Les « vrais » chiffres de l’immigration

Publié par le 19 Juin, 2019 dans Blog | 0 commentaire

Les « vrais » chiffres de l’immigration

On ne peut compter, ni sur le gouvernement, ni sur la plupart des médias, pour connaitre les vrais chiffres de l’immigration.

Depuis François Mitterrand, qui mit le pied à l’étrier du Front National, la gauche a fait de l’immigration un sujet tabou.

Mais les Français ne sont pas dupes. Les succès de Marine Le Pen, la disparition du PS et l’échec patent de Jean-Luc Mélenchon sont probablement dus, en grande partie, à ce déni de réalité de la gauche sur le problème de l’immigration.

Cette semaine, Valeurs actuelles, a publié un article de fond chiffré sur l’immigration.

Voici cet article qui donnera à tous les défenseurs de la droite et de l’identité française des chiffres validés pour débattre contre la mauvaise foi des médias :

Quotas de migrants : la France est-elle “submergée” ?
Réponse chiffrée pour un débat sans tabou sur l’immigration.

Le grand remplacement est-il une vue de l’esprit ? La France est-elle “submergée” par les migrants, pour reprendre les mots de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb ? Qui croire ? Quelles sont les données à notre disposition ? Réponse chiffrée pour un débat dépassionné sur l’immigration.

A la demande d’Emmanuel Macron, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a annoncé le dimanche 16 juin, dans le Journal du dimanche, la tenue d’un débat à l’Assemblée nationale sur l’immigration. Il s’engage : « La question des quotas pourra être posée dans le cadre du débat pour d’autres modes d’immigration légale », tout en atténuant, hélas, immédiatement son propos : « Veillons aussi à ce que le débat sur l’immigration ne se focalise pas que sur le nombre d’immigrés. » Difficile de comprendre comment il est possible d’organiser un débat sur des quotas migratoires, sans se concentrer sur la question du « nombre ». Le plus grand tabou français. Mais donnons sa chance au ministre de l’Intérieur. Chiche !

Louis de Raguenel

Il est vrai que, promis par la droite sous Nicolas Sarkozy qui vantait « l’immigration choisie », le débat annuel pour savoir qui la France souhaite accueillir n’a jamais vu le jour. Cet abandon avait créé une immense déception chez les électeurs de l’ancien président de la République. Depuis, François Fillon, puis Laurent Wauquiez sous l’impulsion d’Éric Ciotti, le « monsieur sécurité » des Républicains, ont repris à leur compte la nécessité de la mise en place de ces quotas.

Plus récemment, on a assisté à une illustration du triste cirque que la vie politique peut parfois offrir. Le 14 janvier dernier, le même député LR Eric Ciotti demande — encore une fois — au gouvernement d’organiser un débat annuel sur l’immigration. Lui riant au nez, la ministre Jacqueline Gourault lui répond alors : « L’introduction de quotas ne résiste pas à l’examen de sa faisabilité. » Qu’elle le dise désormais à Christophe Castaner !

58 % des Français jugent négatif le rôle de l’immigration de manière générale

Une certitude, les Français perçoivent très négativement l’immigration. S’ils sont largement opposés à l’immigration illégale, ils veulent réduire l’immigration légale de manière significative. Dans le JDD, le 2 décembre dernier, un sondage réalisé par l’ifop le met en lumière.

  • 58 % des Français jugent négatif le rôle de l’immigration de manière générale
  • 55 % pour l’avenir du pays
  • 58 % pour son identité
  • 64 % pour la cohésion de la société

Les Français le disent sans ambiguïté :

  • 64 % jugent qu’accueillir des immigrés supplémentaires n’est pas souhaitable
  •  71 % considèrent qu’elle permet au patronat de tirer les salaires vers le bas
  • 60 % qu’il faut choisir ses immigrés en fonction des besoins économiques du pays

Il n’y a plus de doute : les Français souhaitent l’organisation d’un débat serein sur la question de l’immigration. Ils souhaitent reprendre le contrôle sur l’immigration de masse qui frappe notre pays.

Dans le détail, quels sont les vrais chiffres de l’immigration ?

Chaque année, ce sont en moyenne 200 000 personnes étrangères qui obtiennent un titre de séjour. En 2018, la France a délivré 255 550 (+3,3 % par rapport à 2017) titres de séjour à des clandestins. Un record jamais dépassé ces dernières années. Autrement dit, pour se rendre compte, c’est l’équivalent d’un peu plus de la population de la ville de Bordeaux qui a fait cette demande et l’a obtenue l’an dernier. Dans l’ordre décroissant, voici la typologie des demandes :

  1. Immigration familiale : 89 185 titres de séjour délivrés
  2. Etudiants étrangers : 82 580 titres de séjour délivrés
  3. Humanitaire : 35 645 titres de séjour délivrés
  4. Economique : 32 815 titres de séjour délivrés
  5. Divers : 15 325 titres de séjour délivrés

Plus de la moitié des titres de séjour délivrés par la France l’an dernier ont profité à l’immigration familiale et aux étudiants étrangers

Une évidence saute aux yeux et montre à quel point le débat est biaisé par la gauche morale : plus de la moitié des titres de séjour délivrés par la France l’an dernier ont profité à l’immigration familiale et aux étudiants étrangers. Les titres de séjour « humanitaires » n’ont concerné que 13,9% des titres de séjour délivrés par les autorités ! 

Gageons donc, dans ce débat qui va s’ouvrir, qu’enfin on puisse s’attaquer au tabou de la réduction de l’immigration familiale et plus précisément du regroupement familial. Une décision qui demanderait beaucoup de courage car elle implique de renégocier des accords bilatéraux avec certains pays qui se satisfont de la mesure. L’exemple algérien est parlant et a été dénoncé par Nicolas Sarkozy dans La France pour la vie en 2016. L’ancien président explique : « L’indépendance de l’Algérie en 1962 [qui] a conduit nos deux pays à régler les questions de circulation et de séjour des personnes par une convention internationale spécifique en 1968, dérogatoire au droit commun des étrangers. » Concrètement : « Le code de l’entrée et du séjour des étrangers, le droit commun de la politique d’immigration en France, ne s’applique pas aux ressortissants algériens. » Et d’enfoncer le clou : «  Après dix ans de présence en France — dès lors qu’il peut le prouver —, un ressortissant algérien en situation irrégulière, a, par exemple, accès de plein droit à un titre de séjour. »

Si le débat a lieu dans des conditions apaisées, il convient aussi de regarder de manière lucide la question de l’asile. En 2017, la barre des 100 000 demandes d’asile a été franchie. En 2018, le chiffre a grimpé de 22 % pour atteindre 122 743 demandes. Un autre record…Début juin 2019, Le Figaro a dévoilé les premiers chiffres de l’office français pour la protection des réfugiés et apatrides (ofpra). Les chiffres ne sont pas bons. Une explosion qui parle d’elle-même. Voici le top 10 des nationalités les plus représentées dans les candidats à l’asile dans l’ordre décroissant :

  1. Géorgie (+86,9 % de demandes)
  2. Albanie (+32,2 % de demandes)
  3. Afghanistan : (-9,1 % de demandes)
  4. Guinée (+33,7 % de demandes)
  5. Côte d’Ivoire : (+3 %)
  6. Mali : (+ 85,9 %)
  7. Haïti : (+69,1 %)
  8. Bengladesh : (+22,1 %)
  9. RD du Congo : (-16,7 %)
  10. Nigeria (+26,3 %)

Un enseignement : plus de la moitié des pays pourvoyeurs de demandeurs d’asile et l’immense majorité des demandes d’asile ne concernent pas les ressortissants de pays en guerre ou remplissant les critères de l’asile. Plus accablant, des pays comme l’Albanie sont considérés par le Quai d’Orsay comme « sûrs ». En clair : le droit d’asile est dévoyé et ne profite que très peu à ceux qui en ont réellement besoin. 

Au moins 315 000 clandestins en errance sur le territoire français

S’il est difficile d’évaluer le nombre de migrants en situation irrégulière sur le territoire français – les déboutés du droit d’asile, les migrants en fin de droit et les clandestins jamais recensés-, les 315 835 bénéficiaires de l’Aide médicale d’Etat (AME) en 2017 (pour un coût de près d’un milliard d’euros), permettent d’évaluer un minimum. Effectivement, il ne comptabilise que les clandestins ayant eu des problèmes de santé et pas ceux qui n’ont pas de besoins médicaux. Un chiffre en augmentation de 50 % depuis 2011. Une solution est proposée par Les Républicains depuis plus de cinq ans : transformer l’AME en aide médicale d’urgence, uniquement pour les situations vitales.

Ni la gauche ni la République en marche n’ont accepté cette mesure. 

L’immigration, un sujet largement traité par Valeurs actuelles.

L’incompréhensible non-exécution des expulsions : au moins 150 000 personnes supplémentaires qui restent sur le territoire français alors qu’elles doivent le quitter

Ce chiffre est un autre symbole de l’échec de la politique migratoire française. Sur les 100 000 obligations de quitter le territoire français (OQTF) prononcées par l’Etat français en 2018, seules 12 % sont exécutées. Dans les faits, près de 90 000 personnes supplémentaires ont nourri l‘immigration irrégulière toujours croissante après avoir été déboutées ! 

De manière étonnante, le député Jean-Noël Barrot (Modem), a avancé dans un rapport parlementaire que les expulsions forcées coûtent trop cher et que les incitations au départ volontaire (contre 300 à 650 euros par personne) sont plus efficaces… La question du coût des expulsions (500 millions d’euros par an) ne devrait même pas se poser : contrôler qui peut venir et qui doit quitter notre sol est la mission régalienne par essence de l’Etat français. Quel qu’en soit le prix. A noter aussi que plusieurs milliers d’expulsions se font de manière forcée chaque année parce que précisément, les clandestins ne veulent pas repartir dans leur pays de leur propre initiative.

Pour résumer, le sénateur François-Noël Buffet l’expliquait en janvier dernier à Valeurs actuelles : « En cumulant toutes les arrivées, plus de 350 000 personnes viennent chaque année sur notre sol. Notre système est totalement fou car on a chaque année au moins 150 000 personnes supplémentaires qui restent sur le territoire français alors qu’elles doivent le quitter… »

Le scandale des laissez-passer consulaires

Profitons d’ailleurs de ce débat pour parler des moyens : aujourd’hui l’Etat a si peu de moyens que la justice française est contrainte d’adresser des réquisitions judiciaires aux compagnies aériennes pour les expulsions de clandestins. Une mission que les compagnies ne veulent plus assurer, pour leur image mais aussi par sécurité et confort pour les passagers, même si le commandant de bord a toujours la possibilité de refuser un embarquement. Pour contourner l’obstacle, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve avait décidé de recourir à des petites compagnies privées, certaines d’aviation d’affaire, pour répartir les clandestins sur le territoire français. Après la révélation de leur nom, ces compagnies ne souhaitent plus travailler pour le compte de l’Etat. 

Alors, pourquoi n’affrète-t-on pas des avions de l’Etat qu’on appelait autrefois des ‘charters’ ? Simplement parce que la police aux frontières (PAF) ne dispose que d’un seul et unique avion… Souvent affrété pour transporter des autorités. Ne serait-il pas temps que l’Etat se dote d’avions pour remettre en place des vols groupés, comme le réclame le sénateur LR François-Noël buffet ?

Autre problème : les laissez-passer consulaires, les demandes envoyées à un pays pour qu’il reconnaisse un migrant en situation irrégulière, comme un de ses ressortissants. En 2017, seuls 50 % des demandes émises par la France ont été satisfaites. Un chiffre incompréhensible. Il explique l’échec de la loi « Asile et immigration » de Gérard Collomb, qui avait permis notamment d’augmenter les délais de rétention des clandestins de 45 à 90 jours, justement pour laisser le temps aux pays d’origine de fournir les laissez-passer… Retenons aussi que la plupart des pays qui refusent de reconnaître leurs ressortissants sont des pays réputés en bon termes avec la France :
 
– Afrique noire : Mali, Côte d’Ivoire, Guinée.
– Maghreb : Maroc, Algérie, Tunisie
– Asie : Pakistan, Inde et Afghanistan.
 
Revenons sur le cas spécifique du Mali, pays dans lequel la France déploie 4500 soldats de l’opération Barkhane pour assurer la stabilité du pays. En 2017, sur les plusieurs centaines de clandestins que nous souhaitions renvoyer, seul un, a été reconnu comme ressortissant malien par les autorités du pays ! Comment ne pas s’en offusquer alors que sans l’aide de la France, le président IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) ne serait sans doute plus à la tête de son pays aujourd’hui ? 
 
Pour faire face à ce problème, il existe des moyens de rétorsion politique peu utilisés : 

– moins de visas délivrés ;
– pas de regroupements familiaux pour les nationalités qui ne jouent pas le jeu ;
– restriction des transferts d’argents de ressortissants étrangers vers leurs pays (environ 10 millions d’euros par an vers le Maghreb selon la Banque de France) ;
– blocage d’aides au développement, notamment en provenance de l’UE.
 
Le chantier de la réforme du système migratoire français est vaste. Pour essayer de le régler, le gouvernement a du pain sur la planche, d’autant que le sujet est quasiment gelé depuis plus de 20 ans. Qu’on apprécie ou pas la politique menée par Emmanuel Macron, souhaitons-lui de réussir ce chantier de civilisation. Dans ce contexte d’immigration de masse, nous n’avons plus le temps d’attendre. Souhaitons de pouvoir en parler sans tabou, en nous laissant la possibilité de choisir quels migrants sont compatibles avec nos besoins mais aussi notre culture, notre mode de vie, notre identité et nos valeurs judéo-chrétiennes.

Louis de Raguenel pour Valeurs actuelles.

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