Les ennemis de l’intérieur sont à gauche

Publié par le 22 Nov, 2019 dans Blog | 0 commentaire

Les ennemis de l’intérieur sont à gauche

il est clair aujourd’hui qu’une partie de la gauche a choisi clairement son camp :

L’islam politique contre la République !

Le voile contre l’émancipation des femmes !

L’islam contre la laïcité !

Aujourd’hui, c’est juste grave, mais, demain si les choses devaient s’aggraver, cela pourrait devenir dramatique quand se mettent doucement en place tous les ferments d’une guerre civile.

Les guerres civiles sont toujours terribles, mais les pires sont les guerres de religion !

Bastien Lejeune, dans cet article de Valeurs actuelles, dénonce la dérive mortifère d’une partie de la gauche qui foule au pied une bonne part de l’idéal républicain :

Le bal tragique des islamo-collabos

Quand une partie de la gauche assume désormais sans complexe sa dérive communautariste, l’autre s’accroche à sa tradition laïcarde. Autopsie d’une fracture.

D’un côté, une moustache sur un sourire faussement engageant; de l’autre, de longs cheveux gris, des yeux qui tombent et un regard triste. Jusque-là, leur seul face-à-face incarnait le malaise inspiré à la gauche par l’islam. Edwy Plenel contre Riss. Mediapart contre Charlie Hebdo. Novembre 2017: en pleine affaire Tariq Ramadan, le journal satirique croque en couverture le patron du site d’information. La moustache lui cache les yeux, bouche ses oreilles et l’empêche de parler. Le titre incrimine: « Affaire Ramadan, Mediapart révèle: “on ne savait pas“ ».

Plenel réplique : Charlie Hebdo, dont la rédaction était massacrée, près de trois ans plus tôt, par un commando déclarant agir au nom d’Allah, participerait selon lui à une « guerre aux musulmans ». Aujourd’hui, Laurent Sourisseau, alias Riss, ne pointe plus seulement du doigt le célèbre patron de Mediapart. Au moment où il publie Une minute quarante-neuf secondes (Actes Sud), glaçant récit des moins de deux tours d’horloge de la trotteuse durant lesquels les frères Kouachi ont fait basculer sa vie, le 7 janvier 2015, il choisit le mot « collabos » pour désigner ceux qui « trouvent toujours des raisons d’atténuer, de s’accommoder, de dire que finalement c’est pas si grave »· Ceux qui l’ont « trahi ». L’islam fracture la gauche, mais Plenel n’est plus le seul visage du « collabo ».

OPA de Terra nova sur la gauche populaire

Le dessinateur n’a pas besoin de les nommer. Ils s’appellent Yassine Belattar, Esther Benbassa, Caroline De Haas, Jean-Luc Mélenchon, Ian Brossat, Benoît Hamon ou Philippe Martinez. Ils sont plus de 400, eux qui ont signé une tribune pour dire « stop à l’islamophobie » et lutter contre « la stigmatisation des musulmans » à l’appel de l’Unef et du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), de la plateforme L.E.S. Musulmans, du Comité Adama … mais surtout de l’incontournable Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), organisation pilotée par les Frères musulmans. Ce dimanche, ils marchaient à Paris au nom de cette cause, scandant « Allahu akbar ! » à quelques encablures du Bataclan. « Tous mes collègues de gauche qui ont signé l’appel ont fait une faute politique majeure », regrette le député socialiste Luc Carvounas, dont le parti n’a pas participé à la manifestation,  refusant de se reconnaître « dans ses mots d ‘ordre qui présentent les lois laïques en vigueur comme “liberticides“ ». « Quand on est un responsable national de premier plan, on ne signe pas une tribune sans la lire et sans se renseigner », ajoute-t-il. Car peu de temps après la publication de la tribune, une partie des signataires s’était lancée dans un maladroit rétropédalage qui en disait long sur leur embarras.

Qu’est-il arrivé à la gauche ?

Où est passé le Jean-Luc Mélenchon de 2015 qui « contestait le terme d’islamophobie » et défendait l’idée qu’« on a le droit de ne pas aimer l’islam » ? Ce dimanche, il défilait, écharpe tricolore en bandoulière …

Où sont passés les communistes de Lutte ouvrière ? Dans le mensuel Lutte de classe, édité par le parti, on expliquait, encore en 2017, en quoi consiste le « piège de la lutte contre l’islamophobie », considérée comme une « tribune pour des organisations islamistes et communautaristes ». « L’islam ? Un “opium du peuple“ comme les autres dont il faut se sevrer, écrivent alors ces trotskistes, il ne faut pas qu’une guerre de religion détourne l’attention du vrai sujet de division : la lutte entre les exploitants et les exploités. Deux ans plus tard, Lutte Ouvrière a donc rejoint le reste de l’extrême gauche, Attac, EELV, les anarchistes libertaires, les antifas et le NPA, qui plaçaient la lutte contre l’islamophobie au coeur de leurs programmes dès la campagne présidentielle de 2017.

Ce renversement étonne jusqu’au sein de la droite sénatoriale. En cette fin de mois d’octobre, le palais du Luxembourg est le théâtre d’un débat sur l’interdiction du voile pour les accompagnatrices scolaires. L’ambiance est très tendue en commission, où le socialiste David Assouline s’emporte, jetant, hors de lui, des insultes à ses collègues de droite. Dans l’hémicycle, l’écologiste Esther Benbassa crie à l’islamophobie.

« Où était au Sénat la gauche républicaine, celle de Jean-Pierre Chevènement ou de Robert Badinter ?, s’interroge Bruno Retailleau, chef de file des Républicains à la Chambre haute. Jadis, Clemenceau ou Jaurès plaçaient la nation au-dessus de la gauche, aujourd’hui, celle-ci place l’intérêt national au-dessous de son intérêt électoral. » C’est là qu’il faut chercher l’origine du basculement. En 2011, dans un rapport intitulé « Gauche, quelle majorité électorale pour 2012 ? », le think tank Terra Nova théorisait « la fin de la coalition ouvrière » et l’avènement d’une nouvelle coalition, formée par les diplômés, les jeunes, les minorités, les quartiers populaires et les femmes.

« Contrairement à l’électorat historique de la gauche, coalisé par les enjeux socio-économiques, pouvait-on lire dans ce rapport, cette France de demain est avant tout unifiée par ses valeurs culturelles, progressistes : elle veut le changement, elle est tolérante, ouverte, solidaire, optimiste, offensive. » La gauche abandonne froidement le peuple pour cause d’impératifs électoraux et lui substitue les minorités. Mélenchon sera simplement le dernier à le comprendre – ou à s’y résoudre.

la dérive indigéniste d’une certaine gauche

Existe-t-il deux «  gauches irréconciliables », comme l’affirmait Manuel Valls, alors Premier ministre ? Ancien de La France insoumise, le transfuge Andrea Kotarac, aujourd’hui au Rassemblement national, a assisté de l’intérieur à la dérive de ce parti: « J’ai vu la députée Danièle Obono parler de race, d’État colonial, ne pas vouloir dire Vive la France », égrène l’ancien insoumis.

J’ai vu Sarah Legrain, oratrice nationale de LFI, dire que telle famille politique était la représentante des « petits Blancs chrétiens ». Mélenchon veut « faire bloc », mais avec qui ? Regardez le casting de la manif …  ». L’ancien vallsiste Luc Carvounas s’accroche encore, lui, à l’idée d’une gauche unifiée et ferme: « Jean-Luc Mélenchon est un républicain, assure le député, il a la laïcité chevillée au corps. Comme on dit aujourd’hui: il n’y a pas de lézard. »

« Le fait de ne plus être aux responsabilités permet à la gauche socialiste d’avoir un discours plus lucide, analyse l’essayiste Barbara Lefebvre. Cazeneuve et Hollande n’avaient pas de sympathie pour le CCIF, mais le considéraient comme un interlocuteur nécessaire. Aujourd’hui, Olivier Faure tient une ligne à peu près correcte sur le communautarisme. » Accommodant au pouvoir, intransigeant dans l’opposition …

« Depuis des années, la dignité des musulmanes et des musulmans est jetée en pâture, désignée à la vindicte des groupes les plus racistes qui occupent désormais l’espace politique et médiatique français, sans que soit prise la mesure de la gravité de la situation ». écrivent les rédacteurs de l’appel à manifester contre l’islamophobie. Ils parlent « de discriminations », « d’agressions », « d’attaques » ou de « tentatives de meurtre ». Alors que, selon un rapport gouvernemental, les actes antimusulmans ont atteint en 2018 leur plus bas niveau depuis 2010, Zineb El Rhazoui, ancienne de Charlie Hebdo, vit sous protection policière depuis 2015 pour avoir critiqué l’islam. Depuis quelques jours, la journaliste reçoit des centaines de menaces de mort et d’injures.

Le rappeur Booba appelle à la « punir ». « Ces messages ont commencé à arriver quand Zineb a critiqué le rassemblement de dimanche, commente son avocat Thibault de Montbrial, ce déferlement n’a rien à voir avec la pseudo-polémique ayant suivi ses propos sur la légitime défense des policiers dans les banlieues. » La semaine dernière, devant la chaîne de télévision CNews, Abdelaziz Chaambi, militant contre l’islamophobie, apostrophait violemment Éric Zemmour, « un bâtard engendré par un mariage incestueux entre les politiques et les médias ».

« C’est très bien de laisser ces gens-là s’exprimer, commente Barbara Lefebvre, ça fait tomber les masques et oblige tout le monde à choisir un camp. »

Depuis 2012 en France, 263 personnes ont été tuées par des terroristes revendiquant le nom d’Allah. Dans le même temps, l’islamophobie faisait zéro mort.

Dimanche, une large partie de la gauche a choisi son combat.

Bastien Lejeune pour Valeurs actuelles.

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