Les Suisses travailleraient 2 fois plus que les Français …

Publié par le 12 Nov, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Les Suisses travailleraient 2 fois plus que les Français …

Sous ce titre provocateur, qui ne veut pas dire que les Suisses travaillent 70 heures par semaine, se cache une réalité qui fait que le nombre d’heures travaillées par habitant est double en Suisse qu’en France !

C’est ce que montre l’article suivant tiré d’une newsletter du site Le vaillant petit économiste.

Mon objectif, en relayant cet article, n’est pas de montrer du doigt les Français, mais de dénoncer le cercle vicieux qui fait que le poids des dépenses publiques étouffe les forces vives de la France, grève la compétitivité de nos entreprises, ce qui entraine un chômage massif qui, à son tour, augmente les dépenses publiques.

Les Suisses travailleraient deux fois plus que les Français.

« Je vais inverser la courbe du chômage ! »

Chère lectrice, cher lecteur,

Ne riez pas au titre de cette lettre et lisez-là jusqu’au bout, c’est du sérieux. Elle commence assez loin de notre préoccupation, dans un petit pays, riche et montagneux. C’est bien connu : les petits pays riches montagneux sont pleins de retraités et milliardaires qui sont venus y planquer tout leur argent. Ils sont assis sur des ressources naturelles qu’ils exploitent égoïstement. Ils font du dumping fiscal pour attirer les sièges d’entreprises qui exportent en retour vers leur pays d’origine qu’elles ont trahi pour quelques billets après avoir profité du système : aides, santé, éducation, main d’œuvre … Et c’est très méchant. 

Tous ces phénomènes sont réels. Et surtout microscopiques au regard des enjeux.

La Suisse n’a pas vraiment d’autres ressources naturelles que de l’eau, du bois et du lait de vache. Quant au dumping fiscal, les grandes multinationales qui en profitent le plus sont … suisses : Nestlé, Roche, Novartis, Rolex.

Et si les impôts sont bien moins élevés en Suisse, c’est tout simplement parce
que les pouvoirs publics ne prélèvent que 30 % du PIB contre 57 % en France.

Pourtant les Suisses sont riches.

Et il y a plusieurs raisons à cela.

La première c’est qu’ils travaillent beaucoup plus que les français. Mais quand je dis beaucoup, c’est ÉNORMÉMENT plus. Un Suisse travaille littéralement 2 fois plus qu’un Français. 2,03 fois pour être précis même si une telle précision n’a pas beaucoup de sens.

Et il y a une raison majeure : la part de la population employée en Suisse est de 62 % contre 37 % en France. C’est-à-dire qu’il y a 6 personnes qui travaillent en Suisse pour en faire vivre 10 alors qu’en France ce sont 4 personnes qui doivent trimer pour en faire vivre 10. 

Ce serait une grosse lapalissade si nous n’avions le cerveau à ce point pourri par trois décennies perdues de « bataille pour l’emploi », conservation des « acquis sociaux » et réductions du temps de travail.

Ajoutez à cela 42h de travail hebdomadaire contre 35, quatre semaines de congés contre cinq et vous arrivez à un nombre d’heures travaillées par habitant deux fois plus élevé en Suisse qu’en France.

Vous allez me dire que nous avons 2,7 millions de chômeurs …  C’est effectivement le principal problème ! Comment donc voulez-vous que nous trouvions 13 millions de nouveaux emplois en France ?

Eh bien c’est très simple :

Il s’agit de ne pas les chercher. Et je ne suis pas du tout en train de me payer votre tête. Il faut laisser les entrepreneurs entreprendre et inventer les richesses de demain. Des vrais richesses … pas des richesses crées grâce à de la dette, des subventions et des privilèges légaux comme on en a l’habitude dans notre pays.

En gros, il s’agit de ne plus laisser commander l’économie par la politique.

Aujourd’hui, nous croyons que celui qui va « créer de l’emploi » est un homme politique en cravate qui passe son temps dans des meetings politiques et des réunions de communication. Ce dernier, avec son appareil bureaucratique, contrôle aujourd’hui plus de 58 % du PIB. La France est juste derrière le Danemark dans le record du prélèvement de l’Etat sur les travailleurs.

Vous me direz : « Mais le Danemark est un bon exemple de pays qui réussit ! » Oui et la France devrait même s’en inspirer ! Car contrairement à ce pays nordique, la France cumule un autre problème : une bureaucratie avec des pouvoirs absolutistes et une législation envahissante. Le Danemark a fait énormément de réformes durant les années 90 et n’a jamais mis en place de salaire minimum. Il est également très facile pour un employeur d’engager ou de licencier du personnel. Les contrats de travail sont simples et flexibles. Pas de salaire minimum, pas de 35 heures, pas de protection, pas de règles contraignantes de licenciement … et pourtant l’un des pays les plus « social » au monde !

Avez-vous remarqué que les politiciens danois, suisses ou islandais se rendent au travail à vélo ou dans les transports publics ? Les citoyens ne savent parfois même pas qui ils sont ! Ces pays n’ont pas l’impression d’élire des « dirigeants » qui vont contrôler leur vie et régler leurs problèmes : ils élisent des gens de confiance pour gérer certains services communs.

Nous élisons des princes, ils élisent des gestionnaires.

La mentalité est très différente jusque dans les moindres dépenses de l’Etat. L’écologiste Eva Joly en a d’ailleurs fait les frais ! Cette native de Norvège, après avoir passé des décennies dans l’appareil politique français, a été incapable de réintégrer la mentalité norvégienne (alors qu’elle a quitté ce pays à 18 ans !). De retour dans son pays natal, elle cumule les scandales en n’y comprenant rien de ce qui lui arrive.

C’est simple, en France les politiciens et les fonctionnaires croient qu’ils sont sur un piédestal et sont coupés des nécessités financières et cette mentalité est présente dans tout l’appareil d’Etat. Népotisme, dépenses outrancières, cadeaux acceptés, omission dans la déclaration d’impôt … tous ces scandales qui sont des habitudes dans notre république sont exposés, dénoncés et réparés en quelques mois en Norvège.

Le pire … c’est que nos hommes d’Etat trouvent cela parfaitement normal ! Pour eux, toutes ces dépenses sont pour le « Bien Commun » car ils en sont l’incarnation. Ils voient chacune de leurs décisions comme les actes du peuple lui-même et non comme des actes sur lequel le peuple pourrait les juger !

Alors aujourd’hui la France aurait besoin d’une chose assez simple : qu’on laisse le peuple français respirer !

Redonnons à chacun le pouvoir de contrôler sa propre vie, d’entreprendre sans devoir porter des boulets aux pieds et la dignité de ne pas avoir à s’agenouiller devant le pouvoir pour obtenir un revenu. Que chacun regarde autour de lui ce qui ne va pas et essaie de faire, à sa mesure, du mieux qu’il peut, et améliore les choses sans mettre des bâtons dans les roues des autres. Vu comme ça, je peux vous garantir qu’il y a du travail pour 13 millions de personnes car il y a une quantité de choses à régler dans notre société !

Le problème ce n’est pas le travail c’est l’organisation : il faut laisser les gens faire dans la dignité.

C’est ce que les Suisses ou les Danois ont bien compris. Ils laissent faire : le marché du travail est très flexible. À part dans quelques domaines bien précis, l’économie intérieure de ces pays est libre. Regardez cette image qui est un extrait du classement des pays les plus libres économiquement en 2018.

Ne cherchez pas la France … elle est à la 71ème place contre la 4ème et la 12ème place pour la Suisse et le Danemark. La France avoisine les scores du Montenegro et du Guatemala.

C’est peu reluisant.

Mais ce n’est pas tout, les Suisses ou les Danois garantissent la dignité de chacun en donnant un filet de sécurité plutôt qu’un arrosoir de subventions. En faisant ainsi, vous vous retrouvez avec des employés de supermarché suisses qui vivent deux fois mieux qu’en France. Et c’est vrai pour toute l’économie : la Suisse est le pays de l’OCDE qui a la plus faible écart de salaires. Et ce ne sont pas les patrons qui sont moins payés, ce sont les employés qui le sont mieux … Et sans salaire minimum ! Ce n’est pas une idéologie mais un constat.

La France à l’envers

Il se trouve qu’en France nous faisons tout le contraire. 

  • Nous continuons à restreindre la liberté des citoyens en espérant pouvoir contrôler la création d’emploi.
  • Nous surprotégeons les emplois,
  • Nous rigidifions à outrance le marché du travail et …
  • Nous croyons, à chaque élection, qu’un politicien règlera nos problèmes.

Vous voulez « inverser la courbe du chômage » ? Voilà ce qu’il faut faire en deux phrases :

  • Laisser les gens entreprendre et échanger sans restriction.
  • Réduire notre dépendance au politique.

Malheureusement, en France, pour une raison que j’ignore, nous voulons sans cesse que quelqu’un s’occupe de nous et résolve nos problèmes. Ensuite, nous nous plaignons de son manque d’efficacité. À nous de faire émerger, chacun à notre mesure, les solutions et les hommes pour les porter. À nous de nous engager que ce soit en politique ou ailleurs.

Le titre de cette lettre est un pied de nez mais ce n’est pas une farce. J’aurais pu mettre chacun de vos noms à la place de Frédéric Duval : c’est vous et moi qui inverserons la courbe du chômage. 

Je suis certain qu’Olivier Delamarche aurait des choses très intéressantes à dire sur cette lettre. À vrai dire, il parle souvent du chômage dans Le Delamarche, son mensuel irrévérencieux et politiquement incorrect. Ce sont plus de 5 000 lecteurs qui le reçoivent déjà et je vous invite à les rejoindre pour obtenir votre dose de réalité, chaque mois.

À votre bonne fortune,

Frédéric Duval
Le vaillant petit économiste

Source :

[1] Cette anecdote est tirée de « L’économie du diable » d’Alfred Sauvy, 1976

En conclusion …

C’est le genre d’article qui plombe mon moral car je mesure tout le chemin à parcourir en France. Notre pays souffre de la puissance d’inertie de toute cette gauche qui ne jure que par la puissance publique et l’interventionnisme de l’Etat.

Le tout aggravé par la lâcheté de la droite française …

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