Brassens aurait eu cent ans ces jours-ci …

Publié par le 24 Oct, 2021 dans Blog | 2 commentaires

Brassens aurait eu cent ans ces jours-ci …

Loin des trompettes de la renommée, il fredonnait, auprès de son arbrela chanson pour l’Auvergnat.

Parfois il suffisait de passer le pont pour aller à la chasse aux papillons, en compagnie de Fernande ou de Marinette.

Quand ils étaient fatigués, ils s’asseyaient et jouaient aux amoureux sur les bancs publics.

Mais pour lui, c’était les copains d’abord ! Car, disait-il :

« Le temps ne fait rien à l’affaire, il n’y a pas d’amour heureux ! »

Mais il avait quand même un faible pour une jolie fille, surnommée la Brave Margot, surtout quand elle dégrafait son corsage dans l’eau de la claire fontaine. Caché dans les buissons, il murmurait « Je me suis fais tout petit ».

Un jour, il put s’écrier très fier : « J’ai rendez-vous avec vous ! » et bientôt il vit au pied de son lit les sabots d’Hélène mais il savait que tout se terminerait par la non-demande en mariage. C’était pour ça qu’il avait la mauvaise réputation.

Il était heureux comme Ulysse mais regrettait de ne pas mourir pour des idées.

Après sa mort, personne ne se rappela de sa supplique pour être enterré sur la plage de Sète. Il ne repose pas très loin, près de ses parents, dans ce qu’on appelle là-bas le « cimetière des pauvres ».

Il était plaisant pour moi de revisiter tous ces titres de chanson qui ont bercé mon enfance. J’admire beaucoup ces personnages comme Georges Brassens qui tracent leur vie dans la discrétion, en toute modestie, mais avec un immense talent et une grande humanité …

Plus sérieusement, voici l’édito de Etienne de Montety publié dans Le Figaro :

Le bonhomme Brassens

Une moustache, une guitare, un pied sur une chaise, c’était Brassens armé de sa seule poésie faite de jolies images et de vers aux pieds parfois malmenés – « déférence gardée envers Paul Valéry ». Il posait des accords sur ses mots ou sur ceux d’Hugo, Villon et Aragon. Ses chansons – œuvre est un terme bien solennel pour ce baladin – le situent dans notre mémoire à mi-chemin entre Verlaine et Bruant.

Quarante ans après sa mort survenue le 29 Octobre 1981 – il était né à Sète un 22 octobre 1921, il y a un siècle -, on l’écoute et on le sifflote toujours avec bonheur.

Un anarchisme guilleret traverse ses couplets. Le gendarme n’y est pas plus ménagé qu’au Guignol. Le sabre et le goupillon sont volontiers bousculés, même si le mot Dieu est trop présent pour qu’il y soit complètement indifférent. La politique, il n’en a cure : « Tout le monde s’en fiche à l’unanimité / De vos épurations, vos collaborations. » Quant aux femmes, on baisse la voix pour ne pas être entendu des néoféministes, elles s’appellent Margoton ou la Jeanne, elles sont célébrées, aimées, mais aussi rudoyées : « Emmerdante, emmerdeuse, emmerderesse itou, / Elle passe, ell’ dépasse, elle surpasse tout ». Misogynie à part…

Et pourtant Brassens ne laisse pas de séduire. Indémodable parce qu’il ne fut jamais à la mode, le polisson de la chanson fait l’objet d’une approbation unanime. Les uns aiment son petit monde de gens simples, de filles fraîches et de croquants obtus. Les autres sa langue, facilement gaillarde, mais aussi pleine de jeux et de malices.

Nul n’y cherche morale, ou message inspirant. Rien n’est grave et tout est dit sur un ton bonhomme et goguenard. Brassens ressemble à la France d’hier, celle de Marcel Aymé et Tati. Et à celle d’aujourd’hui ?

Nous y sommes : si les trompettes de la renommée sont durablement embouchées pour chanter sa gloire, si ses couplets courent sur toutes les lèvres, c’est parce que les scènes et les personnages qu’il met en musique attendrissent. Il y passe un air rafraîchissant qui fait défaut à notre époque : on y respire la liberté et la fraternité.

Etienne de Montety pour Le Figaro.

En bonus, voici La mauvaise réputation :

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2 Réponses à “Brassens aurait eu cent ans ces jours-ci …”

  1. Toujours une certaine émotion, mon père aimait beaucoup ses chansons, et elles ont également bercé mon enfance.
    Dommage que son répertoire ne soit pas repris, et que ses chansons tombent dans l’oubli … Brassens, Devos, deux amis deux grans artistes, qui n’ont plus d’équivalent aujourd’hui, hélas pour les jeunes générations.
    Et j’aimerais partager cette chanson, « les passantes »
    https://www.youtube.com/watch?v=vvjhsZYaofk

  2. Salut très bonnes chansons comme celle-ci fortement

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