communauté nationale et se vautrent dans la posture si lâche de l’éternel opprimé. À croire qu’elles se rêvent en « damnées de la terre 2.0 ». Aujourd’hui, au pays de Voltaire, la liberté d’expression en vient, sur ces sujets, à être bordée par ce que les islamistes nous autorisent ou non à penser, à mentionner.

Je m’inquiète de cette évolution et de l’interdiction d’exercer le moindre esprit critique lorsqu’il s’agit de l’islam. La religion musulmane étant sacrée, il serait interdit de l’évoquer sous peine de s’exposer à une fatwa, à une haine virale, à un harcèlement sur les réseaux sociaux ou à de la violence physique? Quelle terrible dérive. Le devoir des Français de confession musulmane est, au contraire, de parler, de débattre, d’entreprendre un travail critique, sain, de l’islam et des comportements de certains musulmans en ce début de XXI• siècle. Doit-on accepter que « l’islam politique » glorifie les « savoirs » de barbus au passé trouble, souvent imams autoproclamés, partisans d’une radicalisation toujours plus forte, hommes qui égrènent les interdits comme un enfant récite l’alphabet, toujours à contre-courant de l’histoire et du progrès ? Non. L’islam politique n’est pas en quête de liberté, mais recherche le pouvoir pour enfermer, soumettre et asservir l’autre.

Hors de l’oumma, point de salut ?

Mon identité ne se résume pas à ma foi. L’identité, d’ailleurs, ne se subit pas, elle n’est pas uniquement héritée du passé, elle se construit par ses choix et aspirations. Sans rompre avec le passé, elle peut être porteuse d’avenir. La culture ne se résume pas, non plus, à la religion, elle est une partie de celle-ci. Je suis par exemple toujours stupéfaite quand on me dit: « Tu renies tes origines musulmanes. » Mais la religion n’est pas une origine ! Ces moralisateurs considéreraient-ils que la « Musulmanie » existe ? Peut-être, pour eux, ce pays fantasmé est-il l’autre nom de l’oumma, une communauté islamique supranationale existant au-delà des jeux de pouvoir locaux et de l’histoire de chaque pays, qui reconnaît tous les musulmans comme les membres et sympathisants des associations de lutte contre l’islamophobie, du Parti des indigènes de la République (Pir), dont les prises de position sont bien souvent empreintes d’antisémitisme et de racisme anti-Blancs ? En instrumentalisant cette idée, ils veulent lancer une OPA sur la « communauté » musulmane, laissant croire qu’ils seraient les seuls vrais « musulmans », ou leurs « représentants » exclusifs. Ils manipulent la partie crédule des musulmans en les invitant à des comportements toujours plus excessifs, toujours plus ostentatoires. De cette manière, ils deviennent les artisans d’une stigmatisation … qu’ils dénonceront ensuite. Ils les invitent également à refuser toute remise en cause de pratiques et tenues importées de pays pratiquant un islam rigoriste, en attaquant l’État, en diffusant l’idée que la laïcité est une religion d’État et même une arme contre les musulmans.

Les femmes voilées, hommes-sandwichs de l’islamisme

Instrumentaliser les femmes pour démontrer la forte avancée de l’islamisme et la part croissante de la « communauté » qui le rejoint constitue une sorte de « communication mobile » de l’intégrisme. Les femmes voilées, entièrement cachées, sont semblables aux hommes-sandwichs d’autrefois, des supports publicitaires pour des marques peu regardantes sur la dignité de la personne.

De fait, l’espace public, comme les universités, les entreprises, les hôpitaux, les écoles, voit se multiplier ces signes de radicalisation, lieux où ces portedrapeaux viennent faire des démonstrations de force, Le voile indique cette poussée, il est visible et mémorable. Il marque son territoire. Certains élus, par clientélisme, face à cette extension visible, habillent d »‘ humanisme » et de « liberté individuelle » leur lâcheté et leur soumission. D’autres résistent avec les plus grandes difficultés. Chaque incident, chaque polémique, permet aux islamistes de créer un précédent. Une porte a été enfoncée, une autre le sera, une institution a été testée, une autre le sera. […] Les femmes qui le portent de manière militante, souvent jeunes, sont redoutables car, contrairement aux hommes barbus, elles ne suscitent pas la méfiance, mais plutôt l’apitoiement, voire, chez certains, de l’admiration au prétexte qu’il serait « courageux de porter le voile aujourd’hui » ou qu’elles seraient uniquement « contraintes ».

Quand l’individualisme bobo pétri de culpabilité et en quête de « bons sauvages » sur lesquels exercer sa compassion rencontre la logorrhée victimaire de revanchards manipulateurs … le cocktail de la soumission est consommé.

La refondation de l’islam, une urgente nécessité

La refondation de l’islam doit donc – j’insiste – devenir une priorité pour les musulmans. Elle constituera le signal et la garantie de leur crédibilité comme de leur désir d’assimilation et d’adhésion aux valeurs démocratiques occidentales. C’est ce geste qu’attendent de nous nos compatriotes, eux que les comportements communautaristes et les replis identitaires constatés ces dernières années ne cessent d’inquiéter, au risque de nous condamner à l’isolement de la communauté nationale. Tant que les musulmans ne comprendront pas qu’ils sont globalement responsables en grande partie de leurs propres turpitudes, les choses n’avanceront pas et le fameux « vivre-ensemble » reculera. À moins que ce ne soit leur objectif  … En tout cas, ce n’est pas le mien et je pense que ce n’est pas le cas de nombreux Français de confession musulmane.

Nous ne pouvons continuer plus longtemps à nous laisser manipuler par un islam politique dévastateur qui conduira à notre perte.

Lydia Guirous dans Valeurs actuelles.

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