Après la Bastille, il faudra prendre l’Elysée !

Publié par le 22 Oct, 2022 dans Blog | 6 commentaires

Après la Bastille, il faudra prendre l’Elysée !

Attention, ne vous méprenez pas ! Je n’appelle pas à l’insurrection et à forcer la grille du coq pour déloger Macron du palais où il exerce un pouvoir sans partage !

Non, j’appelle de mes voeux une réduction drastique des pouvoirs donnés par la V ème République à son président.

Petit à petit, depuis 2012, je me suis convaincu que l’élection du président de la République au suffrage universel était néfaste à un bon exercice de la démocratie.

D’abord parce que cette élection est largement manipulée par les médias.

On l’a vu avec l’éviction scandaleuse de François Fillon par un complot juridico-médiatique et également avec le parti pris pro-Macron et anti-droite de la presse.

Durant la première partie de la dernière campagne présidentielle on a vu les médias épargner Marine Le Pen, le temps de détruire Eric Zemmour, puis, entre les deux tours, la rediaboliser en servant la soupe à Macron.

Le suffrage universel a démontré aussi qu’il pouvait conduire à l’Elysée aussi bien un homme médiocre comme François Hollande qu’un sociopathe comme Emmanuel Macron.

Je suis surtout pour une réduction drastique des pouvoirs du président de la République notamment son pouvoir de nomination qui lui permet de recaser tous ces copains (Castaner, Ferrand, Castex) ou ses copines (Buzyn) dans des postes prestigieux ou fortement rémunérés.

Personnellement, je pencherais, soit pour un système à l’anglaise avec un président potiche et un premier ministre naturellement nommé en fonction de la composition du Parlement, soit pour le système présidentiel américain dans lequel le Parlement a un vrai pouvoir de contrôle.

Je ne suis pas le seul à me poser des questions sur ce sujet. Voici une tribune de Christophe Seltzer, le directeur du Think tank Génération Libre, dont j’approuve totalement le titre :

Déprésidentialisons la Ve République !

Chaque mouvement social est le symptôme d’un système politique complètement bloqué. Un remède : donner davantage de pouvoir à l’Assemblée.

Il est de bon ton de taxer d’instabilité les IIIe et IVe Républiques, largement à tort comme l’explique l’historien Jean Garrigues, qui montre que la longévité de leurs ministres était globalement plus importante que sous la Ve République. Pour un jeune de 30 ans, c’est surtout, d’abord, la vie politique depuis 2002 qui est bloquée.Chaque nouveau mouvement social en constitue le rageant symptôme. Cette stabilité dangereuse, longtemps frustrante, nourrit une colère grandissante, aussi légitime qu’impuissante.

LaFrancese gouverne globalement au centre, c’est-à-dire dans un espace vide qui se veut pragmatique, pour réaliser quelques réformes paramétriques, comme si toute chose existante était bonne et ne demandait qu’à être rafistolée. Que la gauche, la droite ou encore le macronisme soient au pouvoir, rien ne change. Trop souvent, le cynisme le dispute aux éléments de langage.

L’âge légal de départ à la retraite finit toujours par être repoussé – alors à quoi bon avoir encore un débat sur un système qui pourtant vacille ? Même l’idée de compte notionnel promis par le président en 2017 a disparu. La « révolution » attendra. La dépense publique et la dette augmentent, y compris hors crise. Il n’y a plus débat, les générations futures paieront (oublie-t-on de dire par opportunisme). Les réformes structurelles de l’école ou de l’hôpital sont introuvables. On ne présente pas de politique publique ambitieuse et réaliste pour réduire les émissions de CO2 …

Sans pouvoir

À l’heure de la « grève générale » du 18 octobre,rappelons une évidence : le président ne fixe pas les salaires dans le privé. C’est faux, et c’est un non-sens économique. Mais le président est réputé chef de tout. Ce qui n’est pas faux. Les oppositions ne parviennent pas à peser dans les débats budgétaires, même contre ou avec une majorité relative, car elles s’empressent déjà de rejoindre la bonne écurie, en misant sur le bon petit cheval pour qu’il devienne le bon prochain président. Dans cette course équestre, voilà la majorité « présidentielle » elle-même désarçonnée par l’une de ses composantes, leMoDem, qui fait passer un amendement « super-dividendes » contre sa ligne. Remarquez, bien qu’on soit au Parlement, on ne parle même pas vraiment d’une majorité « parlementaire ».

Les électeurs ont la chance de voter pour leur président après tout, alors s’ils ne sont pas contents, rendez-vous en 2027 – ils n’ont qu’à « bien » voter ! me répondaient presque à l’unisson, dans une rencontre à huis clos, deux parlementairesLRet Renaissance. Assignés à l’immaturité, avec ou sans col roulé, le bidon d’essence plein ou vide, dans la rue, avec leurs amis, ou derrière leur clavier, nos concitoyens font monter vers leur président toutes leurs pensées, espoirs, prières ou craintes. On n’a plus ni dieu ni roi, mais on a un président de la République. La belle affaire démocratique.

Les salariés ont raison de vouloir négocier une augmentation de salaire et de recourir à leur droit de grève. Les syndicats de vouloir montrer leurs muscles dans le dialogue social. Les Français de refuser le blocage. Le président de s’énerver. Le gouvernement de réquisitionner ou de passer le budget avec le 49.3. Les députés de crier à l’absolutisme. Les électeurs de se sentir dépossédés du pouvoir. Les demandeurs d’action pour le climat de rager. Mais personne n’a réellement le pouvoir de changer les choses – à part les salariés, les patrons et leurs syndicats dans le peu de dialogue (social) qu’il reste en France. Le blocage est d’abord politique : tout le monde a raison, mais sans pouvoirs définis, personne n’est responsable.

Absolutisme « hyper » inefficace

La France est piégée dans un absolutisme « hyper » inefficace, pour prolonger l’analyse deJean- François Revel. La représentativité du Palais-Bourbon consécutive aux élections du mois de juin 2022 est heureuse, mais accidentelle. On avait oublié que c’était possible, alors on l’a fait. Mais les groupes parlementaires n’utilisent pas leur pouvoir retrouvé (que leur confère pourtant notre Constitution). Les partis politiques qui ont soutenu des personnalités façon casting de téléréalité n’avaient pas réfléchi en amont sur des programmes sérieux, tandis que beaucoup de nos parlementaires ne s’attendaient pas à exercer un mandat. Pire, dans une logique hyperprésidentielle, tant de députés préparent 2027 pour leur pomme et ne confrontent pas le début d’une idée – à part sortir du pupitre la première mesure clientéliste venue. Le populisme est la chose la mieux partagée dans le paternalisme.

Il est vrai, ce n’est pas la faute du président, qui hérite d’un système qui lui confère tant de pouvoir symbolique et réel. Mais, lui, rien ne l’empêche de se battre pour le changer. Que ne l’a-t-il pas proposé explicitement, alors candidat à sa réélection et sans projet ? Non plus que la faute des hommes politiques, piégés dans la même logique présidentialiste. Pas plus que l’on ne peut blâmer les électeurs, dépossédés de réelles options politiques. En avril comme en juin 2022, vote (in)utile oblige, il fallait voter 1, 2 ou 3 comme devant Miss France. On rembobine ?

Pouvoir dispersé

N’allons pas trop vite (on n’est plus à un an près) : la dissolution n’est pas la solution. Offrons un cadre pour retrouver trois choses disparues : les idées, le débat et l’action. Nul besoin de tout casser. Cessons par exemple d’élire le président de la République au suffrage universel direct comme le propose Gaspard Koenig dans son dernier essai Contr’un. Une rupture culturelle salutaire qui n’emporterait pas de bouleverser l’équilibre des pouvoirs sur le papier constitutionnel (surtout celui de 1958) – il y a tant de gaullistes autoproclamés encore, il faut les rassurer. Ou a minima, sans réforme constitutionnelle, redonnons du pouvoir à l’Assemblée nationale, comme le propose le recueil « Dé- présidentialiser la Ve République » de GenerationLibre avec la fin de l’alignement de calendrier des élections présidentielle et législatives et le retour de mandats de longueur différente. Et entre les deux, mettons enfin en oeuvre une élection des députés à la proportionnelle ? François Bayrou ne pouvait pas avoir tort sur tout depuis aussi longtemps. L’approche libérale du pouvoir dispersé, donc efficace, compte des avocats chez les écologistes comme les conservateurs qui réfléchissent, dont deux ont publié d’excellents ouvrages cette année : De la France – Ce pays que l’on croyait connaître (Laetitia Strauch-Bonart), et Voyage d’un homme libre au pays de l’absolutisme (Aurélien Taché).

La France doit vraiment passer de Baron Noir à Borgen.

Christophe Seltzer pour Le Point.

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6 Réponses à “Après la Bastille, il faudra prendre l’Elysée !”

  1. Donc, finalement, il faut regretter les IIIème et IVème Républiques. 18 gouvernements en 12 ans pour la IVème, les petits jeux des partis avec des alliances improbables.

    Le problème de la Vème n’est pas l’élection du président, c’est ceux qui sont élus, et qui les élit ? Nous. Nous n’avons qu’à nous en prendre qu’à nous même, nous avons une constitution faite par un géant pour des géants et depuis 40 ans, nous n’élisons que des nains.

  2. Je n’aime pas le montage montrant la crotte qui nous em****de habillé comme Louis xVI.
    Louis XVI est bien plus beau (je ne dis pas « joli ») car respirant la bonté.
    Tandis que de lacrotte émane une odeur et une énergie de fumier en train se se décomposer.

    Par contre, j’aimerai imaginer que Lacrotte ait le même destin que le bon roi Louis XVI, et que sa dulcinée Brichel le même destin que Marie Antoinette.

    Et bien que prof de français (enfin paraît il), il est peu probable qu’elle écrive une lettre testamentaire aussi belle que celle de Marie Antoinette à sa belle sœur avant de monter à l’échafaud

    ce 16 octobreà 4 h ½ du matin
    C’est à vous, ma Sœur, que j’écris pour la dernière fois.
    Je viens d’être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère ; comme lui innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ces derniers moments.

    Je suis calme comme on l’est quand la consience[sic]ne reproche rien, j’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je n’existois que pour eux, et vous, ma bonne et tendre Sœur : vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous ; dans quelle position je vous laisse !

    J’ai appris par le plaidoyer même du procès que ma fille étoit séparée de vous. Hélas ! la pauvre enfant, je n’ose pas lui écrire, elle ne recevroit pas ma lettre je ne sais même pas si celle-ci vous parviendra, recevez pour eux deux ici, ma bénédiction.
    J’espère qu’un jour, lorsqu’ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous, et jouir en entier de vos tendres soins. Qu’ils pensent tous deux à ce que je n’ai cessé de leur inspirer, que les principes, et l’exécution exacte de ses devoirs sont la première base de la vie ;
    que leur amitié et leur confiance mutuelle, en feront le bonheur ; que ma fille sente qu’à l’âge qu’elle a, elle doit toujours aider son frère pour les conseils que[rature]l’expérience qu’elle aura de plus que lui et son amitié pourront lui inspirer ; que mon fils à son tour, rende à sa sœur, tous les soins, les services que l’amitié peut inspirer ;
    qu’ils sentent enfin tous deux que, dans quelque position où ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union.
    Qu’ils prennent exemple de nous, combien dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolations, et dans le bonheur on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami ; et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille ?

    Que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père, que je lui répète expressément : qu’il ne cherche jamais à venger notre mort.

    J’ai à vous parler d’une chose bien pénible à mon cœur. Je sais combien cet enfant, doit vous avoir fait de la peine ; pardonnez-lui, ma chère Sœur ; pensez à l’âge qu’il a, et combien il est facile de faire dire a[sic]un enfant ce qu’on veut, et même ce qu’il ne comprend pas, un jour viendra, j’espère, où il ne sentira que mieux tout le prix de vos bontés et de votre tendresse pour tous deux il me reste à vous confier encore mes dernières pensées. J’aurois voulu les écrire dès le commencement du procès ; mais, outre qu’on ne me laissoit pas écrire, la marche en a été si rapide, que je n’en aurois réellement pas eu le tem.

    Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée, et que j’ai toujours professée, n’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s’il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposeroit trop, si ils[sic]y entroient une fois.

    Je demande sincèrement pardon à Dieu de toutes les fautes que j’ai pu commettre depuis que j’existe. J’espère que dans sa bonté il voudra bien recevoir mes derniers vœux, ainsi que ceux que je fais depuis longtemps pour qu’il veuille bien recevoir mon âme dans sa miséricorde et sa bonté.

    Je demande pardon à tout ceux que je connois, et à vous, ma Sœur, en particulier, de toutes les peines que, sans le vouloir, j’aurois pu vous causer.

    Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu’ils m’ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes[rature]et à tous mes frères et sœurs.

    J’avois des amis, l’idée d’en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j’emporte en mourant, qu’ils sachent, du moins, que jusqu’à mon dernier moment, j’ai pensé à eux.

    Adieu, ma bonne et tendre Sœur ; puisse cette lettre vous arriver ! pensez toujours à moi ;
    je vous embrasse de tout mon cœur, ainsi que ces pauvres et chers enfants ; mon Dieu ! qu’il est déchirant de les quitter pour toujours.
    Adieu, adieu !
    je ne vais plus m’occuper que de mes devoirs spirituels.
    Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m’amènera peut-être, un prêtre, mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot, et que je le traiterai comme un être absolument étranger.

    Louis XVIII décida de la faire lire, le 16 octobre de chaque année, dans toutes les paroisses de France.

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1121835/f451.texteImage

    • Cessez d’utiliser le mot crotte car ce blog n’est pas un blog de m..de!

      • Cère Maitresse,
        Zai honte de vous avoir déçue.
        Ze n’utiliserai plus le mot « crotte » devant vous.

        Pourtant, un zour où mon papa regardait ce meussier timonier sur son ordi, ce meussier a dit : « zai grande envie de vous zen mairder. »
        Zai demandé à mon papa ce que cela voulait dire.

        Il m’a dit :
        « il veut verser sa merde sur nous.
        « merde », même si c’est sur le dictionnaire et que le zénéral Cambronne l’a dit à Waterloo aux zanglais, n’est pas du tout un mot poli.
        Il faut que tu dises crotte ou caca, c’est mieux.
        Tu peux dire « selle » aussi.
        D’ailleurs notre grand timonier parle touzours de selle ze seu.

        Ce meussieur, le Grand timonier, est aussi mal élevé que les révolutionnaires, tu sais, ceux qui ont tué mon arrière arrière grand papa en 1793.
        Il ne faut pas que tu l’écoutes, en plus il est mécen et laid . Ce n’est qu’un parvenu.

        Relis la lettre de notre cère Reine Marie Antoinette, tu liras des frazes bien écrites et qui élèvent le cœur et l’âme. »

        Aussi, zai écouté mon papa.
        Ze lui dirais que mêtresse est pas contente.

        Promis ze ferais mes prières du soir pour vous, en finissant par amen, après saque prière , même si mon papa me dit que si on prie en franssais, il faut dire un si soitil.

        Pardonnez mon franssai, ze n’ai que bac plus 12

  3. Pour revenir à François Fillon, voilà ce qu’il avait déclaré lors de son premier déplacement en Corse le 21 septembre 2007.

    « Je suis à la tête d’un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d’un Etat qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d’un Etat qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans, ça ne peut pas durer ».

    Certes, il aimait conduire sur circuit, il avait bénéficié d’un costume offert par un ami et comme bien d’autres parlementaires, il avait comme assistante parlementaire son épouse qui faisait peut-être pas grand chose, mais il avait une confiance en elle comme aucun autre assistant aurait pu lui garantir.

    En outre, il avait une qualité indéniable il etait franc du collier et disait la vérité aux Français à la différence des pontes de ce nouveau monde « pinocchiesque » dans lequel on ne dit jamais la vérité et pire on nous ment en permanence.

    Dommage Elianne !!!

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