Ce n’est pas l’ENA qu’il fallait fermer. C’est Sciences Po !

Publié par le 6 Avr, 2023 dans Blog | 2 commentaires

Ce n’est pas l’ENA qu’il fallait fermer. C’est Sciences Po !

Pourquoi les étudiants ou parfois les lycéens s’autorisent-ils à bloquer leurs établissements pour en interdire l’entrée ?

Les universités ne sont-elles pas des lieux de débats ?

De la même façon, j’ai toujours été sidéré et choqué que l’on tolère, dans une démocratie, la présence de piquets de grève devant les entreprises !

Je me demande si je ne suis pas un peu de droite …

Tous ces gens, étudiants et ouvriers ne peuvent-ils pas convaincre leurs collègues de se mettre en grève plutôt que les empêcher de travailler ou d’étudier, en toute illégalité ?

A Sciences Po Lille on a fait encore bien pire, comme nous le raconte Céline Pina dans cet article de Causeur :

Sciences-Po Lille: le mur des cons 2

Quand l’extrême gauche se croit tout permis, sous prétexte de grève pour les retraites.

A Sciences-Po Lille, les noms de 11 étudiants, opposés au blocage de leur école dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites, ont été affichés en face de leur établissement sur un mur, rebaptisé pour l’occasion « Mur de la honte » …

Céline Pina

Ces étudiants ont été victimes de la dérive d’un petit noyau d’étudiants d’extrême-gauche, selon le directeur de l’Institut, Pierre Mathiot. Ce groupe, qui se croit investi d’une mission rédemptrice, considère que tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux sont des fascistes. Depuis trois semaines ils empêchent les étudiants d’aller en cours et perturbent le fonctionnement de l’école sans que visiblement nul n’essaie de les arrêter. Le directeur ne cesse de gloser dans les interviews sur l’intolérance d’une poignée de militants d’extrême-gauche radicalisés, exemplaires de la violence politique qui monte dans la société, sans se demander s’il n’a pas sa part dans ses dérives. La question de directions incapables d’exercer une quelconque forme d’autorité par complaisance envers le militantisme d’extrême-gauche à l’université et dans les grandes écoles mérite d’être posée.

Le remake de Sciences-Po Grenoble

Cette histoire rappelle en effet ce qui s’est passé à Sciences-po Grenoble. Des professeurs avaient été menacés et avaient vu leurs noms affichés sur les murs, dûment accompagnés du qualificatif de « fasciste ». À cette occasion, une enquête de l’Inspection générale avait été diligentée. Cette enquête avait mis en avant le « climat de peur » qu’un syndicat étudiant, l’Union syndicale, faisait régner entre les murs de l’établissement. Les méthodes de ce syndicat consistaient à « répandre des accusations publiques » sur les réseaux et à s’en prendre violemment à tous ceux, enseignants comme étudiants, qui ne partageaient pas leur position.

L’enquête avait montré que, si les tensions et la violence à l’intérieur de Sciences-po Grenoble ont pu atteindre un tel niveau, c’est parce que l’équipe de direction n’avait jamais su ou voulu réagir. Alors que deux enseignants de son établissement ont été menacés explicitement, la directrice de l’IEP, Sabine Saurugger va critiquer les procédés employés par les militants radicalisés de son établissement avec une telle mollesse que l’on comprend bien qu’elle est incapable d’assumer une quelconque sanction. Mais surtout elle va renvoyer dos à dos un des enseignants menacés et ceux qui les menacent, voire sera plus explicite pour attaquer l’enseignant menacée que pour condamner les intimidations et méthodes fascisantes de l’extrême-gauche qui parait intouchable dans son établissement. D’ailleurs, le seul qu’elle aura le courage de sanctionner publiquement sera l’enseignant. En lisant le rapport de l’Inspection, on constate que si l’établissement est parti en vrille, c’est parce que le syndicat gauchiste n’a jamais trouvé en face de lui une administration capable de prendre ses responsabilités. Se faisant, celle-ci a exposé élèves et enseignants à des pratiques et à des méthodes inacceptables.

Des autorités incapables de jouer leur rôle

C’est exactement ce qui se joue à Sciences-Po Lille. Certes le directeur a porté plainte et soutient l’action en justice des étudiants dénoncés sur ce « Mur des cons », mais il faut reconnaitre que ses appels déchirants au respect de la liberté d’expression seraient plus convaincants, s’il n’avait lui-même censuré précédemment la venue de Geoffroy Lejeune, alors directeur de la rédaction de Valeurs actuelles. Mais il faut dire qu’aux yeux de M. Mathiot, Geoffroy Lejeune est un personnage infréquentable. En revanche, les Frères musulmans et leurs proches, eux sont parfaitement fréquentables. Ainsi M. Mathiot s’affichera longtemps aux côtés d’Amar Lasfar, président de l’UOIF, association dans la mouvance frériste. Il participera aux Rencontres annuelles des musulmans de France à de nombreuses reprises, où se produit la fine fleur du gratin islamiste. Les dirigeants y font venir des imams et intervenants ouvertement antisémites, prêchant le jihad dont le fameux Al Qaradawi … A tel point qu’en 2016, un certain nombre de conférenciers seront interdits du territoire français, forçant les organisateurs à annuler leur venue. Eh bien là, curieusement, Pierre Mathiot n’a aucun mal à participer à la rencontre. Il sera même annoncé comme participant en tant que délégué ministériel au rassemblement de 2016. Mais le ministère de l’Intérieur ayant pointé la présence à l’affiche de ce que l’on fait de mieux en matière de conférenciers aux discours obscurantistes, farcis de haine de l’Occident, des femmes, des juifs et des homos, le délégué ministériel Mathiot a fini par se décommander… Comme quoi les problèmes de conscience peuvent connaitre des éclipses !

Des dirigeants progressistes qui confondent bienveillance et irresponsabilité

Le plus amusant n’est cependant pas là. Le directeur de Sciences-Po Lille veut soigner son côté trop cool et progressiste. Mais il ne se rend pas compte que ce qui surprend dans l’interview qu’il donne sur cette affaire au Point, c’est son incapacité à gérer une école de 1800 élèves que, selon son propre diagnostic, 30 à 50 élèves radicalisés arrivent à contrôler sans rencontrer de fortes résistances.

On apprend ainsi, par exemple, que la direction ne savait pas quels étaient les élèves représentant le mouvement contre les retraites : pourtant, elle leur a mis des amphis à disposition sans plus s’interroger. On apprend également que des accords ont été passés avec le groupe d’élèves radicalisés, mais que ceux-ci n’avaient pas été respectés, sans que cela ne paraisse entrainer aucune réaction de la part de l’administration. On apprend enfin que des élèves ont été exclus par ces petits talibans et/ou malmenés, sans que nul n’ose les interpeller. Face à cette situation, croyez-vous que la direction se serait laissée aller à montrer un peu de courage et de fermeté ? Que nenni, elle a choisi de passer en distanciel ! Mais, comme les apprentis gauchistes ont protesté, l’école s’est placée en protocole covid. Ou comment utiliser l’excuse sanitaire, faute d’être capable d’imposer un minimum d’ordre et de respect …

Bref, face à une minorité non représentative et complètement radicalisée, la direction de l’école a donné toute latitude à ceux qui emploient des méthodes fascisantes et a laissé sans protection ceux dont elle doit assurer la sécurité et la formation. Certes, le directeur de l’IEP dénonce désormais « l’héroïsation de l’engagement », critique l’agressivité gratuite de ces jeunes ou leur fascination pour la violence politique, constate la reductio ad hitlerium au moindre échange et le refus du débat, mais concrètement, qu’a-t-il fait pour éviter que ces radicalisés ne prennent le pouvoir ? Son discours qui met tout au même niveau explique aussi la situation: « Nous avons tenu bon en gardant le plus possible de recul et de sérénité et en leur disant : « vous avez le droit de vous exprimer, mais nous aussi. » Du côté de l’administration, on essaie de garder une affectio societatis (ne pas rompre le lien, préserver la volonté de faire société, en langage pédant), d’empêcher toute intervention de la police, mais là j’ai considéré qu’il était nécessaire de faire un message un peu formel ». Effectivement, face à des évènements graves, un message un peu formel s’imposait, non ? On est époustouflé par la vigueur de la réaction ! Et ce même directeur de conclure qu’il y a tout de même 95 % des étudiants qui ne sont pas dans ces excès. Il ne se rend même pas compte que ce faisant, il s’enfonce. Qu’est-ce qu’une autorité qui fait le lit d’une ultra minorité violente, et qui finit par mettre en avant sa capacité à rédiger « un message formel » quand cette dernière en arrive à menacer ses camarades ? Le culte de l’horizontalité et le refus d’assumer la verticalité de l’autorité transforment les institutions en pétaudières. Sciences-Po Grenoble et maintenant Sciences-Po Lille n’en sont malheureusement que des exemples parmi beaucoup d’autres.

Céline Pina pour Causeur.

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2 Réponses à “Ce n’est pas l’ENA qu’il fallait fermer. C’est Sciences Po !”

  1. l’ENA n’a pas fermé, elle a juste changé de nom : remplacée par l’Institut national du service public, INSP, sigle qui a l’avantage de ne pas pouvoir être facilement déclinable pour désigner les anciens élèves, futurs administrateurs publics …
    Pour ce qui est des IEP, la dérive gauchiste woke est indéniable, et dangereuse, mais comme ils noyautent les médias, ça ne sort pas, du moins c’est très atténué quand on en parle.

  2. Comme par hasard, ce sont toujours, ou presque, des ideologies de gauche qui sont a la base de ces histoires, avec l’intolerance et le radicalisme qu’elle peut provoquer, qui detruisent lentement la société en formatant les jeunes qui sont plus manipulable.

    En façade, elle defend l’ouvrier, c’est l’image primaire qu’elle donne, quoique écornné avec la realité, et en creusant, elle est le foyer d’ideologies mortiferes qui menace de destruction notre société toute entiere avec renversement total des valeurs.

    Voila la gauche dans sa realité profonde.

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