Budget 2018 de Macron … De droite ou pas ?

Publié par le 22 Nov, 2017 dans Blog | 0 commentaire

Budget 2018 de Macron … De droite ou pas ?

La droite en avait rêvé …

Macron l’a fait !

Oui, je sais, c’est une affirmation qui est dure à entendre ! Une affirmation qui, pour l’instant, sur le plan des premières mesures économiques mises en place, ne souffre pas la contestation, au moins dans une vue globale.

Une affirmation qui désarme pour le moment
toute l’opposition de la droite modérée !

Bien évidemment, le volet sociétal du quinquennat Macron, qui verra le jour à partir de 2018, laisse penser que la « compensation à gauche » sera forte, voire provocatrice, comme l’avait été la loi Taubira sur la dénaturation du mariage sous Normal 1 er !

Mais à ce jour, dans bien des domaines, la balance penche à droite. Que ce soit la modification du Code du travail, que ce soit l’introduction subtile de la sélection à l’entrée des universités, que ce soit la nomination de Jean-Michel Blanquer à l’Education nationale, que ce soit le nouveau chantier de la formation continue qui promet d’être décoiffant pour les syndicats, on aimerait que la droite ait eu le courage de se colleter vraiment avec tous ces problèmes !

Pour en revenir à l’économie, je me propose d’examiner maintenant les huit mesures du budget 2018 qui viennent d’être votées et que l’Express a présenté dans cet article. En les classant, pour chacune d’entre elles, plutôt à droite ou plutôt à gauche.

Taxe d’habitation, ISF, flat tax …
Les 8 mesures clés du Budget 2018

1 – La taxe d’habitation

La réforme de la taxe d’habitation débutera par une première baisse de 30 %, soit 3 milliards d’euros. Près de 80 % des foyers actuellement assujettis à cet impôt, soit plus de 17 millions de ménages, seront concernés.  Deux étapes similaires suivront en 2019 et 2020, avec des réductions de 6,6 milliards d’euros et de 10,1 milliards, aboutissant à la suppression de cette taxe pour les ménages concernés. Le gouvernement a promis de compenser « à l’euro près » le manque à gagner pour les communes.

Tant qu’on ne sait comment sera compensée la perte pour l’Etat, on ne peut pas considérer cette baisse des prélèvements comme une mesure de droite ! La probabilité est forte, en effet, pour qu’une fois de plus, la classe moyenne supérieure règle l’addition …

2 – La « Flat taxe »

Un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %, parfois qualifié de « flat tax », sera mis en place sur les revenus mobiliers, à l’exception du livret A, du PEA (épargne en actions) et des contrats d’assurance-vie de moins de 150.000 euros et gardés plus de huit ans. Cette réforme, visant à simplifier la fiscalité du capital et à la rapprocher du niveau des autres pays européens, coûtera 1,3 milliard d’euros en 2018.

Pour en savoir plus : Ce que la flat tax va changer pour votre épargne

Il s’agit clairement d’une mesure de droite qui est une vraie provocation pour la gauche si attachée à la progressivité de l’impôt.

3 – L’impôt sur la fortune

L’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune), qui touche aujourd’hui 351.000 foyers dont le patrimoine dépasse 1,3 million d’euros, sera transformé en « impôt sur la fortune immobilière » (IFI), de façon à inciter les épargnants aisés à investir dans les entreprises. Cette réforme devrait entraîner un manque à gagner de près de 3,2 milliards d’euros pour l’État. En 2016, l’ISF a rapporté près de 5 milliards.

Depuis que Jacques Chirac a attribué les raisons de sa défaite en 1988 à la suppression de l’ISF, ce totem de la gauche n’a plus jamais été contesté par la droite au pouvoir, si ce n’est partiellement par le bouclier fiscal mis en place par Nicolas Sarkozy en 2007.

En tout état de cause, cette mesure certes encore partielle est clairement marquée à droite.

4 – Le logement

L’avantage fiscal « Pinel » consenti aux particuliers achetant un logement pour le louer, est prorogé pour quatre ans mais réduit aux zones tendues. Dans les autres zones (B2 et C), le logement devra être acquis avant fin 2018. De, même le prêt à taux zéro (PTZ) dans le neuf ne sera maintenu que pendant deux ans en zone B2 et C.

Il s’agit d’une mesure neutre sur le plan politique mais qui va dans le sens de la réduction de la dépense publique, donc légèrement teintée à droite.

5 – La fiscalité énergétique

La taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) augmentera de 2,6 centimes par litre de gazole chaque année pendant quatre ans, pour s’aligner sur la fiscalité de l’essence. Avec la hausse programmée de la taxe carbone, le gazole devrait rapporter 3,7 milliards d’euros de plus à l’État en 2018.

Le crédit d’impôt transition énergétique (CITE) est réduit et même supprimé là où le bénéfice environnemental est faible.

Que penser de ces mesures ? La gauche et la droite ont toujours conjugué leurs efforts pour traire « adonf »la vache à lait qu’est l’automobiliste.

Alors 1-0, la balle au centre.

6 – L’impôt sur les sociétés

Le gouvernement a confirmé la baisse décidée par l’ancienne majorité pour 2018, avec un taux réduit de 28 % jusqu’à 500.000 euros et un taux normal maintenu à 33,3 % au-delà. La baisse doit ensuite se poursuivre tout au long du quinquennat, avec des paliers uniformes pour toutes les entreprises: 31 % en 2019, 28 % en 2020, 26,5 % en 2021 et 25 % en 2022.  Cette baisse réduira de 11 milliards d’euros la charge fiscale pesant sur les entreprises d’ici à 2022.

La transformation du CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) en baisse de cotisations patronales n’interviendra qu’en 2019 mais elle sera précédée en 2018 d’une diminution d’un point du taux, de 7% à 6% de la masse salariale jusqu’à 2,5 Smic.

Une mesure nettement de droite !

7 – La lutte contre la fraude

Les députés ont renforcé les sanctions contre des fraudeurs au fisc ayant des circonstances aggravantes, rendant obligatoire la peine complémentaire de privation de droits civiques, sauf « motivation spéciale du juge ».

Mesure symbolique et plutôt de gauche …

8 – Les économies

Pour tenir ses engagements européens de réduire le déficit public (à 2,8 % du PIB en 2018 après 2,9 % prévus en 2017), le gouvernement veut réaliser 15 milliards d’euros d’économies par rapport à la hausse spontanée des dépenses. 7 seront réalisés sur le périmètre de l’Etat, et 5 sur celui de la Sécurité sociale. 3 milliards d’euros d’économies seront par ailleurs réclamés aux collectivités locales, via un « contrat » passé avec les 319 plus grosses d’entre elles.

Deux missions, côté Etat, seront principalement mises à contribution: les aides publiques au logement et les contrats aidés.

Le projet de budget prévoit aussi une baisse des effectifs de 1.600 postes, dont 354 pour l’Etat et 1.276 pour ses opérateurs. Les députés ont rétabli le jour de carence dans la fonction publique en cas d’arrêt maladie.

Si l’on se base sur le programme drastique de rétablissement des finances et de baisse des dépenses publiques proposé par François Fillon, on est clairement dans l’insuffisance, notamment en ce qui concerne la baisse homéopathique du nombre de fonctionnaires !

En conclusion

Une évaluation de la « taux de droititude » de ces 8 mesures – comme dirait Ségolène, la Reine du Poitou, m’a donné un résultat de 75 % vers la droite.

Je sais que mon analyse peut être contestée … J’attends de pied ferme vos critiques et commentaires …

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