Cachez ces croix que je ne saurais voir !

Publié par le 20 Sep, 2017 dans Blog | 0 commentaire

Cachez ces croix que je ne saurais voir !

Sur l’antenne de BFMTV, la journaliste Salhia Brakhlia s’indigne qu’on organise à Hayange, ville dont le maire est du Front national, une « fête du cochon« . Sa remarque est édifiante : « du coup ça écarte pas mal de gens ! »

Si le journaliste avait eu un tant soit peu de sens de la répértie, il aurait pu lui faire remarque qu’à la fête de l’Aïd, l’égorgement des moutons pouvait choquer « pas mal de monde » et de fait, « les écarter » …

Burkini

Dans les cantines, le débat fait rage sur la mise en place de repas de substitution, voire la suppression du porc dans tous les menus.

Sur les plages, le burkini suscite la polémique !

Mais voici que l’islamisation rampante de notre société s’invite dans la pub ! C’est l’objet du billet d’André Bercoff paru cette semaine dans Valeurs actuelles :

Croix des églises effacées sur les pubs Lidl, statues que l’on veut abattre, film que l’on interdit: le tsunami épurateur de la Terreur vertueuse emporte sur son passage patrimoine et culture.

Décidément, la morale internationale pédale dans le yaourt. Ce yaourt au sujet duquel vient de se passer, tout récemment, l’un des plus beaux massacres à la tronçonneuse de l’histoire imagière récente. Que l’on en juge: pour mieux vendre des produits alimentaires grecs appréciés par tous, un certain nombre de distributeurs, de Lidl à Carrefour en passant par Nestlé, avaient décidé (avant de se rétracter) d’illustrer l’emballage par une jolie photographie d’une l’église de Santorin. Las ! après examen rapide, il apparut à certains esprits chagrins que les croix couronnant les coupoles de ladite église avaient été soigneusement éliminées du paysage.

Cachez ces croix que je ne saurais voir !

 

Quelques-uns, témoignant d’un esprit rétif aux avancées de la modernité style « table rase », s’en émurent. Réponse des distributeurs:

« il s’agit de ne pas choquer certaines communautés et d’éliminer tout ce qui peut faire polémique au nom du vivre-ensemble, bien sûr, et de la diversité, cela va de soi. »

Voilà où nous en sommes. Pendant qu’une journaliste affirme à la télévision qu’une fête du Cochon porte préjudice et éloigne les juifs et les musulmans, « chosifiant » ainsi deux communautés qui ne lui ont rien demandé et insultant de manière ouvertement raciste les juifs et les musulmans qui mangent de la charcuterie, d’autres, des deux côtés de l’Atlantique, s’attachent désormais à un sport d’un genre nouveau, où le masochisme et la repentance se disputent le haut du podium: le déboulonnage des statues. Pendant qu’une certaine Amérique percluse en autoflagellation au nom d’un esclavagisme disparu depuis plus d’un siècle s’en prend aux Pères fondateurs, de Washington à Jefferson, mais aussi à Jackson ou Lincoln, d’autres, plus près de chez nous, veulent débaptiser les rues et abattre les sculptures de Colbert et de Napoléon, sans oublier l’horrible Hergé et le raciste Tintin, en attendant de supprimer au plus vite le cap Nègre et les negro spirituals, emblèmes honnis d’un apartheid terrifiant.

Dans le tsunami épurateur de la Terreur vertueuse, le cinéma n’est pas oublié : Autant en emporte le vent qui fut l’occasion du premier oscar décerné à une actrice noire – est supprimé de certains cinémas, notamment à Memphis (Tennessee), en raison de ses prétendues « connotations racistes ».

Pas question évidemment de s’arrêter en si bon chemin.

À partir du moment où la marchandise s’allie au spectacle pour censurer le passé, le patrimoine, sans aucun souci de mise en perspective, de pédagogie ou d’explication, tous les désespoirs sont permis. Le plus étonnant – voire inquiétant – est que tout cela se fait dans un silence assourdissant et une indifférenee régnante, mis à part les soubresauts protestataires des réseaux sociaux. On en parle, on murmure, certes, ici et là, que cela ne se fait pas et que l’on est en train, insidieusement, subrepticement, de rejoindre, en mode à peine plus soft, les talibans afghans démolissant les bouddhas de Bamyan, l’État islamique saccageant Palmyre, les manuscrits de Tombouctou et le patrimoine islamique et antéislamique.

Nos petits crétins contemporains, nos rachitiques du bulbe, nos diplômés de Harvard comme de la Sorbonne, rejoignent ainsi, à l’insu de leur plein gré, les grands ténors de « du passé faisons table rase« . Ils ne s’aperçoivent même pas que, ce faisant, ils scient allègrement la branche sur laquelle s’est bâti, depuis des siècles, un édifice qui, malgré tout, aide à vivre et à respirer un peu plus haut, un peu plus fort.

– Rousseau a abandonné ses enfants dans un orphelinat ? Brûlons Jean-Jacques.

– Molière, dans l’Avare, dit deux mots désagréables sur juifs et Arabes ? Supprimons Molière.

– Jules Ferry évoquait les « races supérieures » qui se devaient d’enseigner et d’éduquer les autres ? Plus un mot, plus un chapitre, plus un cours sur ce néonazi.

Il est temps d’arrêter cette déséducation nationale et internationale. Appliquer aux politiques, aux intellectuels, aux écrivains, aux artistes d’hier et d’avant-hier les critères plus ou moins légitimes d’aujourd’hui n’a strictement aucun sens, sinon celui de lobotomiser encore plus ceux qui déjà considèrent que la connaissance historique et intellectuelle est une passion inutile. Le chef des Jeunesses hitlériennes Baldur von Schirach déclarait: « Quand j’entends le mot « culture », je sors mon revolver. »

Aujourd’hui, c’est au mortier qu’on opère.

André Bercoff pour Valeurs actuelles.

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