Les black blocs ont-ils des attestations
dérogatoires de déplacement ?

Publié par le 13 Déc, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Les black blocs ont-ils des attestations dérogatoires de déplacement ?

On observe, ci-contre, un exemple flagrant du contrôle au faciès dénoncé par le président de la République !

Mais revenons à notre sujet du jour !

Comment comprendre et admettre qu’une bavure policière, fut-elle inadmissible, comme celle dont un producteur de rap *** a été la victime, fasse la une des journaux pendant une semaine alors que, samedi après samedi, on voit les black blocs détruire les voitures, défoncer les vitrines et tenter de brûler vif des policiers, sans que cela marque l’actualité plus que ça ?

Je veux bien exiger l’exemplarité aux policiers mais je mesure aussi la pression que subissent, depuis maintenant des années, les forces de l’ordre, que ce soit durant les manifestations ou dans les quartiers sensibles avec ces spectaculaires attaques de commissariat aux mortiers !

C’est l’objet de l’édito de Guillaume Roquette, cette semaine, dans Le Figaro Magazine.

Face aux violences

Le contraste est saisissant.

Comment la même police qui sanctionne sans faiblesse le moindre quidam parti acheter son pain sans attestation laisse semaine après semaine des hordes de black blocs se déchaîner dans nos villes ? On ne saurait imaginer pire aveu d’impuissance pour les forces de l’ordre, qui sont d’ailleurs les premières victimes de cette résignation : on dénombrait 67 blessés dans leurs rangs, rien qu’au cours des violences du week-enddernier.

A chaque fois, I’explication donnée est la même.

La police ne pourrait pas intervenir contre ces vandales sans risquer d’avoir des blessés ou des morts ; les laisser faire serait donc un moindre mal. On ne se prononcera pas sur la première affirmation, faute de compétence suffisante en matière de maintien de l’ordre, mais on ne peut en tout cas pas approuver la seconde. Car les black blocs, au-delà des dommages qu’ils commettent, ébranlent le principe même d’autorité. Ils démontrent, après la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, après le mouvement des « gilets jaunes », après les manifestations contre la réforme des retraites, que l’État peut être défié impunément. Comment, dès lors, s’étonner que des commissariats soient attaqués à coups de mortier ou que les représentants des services publics (forces de l’ordre ou pompiers) soient quotidiennement pris à partie dans les banlieues ?

Les black blocs ne sont pas des émeutiers comme les autres.

Anticapitalistes, anarchistes, animalistes …, ces jeunes voyous, souvent rejetons de la petite bourgeoisie en mal de sensations fortes, sont mus par une vraie idéologie. Ce n’est pas par hasard qu’ils s’en prennent aux banques, aux boutiques de marque et aux belles voitures. Qu’ils écument les manifestations contre les projets gouvernementaux mais restent sagement à la maison quand les cortèges réclament la régularisation des clandestins ou protestent contre «I’islamophobie ». Pour paraphraser Clausewitz parlant de la guerre, ils font de la politique mais avec d’autres moyens. Sauf que dans une démocratie, on ne peut accepter l’utilisation de la violence dans un objectif politique. À défaut de pouvoir les interpeller, il serait donc légitime de les surveiller et de les mettre préventivement hors d’état de nuire, comme on le fait avec les terroristes.

Et d’ici là, que faire ?

Peut-être serait-il opportun d’interdire certaines manifestations quand le risque est élevé de les voir dégénérer dans la violence. Rappelons que le droit de manifester n’est pas inscrit dans la Constitution et que la Déclaration des droits de l’homme affirme, au contraire, que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pasL’ordre public établi par la loi ». C’est à croire qu’il y avait déjà des black blocs en 1789 ! Et si des citoyens veulent absolument descendre dans la rue pour exprimer leur point de vue, ils n’ont qu’à organiser des rassemblements statiques, bien plus faciles à encadrer, et donc à pacifier.

Guillaume Roquette pour Le Figaro Magazine.

Il semblerait que le pouvoir ait pressenti la publication de cet article car on a observé, hier, un changement radical dans la stratégie des forces de l’ordre, avec des charges assez musclées lancées contre certains black blocs préalablement identifiés. Avec des résultats probants puisque 154 interpellations étaient recensés samedi soir dont 142 à Paris !

*** Le fait de s’en prendre à un producteur de rap ne viendrait-il pas à décharge dans le procès fait à ces policiers qui pourraient avoir voulu ainsi assainir la production musicale française ? Non, je déconne ! … Quoique …

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