Silence, madame Buzyn !

Publié par le 20 Mar, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Silence, madame Buzyn !

L’heure n’est pas à attaquer Macron et son gouvernement, car la priorité est de serrer les coudes contre le virus.

Mais contre Agnès Buzyn, on est en droit de dénoncer son incroyable égoïsme et sa totale irresponsabilité.

On voit là un exemple typique de l’arrogance et de l’égocentrisme des élites qui, même en pleine urgence collective ne voient que leur misérable cas personnel.

Les médias généralistes ont étouffé « l’affaire Buzyn » ce que, dans une certaine mesure, on peut comprendre. Mais, il convient de prendre date pour qu’au sortir de la crise, on tire toutes les conséquences de l’incurie de certains et de l’irresponsabilité de certaines.

C’est ce qu’a fait Michel Onfray dans son blog dans un article au vitriol dont voici un extrait :

Haute trahison
Buzyn, sa vie, son oeuvre …

 En publiant un article (le 17 mars 2020) sur elle, le journal Le Monde vole au secours d’Agnès Buzyn, ex-ministre de la santé qui a quitté le bunker du commandement général alors que, selon ses propres aveux, la guerre était certaine, qu’elle ferait quantité de morts et qu’elle se disait la seule à le savoir!

Or, les Français ne sont pas débiles: ils savent que ce qui s’écrit dans un journal se discerne bien plutôt entre les lignes que dans ce qui s’y trouve explicitement écrit.

Quelques phrases retiennent donc mon attention dans ce publireportage qui sauve (un peu) la dame et accable (beaucoup) Macron et les siens, comme si elle n’en avait jamais été. D’abord cette entrée en la matière: « Je me demande ce que je vais faire de ma vie. »  Ensuite, le plat de résistance: « Je n’ai plus de boulot. » Enfin, le dessert, c’est une interrogation de la journaliste: « Si elle est encore à ce poste en 2022 et que Macron échoue, confie-t-elle à des proches, que restera-t-il de sa réputation? » Pauvre petite fille riche…

Détaillons…

La dame n’a plus de boulot ?

Michel Onfray

Au mieux, soyons charitable, n’invoquons pas le pire, on lui souhaite juste de ne pas contracter le coronavirus contre lequel elle n’a rien fait, alors qu’elle en avait les moyens, tout en prétendant, toujours immodeste: « Je pense que j’ai vu la première (sic) ce qui se passait en Chine »! Autrement dit: dès décembre 2019! Quel culot…

Voilà très probablement la raison pour laquelle, éclairée par cette science prémonitoire, le 24 janvier, soit un mois plus tard, l’année suivante, cette dame dit: « Le risque de propagation du coronavirus dans la population est très faible. » Quel cynisme! C’est celui d’un serial-killer sans foi ni loi! Sinon celui d’un apprenti génocidaire, on en reparlera le temps venu…

La jurisprudence Chevènement permet toujours de démissionner et, le jour dit, de convoquer la presse en expliquant les raisons de son départ du gouvernement. La morale y trouve son compte en même temps que la politique qui manifeste alors sa noblesse.

Or, y rester, c’est cautionner le gouvernement et s’en trouver solidaire. Il ne sert à rien, une fois qu’on a foiré les élections municipales de Paris, après avoir aussi perdu son poste de ministre, comme le renard et les raisins*, de retrouver soudainement son intelligence en même temps que sa liberté de parole ou sa raison, sinon un zeste, mais vraiment un tout petit zeste, de morale: avec son silence complice et ses mensonges, des gens sont morts et la contamination s’est répandue à la vitesse d’un feu de forêt estival.  On imagine que, si Griveaux n’avait pas été pris la main… disons dans le sac, la dame serait toujours ministre et tout autant mutique, voire, pire, qu’elle continuerait à délivrer les messages de propagande du gouvernement du genre: « Dormez je le veux »!

Ne pas démissionner, quand on prétend savoir ce qu’elle dit aujourd’hui connaître depuis un trimestre, à savoir que ce serait brutal et mortel, généralisé et violent, c’est clairement se montrer solidaire de l’action gouvernementale en jouant Macron contre le peuple, son petit poste contre la santé publique, sa carrière contre la vie des gens, son statut contre les Français, ses prébendes contre les plus faibles -je songe aux personnes âgées, aux malades immunodéprimés, donc aux cancéreux, aux malades atteintes du sida, et autres victimes de la vie qui vont perdre la leur dans des hôpitaux dépourvus des moyens de faire face. Le chef de l’État parle de guerre, mais il envoie au front des soignants désarmés, sans même un masque protecteur à quelques centimes alors qu’ils sont au contact de la mitraille…  Quand il s’agissait de bombarder en vain la Syrie, Macron trouvait alors de l’argent en quantité.

En ce sens, cette dame avait bien sa place chez Macron: sa morgue contre les personnels de santé qui lui demandaient depuis des mois de sauver l’hôpital public, son mépris des revendications des gens des métiers de la santé, tout cela l’a montrée telle qu’elle était, telle qu’elle est, et telle que l’éternité ne la changera pas: c’est une cynique carriériste. Son CV est rempli de postes de pouvoir et de puissance: on n’obtient jamais ces aubaines sans mettre un peu, beaucoup, sinon passionnément, la morale de côté. Plus le poste est élevé, plus ils sont collectionnés et plus la morale a été congédiée… La dame connait bien la chanson, elle la chante depuis bien longtemps.

Lire la suite sur le blog de Michel Onfray.

* Le renard et les raisins : allusion à la fable de la Fontaine :

Certain Renard Gascon, d’autres disent Normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d’une treille
Des Raisins mûrs apparemment,
Et couverts d’une peau vermeille.
Le galand en eût fait volontiers un repas ;
Mais comme il n’y pouvait atteindre :
“Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.“
Fit-il pas mieux que de se plaindre ?

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