« Parigot : tête de veau, parisien : tête de chien ! »

Publié par le 17 Mai, 2018 dans Blog | 0 commentaire

« Parigot : tête de veau,  parisien : tête de chien !  »

Petit parisien, j’avais la chance d’aller passer toutes mes vacances d’été chez mes grands-parents, en Dordogne.

Je retrouvais mes copains « autochtones » chaque année avec grand plaisir et ce ne sont pas les «  Parigot, tête de veau » ou les « parisien, tête de chien !  » qui pouvaient m’empêcher de courir avec eux dans les près et de construire des cabanes dans les arbres …

Ma grand-mère, ancienne « culottière » à Mussidan, servait dans la grande maison bourgeoise voisine qu’on appelait avec respect : le Château. Mon grand-père, avait commencé à travailler à 11 ans (m’a t-on toujours assuré) au laminoir et à la pointerie voisine. Ouvrier toute sa vie, il avait fini par assurer le gardiennage de l’usine. Retraité, il était devenu jardinier du « Château ».

Il disait avoir toujours voté communiste mais je me souviens que j’étais choqué quand je le voyais retirer son béret avec déférence quand il parlait au châtelain …

Le monde paysan selon Jean-François Millet

Mes grands-parents n’étaient donc pas des paysans mais ils avaient énormément de relations avec les paysans du coin. Tous les soirs, j’allais chercher le lait à la ferme voisine. Avec ma grand-mère, nous allions dans une autre ferme, ramasser des oeufs directement dans le poulailler, choisir une volaille sur pied, ou prendre des cageots entiers de légumes.

La fameuse cantine

Avec mon grand-père, nous allions dans la ferme de Léon, fouiller son fumier pour y trouver des vers de terre – des « bouzis » quand ils étaient de bonne taille, comme appâts pour aller à la pêche.

Nous allions aussi dans une coopérative vinicole, chercher notre vin dans une cantine en verre protégée dans une coque façonnée en osier.

Vieille batteuse des années 50/60

Toujours avec mon grand-père, j’allais « guidonner » (couper certaines pousses superflues) les plans de tabac  largement plantés dans notre région de Dordogne. En juin, on « faisait les foins », et je vois encore ces vieilles batteuses en bois qui étaient animées grâce à une énorme courroie en cuir par un tracteur positionné tout près.

Bref, tout ça pour dire que, malgré ma vie urbaine, j’ai côtoyé les paysans d’assez près, et que j’observe, sidéré et révolté, le sort qui leur est fait par notre société de consommation. Une attitude totalement suicidaire compte tenu de l’aspect stratégique de notre alimentation et du rôle fondamental des paysans dans l’entretien de nos paysages campagnards.

C’est la raison pour laquelle j’ai été très impressionné par une lettre ouverte que m’a envoyée Suzanne, une des plus actives contributrices de notre blog. Cette lettre est « modestement » intitulée :

« Lettre d’une bouseuse de la France profonde »

Au moment de laisser la parole à Suzanne, je m’aperçois avec confusion que j’ai déjà noirci un article déjà trop long !

Je mets donc en ligne la lettre de Suzanne dans un nouvel article à part entière.

Merci de tweeter cet article :





Laissez une réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *