L’Europe se suicide économiquement
avec les encouragements des Etats-Unis

Publié par le 20 Mai, 2022 dans Blog | 1 commentaire

L’Europe se suicide économiquement avec les encouragements des Etats-Unis

Où sont donc passés les De Gaulle, les Churchill, les Roosevelt et – il faut l’inclure aussi –  les Staline ?

On peut être pris de vertige quand on observe la chute du niveau intellectuel des hommes qui gouvernent le monde.

En France, il est édifiant de revisiter la composition des gouvernements du général de Gaulle avec des pointures comme Roger Frey, Maurice Couve de Murville et André Malraux et en la comparant à celle de nos gouvernements actuels avec Barbara Pompili, Roselyne Bachelot et Olivier Véran.

Il est permis de douter des compétences géostratégiques et de l’autorité du président de la République en Europe quand on voit comment l’Allemagne le traite et comment il se laisse humilier par Vladimir Poutine sans jamais  obtenir d’avancées vers la paix.

Quand on passe à l’échelon supérieur, l’Union européenne, l’angoisse monte encore d’un cran avec des personnes comme Charles Michel (président du Conseil européen ou Ursula von der Leyen (présidente de la Commission européenne).

Dans la guerre en Ukraine, on observe des actions de l’Union européenne, appuyées par la France, plus guidées par la morale – pour ne pas dire la moraline – que par des analyses géostratégiques.

Jusqu’à présent les sanctions contre la Russie ont affaibli plus d’Europe que la Russie !

Sans parler de la manipulation de l’Europe par les Etats-Unis qui, via l’Otan, poussent l’Europe vers la guerre tout en engrangeant les revenus des ventes de gaz liquéfié et d’armes !

C’est l’objet d’un article de fond paru dans le Saker francophone dont voici des extraits :

Voici comment l’Europe a été poussée au suicide économique

Avec l’aide active des « dirigeants » européens,
les États-Unis parviennent à ruiner l’Europe.

La menace qui pèse sur la domination américaine est que la Chine, la Russie et le cœur de l’île-monde eurasienne de Mackinder offrent de meilleures opportunités de commerce et d’investissement que celles offertes par les États-Unis, qui demandent de plus en plus désespérément des sacrifices à leurs alliés de l’OTAN et autres.

L’exemple le plus flagrant est la volonté des États-Unis d’empêcher l’Allemagne d’autoriser la construction du gazoduc Nord Stream 2 afin d’obtenir du gaz russe pour les prochains froids. Angela Merkel s’est mise d’accord avec Donald Trump pour dépenser un milliard de dollars dans la construction d’un nouveau port GNL afin de devenir plus dépendante du GNL américain, dont le prix est élevé. (Le plan a été annulé après que les élections américaines et allemandes ont changé les deux dirigeants). Mais l’Allemagne n’a pas d’autre moyen de chauffer un grand nombre de ses maisons et immeubles de bureaux (ou d’approvisionner ses entreprises d’engrais) que le gaz russe.

Le seul moyen qui restait aux diplomates américains pour bloquer les achats européens était d’inciter la Russie à lancer une réponse militaire, puis de prétendre que la réplique à cette réponse doit l’emporter sur tout intérêt économique purement national. Comme l’a expliqué la sous-secrétaire d’État aux affaires politiques, Victoria Nuland, lors d’un point de presse du département d’État, le 27 janvier : « Si la Russie envahit l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre, le Nord Stream 2 n’avancera plus ». Le problème est de créer un incident suffisamment offensif et de dépeindre la Russie comme l’agresseur.

À la mi-février, un observateur de l’OSCE notait que les bombardements d’artillerie sur le Donbass par les Ukrainiens était passé d’une poignée à plus de 2 000 explosions par jour. La Russie a réagi à ces préparatifs d’attaque en reconnaissant les républiques du Donbass, en signant des accords de défense avec elles et en leur venant finalement en aide.

Peu après le lancement de l’opération militaire russe, le professeur Hudson a approfondi ses réflexions :

La récente provocation de la Russie par l’expansion de la violence ethnique anti-russe par le régime néo-nazi ukrainien de Maiden post-2014 vise à provoquer une épreuve de force. Elle répond à la crainte des intérêts américains de perdre leur emprise économique et politique sur leurs alliés de l’OTAN et d’autres satellites de la zone dollar …

L’objectif stratégique américain le plus urgent de la confrontation entre l’OTAN et la Russie est la flambée des prix du pétrole et du gaz. En plus de créer des profits et des gains boursiers pour les entreprises américaines, les prix plus élevés de l’énergie vont faire perdre une grande partie de sa vapeur à l’économie allemande.

Au début du mois d’avril, le professeur Hudson refaisait un point sur la situation :

Il est maintenant clair que la nouvelle guerre froide a été planifiée il y a plus d’un an par les États-Unis, avec la stratégie de bloquer le Nord Stream 2 dans le cadre de son objectif d’empêcher l’Europe occidentale (« OTAN ») d’augmenter sa prospérité par le commerce et les investissements mutuels avec la Chine et la Russie …

Ainsi, les régions russophones de Donetsk et de Louhansk ont été bombardées avec une intensité croissante, et comme la Russie s’abstenait de répondre, des plans auraient été élaborés pour lancer une grande épreuve de force en février dernier ;- une attaque lourde de l’Ukraine occidentale organisée par des conseillers américains et armée par l’OTAN. …

La réponse européenne à la guerre par procuration des États-Unis contre la Russie est basée sur une moralisation hystérique menée par les médias, ou alors une hystérie moralisatrice. Elle n’était et n’est toujours ni rationnelle ni réaliste.

Les « dirigeants » européens ont décidé que le suicide économique de l’Europe était nécessaire pour montrer à la Russie que Bruxelles était sérieusement fâchée. Des gouvernements nationaux imbéciles, y compris celui de l’Allemagne, ont suivi ce programme. S’ils continuent sur leur lancée, le résultat sera une désindustrialisation complète de l’Europe occidentale.

Pour reprendre les termes d’un observateur sérieux :

Aujourd’hui, nous constatons que pour des raisons purement politiques, poussés par leurs propres ambitions, et sous la pression de leur suzerain américain, les pays européens imposent davantage de sanctions sur les marchés du pétrole et du gaz, ce qui entraînera davantage d’inflation. Au lieu d’admettre leurs erreurs, ils cherchent un coupable ailleurs. …

On a l’impression que les politiciens et les économistes occidentaux oublient tout simplement les lois économiques de base ou choisissent simplement de les ignorer. …

Dire non à l’énergie russe signifie que l’Europe deviendra systématiquement et durablement la région du monde la plus coûteuse en ressources énergétiques. Oui, les prix vont augmenter, et des ressources vont aller contrer ces hausses de prix, mais cela ne changera pas la situation de manière significative.

Certains analystes affirment que cela portera gravement, voire irrévocablement, atteinte à la compétitivité d’une partie importante de l’industrie européenne, qui perd déjà du terrain au profit d’entreprises d’autres régions du monde.

Maintenant, ces processus vont certainement s’accélérer. Il est clair que les possibilités d’activité économique, avec ses améliorations, quitteront l’Europe pour d’autres régions, tout comme les ressources énergétiques de la Russie.

Cet autodafé économique … ce suicide est, bien sûr, l’affaire interne des pays européens …

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Cette analyse est terrifiante pour l’avenir de l’Europe et de la France.

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Une réponse à “L’Europe se suicide économiquement
avec les encouragements des Etats-Unis”

  1. Il faut y ajouter une transition écologique à marche forcée sans que les autres continents se sentent concernés, mal pensée, au gré des lobbys verts qui nous préparent un avenir plein de petits tickets de rationnement. Cette civilisation est foutue.

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