Le premier qui dit la vé-ri-té … il doit être exécuté !

Publié par le 19 Juil, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Le premier qui dit la vé-ri-té … il doit être exécuté !

Il faut qu’aucune tête ne dépasse !

C’est le mot d’ordre qui règne en maitre
dans la plupart des médias généralistes.

Après la mise à l’écart de Frédéric Taddeï dont l’émission « Ce soir (ou jamais !) »ne sera pas reconduite, on vient d’apprendre la suppression des deux chroniques hebdomadaires d’Eric Zemmour dans la matinale de RTL.

Je me souviens d’une époque où le polémiste intervenait chaque matin. A l’arrivée de François Hollande, ses prestations furent réduites au mardi et au jeudi et il fut encadré par le socialiste bon teint, Nicolas Domenach, qui intervenait les autres jours.

Entre temps, son débat avec le même Domenach fut supprimé d’iTélé à la suite d’un propos qu’il n’avait jamais tenu lors d’une interview au Corriere della Sera !

Dominique Jamet a donné une interview au site Atlantico sur ces atteintes répétées au pluralisme audiovisuel :

Frédéric Taddeï et Eric Zemmour

Quand les grands médias tirent une balle dans le pied de la cohésion française en voulant éliminer les voix discordantes

Atlantico : La chronique d’Eric Zemmour sur RTL prendra fin à la rentrée, l’éviction de Taddeï, dont on apprend qu’il sera sur RT, tout cela résulte-t-il d’une nouvelle entrave à la liberté d’expression ?

Dominique Jamet : Dans le cas d’Eric Zemmour, incontestablement, il a des opinions, il les exprime, et cela, déplaît à un certain nombre de gens. Peut-être la direction de RTL a cédé à la pression de la rédaction qui, à plusieurs reprises, a marqué son hostilité à son égard. Peut-être aussi que la direction a souhaité faire plaisir au gouvernement. Car c’est une voix disconvenante au courant dominant. Quant à Taddeï, il conservait une image qui ne plaisait pas à la direction de France 2 car il avait l’habitude d’inviter des gens qui sortaient du cercle des « fréquentables ».

En soit, tout cela se traduit par la disparition de deux journalistes qui ne sont pas des conformistes. Sur le plan de la diversité de ce que l’on peut entendre, c’est une perte.

Atlantico : Faute de pluralisme d’idées dans le service public et sur les grandes chaînes, n’est-on pas en train de migrer davantage vers un système médiatique à l’américaine, où chacun consomme les contenus médiatiques qui correspondent à ses idées, dans une logique de bulles ? N’est-ce pas l’arrêt de mort du débat d’idées ? Quelles en seraient les conséquences ?

Dominique Jamet : Je crois qu’il faut distinguer deux choses :

L’ensemble de moyens audiovisuels sont détenus par l’Etat d’une part (le gouvernement ou la majorité du moment) et par un certain nombre d’industriels. Le point commun entre les radios ou chaînes d’Etats et des télévisons ou radios privés, c’est qu’en général, aussi bien les gouvernants que les indiscrets n’aiment pas ce qui dépasse. C’est une atteinte de plus à ce que beaucoup espéreraient entendre ou voir. C’est-à-dire la diversité des opinions, des journalistes. Le pluralisme en un mot. Mais on doit faire une distinction entre ce qui relève du secteur privé et du service public. Car c’est une chose fâcheuse que les médias soient détenus par des industriels dont le souci premier n’est certainement pas l’information et le débat, mais au moins ne contreviennent-ils pas au principe dont ils se réclament. Alors que le service public, censé être neutre et garant du pluralisme c’est plus grave.

Sur France 2 par exemple, le service public trahit sa raison d’être et n’est en aucune manière représentative de la diversité des opinions en France. Il y a là un reniement des principes sur lesquels reposent notre République et notre déclaration des droits de l’homme.

Atlantico : Selon vous, quelles seraient les conditions d’un vrai pluralisme d’opinion dans les grands médias ?

Dominique Jamet : Nous vivons dans un système qui est démocratique dans son principe et qui (dieu merci) le reste en grande partie dans son fonctionnement. Tous les courants d’idées, pratiquement, ont le droit de participer à la vie politique et d’être représentés dans les collectivités locales et nationales. Nous savons en France quel est l’éventail des opinions politiques. Nous constatons que cette représentativité n’est pas respectée dans les médias. Si on voulait que ce soit le cas, il faudrait évidemment (puisque nous sommes dans une période de réforme) que les Assemblées se penchent sur ces problèmes et qu’elles modifient le statut des médias de services publics de telle façon à ce qu’ils garantissent une représentation équilibrée juste et diverse des opinions.

Dominique Jamet pour Atlantico.

A lire en complément, cet article de Gilles-William Goldnadel.

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