Quand on commence par brûler des livres …

Publié par le 12 Sep, 2021 dans Blog | 1 commentaire

Quand on commence par brûler des livres …

Il y a exactement six siècles, la « très catholique » Sorbonne de Paris dénonçait la doctrine de Martin Luther (protestant, réformateur de l’Église) et obtenait un arrêt en vertu de quoi les livres la répandant seraient brûlés.

A l’époque, Erasme un grand théologien et humaniste hollandais déclarait alors :

« On commence par brûler les livres,
on finit par les personnes.
 »

Les derniers autodafés massifs datent des nazis qui brûlaient en place publique les livres juifs, marxistes ou pacifistes.

A une toute petite échelle, on se rappelle tout de même que des professeurs avaient brûlé dans la rue le petit ouvrage qu’avait publié leur ministre de l’Education nationale, Luc Ferry !

Brûler des livres est un crime à la connaissance ! Pourtant, en 2021, on en brûle de l’autre côté de l’atlantique au nom du mouvement Woke et de la Cancel culture !

Le premier titre que j’avais choisi pour cet article était : « Quand le gauchisme rejoint le nazisme … » Je me suis ravisé en refusant de tomber dans la logique du point Godwin qui dit que « Plus une discussion en ligne dure, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de un. » !

Bref, venons-en au fait avec cet article de Boulevard Voltaire qui nous rapporte comment, au Canada, on brûle des exemplaires de Tintin et d’Astérix :

Au feu, Tintin et Astérix : ils sont fous, ces gauchistes !

« Les fascistes de demain se feront appeler antifascistes », phrase prêtée à tort, semble-t-il, à Winston Churchill, sans doute pour son habituel talent prophétique. Dernière nouvelle sur le continent de la liberté et du progrès : une université catholique du Canada vient de procéder à la destruction par le feu (« purification », disent-ils) de livres de Tintin et d’Astérix au prétexte qu’ils véhiculeraient une mauvaise image des Amérindiens. Le progrès, donc.

Il est amusant de constater que le meilleur moyen, d’après les défenseurs du camp du Bien, de lutter contre la haine et l’obscurantisme est précisément d’utiliser la haine et l’obscurantisme pour promouvoir la « vérité ». Une nouvelle forme d’homéopathie, en quelque sorte. Les nazis, et avant eux l’Inquisition, n’avaient pas de telles pudeurs. Sous le régime hitlérien, les œuvres « dégénérées » passaient au bûcher. Sous l’Inquisition, c’étaient les livres impies. On appelait cela un « autodafé », c’est-à-dire un acte de foi.

Tout concourt décidément à rapprocher la pensée woke (le mot pensée ne convient pas vraiment, mais je l’emploie faute de mieux) d’une religion. Les gauchistes d’outre-Atlantique ont leurs dogmes, leurs martyrs, leurs prêtres, leur paradis et leur enfer. Au sujet de l’enfer, une différence de taille les sépare des autres religions : ils en préparent les fournaises dès ici-bas, par la mort sociale, le harcèlement, l’humiliation publique ou même la simple annulation (la célèbre cancel culture, nouveau visage de la damnatio memoriae romaine ou de la Sippenhaft franque, remise au goût du jour… par les nazis, encore eux).

Une idée digne de ces imbéciles écumant d’une haine impuissante serait peut-être d’écrire de nouveaux albums de Tintin ou d’Astérix pour rendre la série acceptable : Tintin et le privilège blanc, Les Droits de la Castafiore, Féminicide en Syldavie, Le Congo chez Tintin ; ou encore Astérix en Patriarchie, L’Odyssée de Bonemine, Astérix et Obélix se marient, Falbala sur la colline du crack… on n’en finirait pas.

Rassurons-nous, cela n’arrivera pas, et la cause en est simple : cette démence saisit les « progressistes » précisément parce qu’ils veulent simplement détruire ce qu’ils seront toujours incapables de produire. Ils vont donc au plus simple. Or, il est plus simple de brûler des livres que d’en écrire, plus simple de « déconstruire » la culture classique que de démontrer l’intérêt des cultures « invisibilisées », plus simple de réclamer des quotas que de mériter sa place, plus simple de couper des têtes que d’utiliser la sienne, plus simple de pleurnicher sur les minorités que de les souder en une majorité qu’on nomme société, plus simple de féminiser l’armée que de masculiniser la Justice, plus simple de critiquer que d’agir, de hurler que de réfléchir, de réclamer des droits que de faire son devoir.

« Fuis l’ennemi s’il te murmure à l’oreille “Pourquoi te compliquer la vie ?” », écrivait, dans Chemins, saint Josemaría Escrivá de Balaguer. N’entendons-nous pas, dans tous ces gargouillis informes, ne voyons-nous pas, dans tous ces bûchers stupides, ne reconnaissons-nous pas, dans la volonté pervertie de cette masse veule et inculte, la marque de l’éternel Ennemi ?

Ils sont fous, ces gauchistes !

Arnaud Florac pour Boulevard Voltaire.

Finalement, après avoir lu ce remarquable texte, je me demande si mon titre initial : « Quand le gauchisme rejoint le nazisme … » n’était pas le plus approprié !

Merci de tweeter cet article :





Une réponse à “Quand on commence par brûler des livres …”

  1. Fahrenheit 451

Répondre à Lisa Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *