Les gilets jaunes ne vont pas du tout aux rouges syndicats

Publié par le 8 Nov, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Les gilets jaunes ne vont pas du tout aux rouges syndicats

Mais à quoi servent les syndicats, en France ?

Visiblement pas à défendre les Français !

Pour défendre des avantages acquis socialement indéfendables, Philippe Martinez est prêt à battre le pavé. Pour défendre un statut des cheminots obsolète et ruineux pour l’entreprise SNCF, il peut faire trois mois de grèves perlées …

Mais pour défendre le pouvoir d’achat mis à mal par la multitude d’impôts et de charges qui accablent les Français, les syndicats font la fine bouche.

Il n’y a pas que Macron qui est déconnecté des difficultés des Français les plus modestes, condamnés à utiliser leur vieille voiture diesel pour aller travailler, et qui n’ont pas les moyens de la changer … Mais pour les syndicats, c’est beaucoup plus grave et cela illustre seulement la totale non-représentativité de ces organismes.

Voici quelques éléments d’un article paru dans l’Express L’Entreprise :

Les syndicats ne soutiennent pas les gilets jaunes

Le mouvement de grogne contre la hausse des prix du carburant, prévu le 17 novembre, ne rencontre pas d’appui syndical.

Le mouvement des gilets jaunes, vraisemblablement né d’une pétition en ligne, a fait tache d’huile sur les réseaux sociaux avec la création de groupes Facebook incitant les automobilistes à bloquer les axes routiers en arborant un gilet jaune, le 17 novembre prochain pour protester contre la montée des prix à la pompe.

Difficile de connaître à l’avance l’ampleur de la mobilisation mais une chose semble déjà certaine : il se fera sans le soutien des principales centrales syndicales. La plupart d’entre elles ont annoncé qu’elles ne rejoindraient pas les défilés et qu’elles n’appelaient pas à manifester.  

Pas de « convergence des luttes »

Un refus qui interroge sur le rôle des syndicats. « C’est tout de même très paradoxal, s’étonne d’emblée le chercheur en sciences politiques et spécialiste du syndicalisme, Dominique Andolfatto. Les syndicats sont en général les premiers à souhaiter une jonction avec la société civile pour créer un grand mouvement social. Et là, le mouvement part de la société, mais ils le refusent. » Les partisans de la « convergence des luttes » risquent d’être déçus … 

Les raisons avancées pour ne pas se joindre au mouvement sont multiples et plus ou moins recevables .
  • A la CFDT, on « comprend etsoutient les salariés qui manifestent leur mécontentementface à une nouvelle hausse des prix du carburant », explique Philippe Portier, secrétaire général adjoint dans un communiqué de presse. Mais le syndicat considère que l’appel au blocage du 17 novembre « n’est pas la réponse la plus adaptée ». Un avis repris lundi 4 novembre sur LCI par son chef de file, Laurent Berger. « Je n’irai pas manifester le 17 novembre (…) Il faut continuer sur cette logique de conversion écologique, nous n’avons pas le choix », a-t-il expliqué, réclamant au passage que le gouvernement fasse un geste pour « accompagner » cette hausse des prix comme un chèque énergie pour les salariés les plus modestes.  
  • Chez FO, on assure qu’un « communiqué officiel » va être transmis prochainement, et qu’il n’est pas question d’appeler à manifester. Le syndicat renvoie ses adhérents à leur choix individuels et appelle également le gouvernement à octroyer un « coup de pouce sur les salaires ».  
  • Pour la CGT, l’argument principal pour ne pas manifester n’est pas écologique mais idéologique. Pas question de participer à un mouvement qui est « clairement une mobilisation d’extrême-droite« , dénonce le syndicat de Montreuil dans un tract du 30 octobre dernier. « La mobilisation est soutenue par les dirigeants du Rassemblement National, de Debout la France et au moins un député LR en Bretagne », dénonce la CGT, suivie sur cette ligne par Solidaires.
  • A la tête de la CFE-CGC, François Hommeril a déclaré : « Je perçois vraiment le ras le bol des gens et cette question de l’essence est véritablement la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Mais on ne lance pas un appel à se mobiliser comme ça, il faut réunir l’ensemble de nos instances et je pense que ce sera impossible d’ici au 17 novembre. Et puis, surtout, nous n’avons pas l’habitude de nous associer à des mouvements qui échappent à la sphère syndicale. Il nous faut un slogan précis et une problématique relevant directement de nos sujets, comme le temps de travail ou la retraite. » S’il se dit favorable à l’idée « d’accompagner un mouvement issu de la société », le chef de file des cadres ne se souvient pas de précédents dans l’histoire de son organisation…  

Et du côté des politiques ?

Ce tiraillement ne se cantonne pas aux seuls syndicats. La France Insoumise dont le leader, Jean-Luc Mélenchon souhaite bâtir une « coalition des colères », connaît les mêmes tiraillements. Là non plus, pas d’appel à se déplacer. « Toute récupération politique peut être contre-productive, a précisé Jean-Luc Mélenchon le 30 octobre dernier. Mais si nos amis sont dedans, on sera fiers d’eux. Ceux qui ne veulent pas y aller également. » D’autres, comme François Ruffin souhaitent « comprendre avant de juger et savoir comment conjuguer ce sentiment d’injustice fiscale avec un impératif écologique. » A l’inverse, la députée de la Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, refuse de « défiler à l’appel de Minute et avec Marine Le Pen », comme elle l’explique dans Le Monde du 6 novembre.  

Les syndicats un peu plus discrédités

« D’une certaine façon, ce mouvement spontané, né via les réseaux sociaux, et qui prend de l’ampleur rapidement, discrédite un peu les syndicats et leurs méthodes traditionnelles, analyse Dominique Andolfatto. Les dernières mobilisations initiées par les organisations elles-mêmes n’ont pas forcément été de grands succès. Ils peinent à rassembler comme avant. » 

Tiphaine Thuillier pour L’Express L’Entreprise.

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