Quand le mépris présidentiel maquille l’incompétence

Publié par le 21 Sep, 2017 dans Blog | 0 commentaire

Quand le mépris présidentiel maquille l’incompétence

Emmanuel Macron multiplie les maladresses de langage qui renforcent cette impression de mépris qu’on lui prête vis-à-vis des Français « ordinaires » !

Après les illettrées de l’usine Gad, ce fut les alcooliques du Nord !

Puis Macron conseilla aux  jeunes de banlieue de travailler pour s’acheter un costume !

Et les opposants à la réforme du travail furent qualifiés, depuis Athènes, de fainéants, de cyniques et d’extrêmes !

Mais c’est sur le fond et la forme, que Nicolas Dupond-Aignan a attaqué le président dans les pages de Valeurs actuelles. Voici son billet :

Les Français ne détestent pas les réformes, si celles-ci sont justes ou utiles.

Nicolas Dupond-Aignan

Emmanuel Macron s’étant baladé tout l’été se trouva fort dépourvu quand la rentrée fut venue … De la fable à la réalité, il n’y a hélas souvent que quelques petits pas. Je suis stupéfait de voir à quel point les réalités politiques et économiques de notre pays mais aussi les rapports de force diplomatiques ont déjà submergé les mensonges de campagne ainsi que les illusions mises en scène par le président et le gouvernement. Les Français commencent à découvrir le vrai visage de ce pouvoir. Beaucoup de communication pour un président et un gouvernement qui, en fait, naviguent à vue. Le bricolage de la fiscalité et des charges sociales donne l’illusion de l’action mais ne traite pas les causes des maux du pays!

D’un côté, le président respecte ses promesses pour les grandes fortunes financières, celles qui l’ont fait élire. Il choisit de creuser le déficit avec la suppression de l’ISF pour les produits financiers à hauteur de 3 milliards d’euros, tout en déplaçant cette fiscalité sur les propriétaires immobiliers. Les mesures réelles de pouvoir d’achat comme la baisse des cotisations sociales seront finalement étalées dans le temps.

De l’autre il augmente la fiscalité pour les Français les plus modestes et les classes moyennes, avec la hausse de 25 % de la CSG, ce qui équivaut à 360 euros par an à payer en plus pour une retraite de 1 400 euros par mois. Ils ont choisi également une baisse aveugle des APL, la diminution brutale du nombre d’emplois aidés, la réduction drastique du budget des ministères régaliens. La loi travail II n’est qu’une série de concessions faites au Cac 40 qui ne tient pas compte des demandes concrètes de simplification des PME et des TPE qui attendent avant tout, selon une étude de l’Insee, une relance des commandes et de la demande globale ! Quant aux travailleurs détachés, Emmanuel Macron a échoué. Or, les Français constatent les dégâts de cette directive au quotidien.

Son mépris fondamental du peuple repose sur le déni de la liberté de la nation, de l’identité fraternelle de notre pays et de l’égalité républicaine; des valeurs qui devraient animer nos élites. Après avoir laissé dire que sa pensée était « trop complexe » pour nos concitoyens, Emmanuel Macron prétend désormais que « les Français détestent les réformes » parce qu’ils rejettent son agenda oligarchique. Dans quel monde vit-il ? Les Français font des efforts et des sacrifices depuis trente ans, ils s’épuisent au travail alors que leurs salaires et leurs retraites stagnent, ils se battent pour offrir un bel avenir à leurs enfants, ils n’ont donc pas peur des réformes si elles sont utiles ou justes.

Oui, monsieur Macron, les Français sont courageux mais ils sont aussi intelligents et comprennent que vos réformes servent ceux qui détournent l’intérêt général.

Nos concitoyens sont tout à fait prêts à soutenir un gouvernement qui travaillerait pour tous et avec tous afin de régler les problèmes fondamentaux de notre pays, comme je l’avais proposé à la présidentielle: développer le « produire en France » en transformant le CICE aveugle en baisse de charges ciblée et durable sur nos PME-TPE et en divisant par deux l’impôt sur les sociétés des entreprises qui investissent en France; assurer la sécurité en contrôlant nous-mêmes nos frontières, en mettant fin au laxisme pénal et en expulsant les étrangers condamnés et les fichés S.

La communication ne peut plus cacher l’amateurisme. La presse se réveille et sort d’une complaisance préjudiciable à la démocratie. Hélas, c’est un fiasco qui s’annonce et des difficultés à venir pour les Français. Plus que jamais une autre politique s’impose. Cette rentrée sera décisive pour bâtir le plus vite possible une force alternative autour d’un projet d’union et de rassemblement des amoureux de la France.

Nicolas Dupond-Aignan pour Valeurs actuelles.

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