Clemenceau : « Quand on veut enterrer
un problème, on crée une commission
»

Publié par le 12 Déc, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Clemenceau : « Quand on veut enterrer un problème, on crée une commission »

Après le Grenelle de l’environnement et le Ségur de la santé, voilà que Macron convoque le Beauvau de la police.

On pourrait ainsi multiplier les comités Théodule en les nommant par leur lieu de réunion. On aurait ainsi le Saint-Dominique de la Défense, le Saint-Germain de la transition écologique et bien sûr le Vendôme de la Justice.

Cette décision d’Emmanuel Macron, de convoquer un « Beauvau  » sonne comme un deuxième affront pour Gerald Darmanin. Après avoir stigmatisé la police en parlant de violences policières et de contrôle au faciès, voilà que le ministre de l’intérieur se voit court-circuité par le président. Pire, on murmure qu’il aurait appris tout ça par la presse !

Dans une vraie V ème République, le ministre de l’intérieur aurait démissionné sur le champ. Mais Darmanin est prêt à toutes les compromissions. Rappelez-vous ce qu’il disait du candidat Macron 4 mois avant de courir vers lui pour avoir un maroquin …

Le « Beauvau  » de la police a inspiré Eric Zemmour dans sa chronique du Figaro :

Crédit photo Jean-Christophe Marmara

On se souvient de la boutade de Clemenceau : « Quand on veut enterrer un problème, on crée une commission. » C’était dans le monde d’avant et on le croyait définitivement révolu. C’était sans compter sur l’imagination et la pusillanimité de la classe politique. À la place des commissions, on a désormais les « Grenelle ». Ces réunions interminables qui rassemblent syndicats, ministres, hauts fonctionnaires, inspirées du fameux Grenelle de Mai 68, conçu pour mettre un terme à la grève générale. Depuis, on a eu le «Ségur» de la santé. Et puis Emmanuel Macron annonce désormais un «Beauvau» de la police. Cette technique est appelée à un grand avenir. Tous les ministères peuvent y passer.

Macron essaie de se sortir d’un piège qu’il s’est lui-même tendu. Il a remplacé Castaner par Darmanin pour renouer le lien avec la police.

Et c’est lui-même qui saccage le travail exécuté par son ministre de l’Intérieur …

… en reprenant devant les jeunes téléspectateurs de Brut les termes de « violences policières», « contrôles au faciès » ou encore « discriminations ». Tous ces termes appartiennent au langage des islamo-gauchistes et de LFI. En les utilisant, Macron clôt la séquence régalienne qu’il avait lui-même ouverte dans la foulée de la décapitation de Samuel Paty et de son discours sur le séparatisme.

C’est là qu’intervient le Beauvau de la police. Pour concilier les inconciliables. Pour choisir de ne pas choisir. Pour noyer tous les poissons, ceux de l’ordre et de la lutte contre les prétendues violences policières. Macron est un habitué. Il avait réuni une convention citoyenne sur le climat pour afficher son engagement écologique alors qu’on lui cherchait querelle sur les glyphosates ou les éoliennes. Désormais, il se bat pour concilier écologie et réindustrialisation.

Toujours la même technique: on confond pensée complexe, subtile, avec le refus de l’obstacle, la procrastination, la peur de choisir. Car choisir, c’est discriminer : le maître-mot de l’époque. Choisir, c’est trancher, et trancher, c’est imposer, et imposer, c’est contraindre. Et contraindre, c’est l’autre grand tabou, car il rappelle les temps honnis d’une société « verticale et patriarcale », deux mots également repoussés par une époque qui se veut horizontale et consensuelle. Une époque où le chef est assimilé à un tyran, où l’État – qui avait jadis le monopole légitime de la violence – est transformé en guichet des droits, afin de ne plus guider les citoyens en surplomb, mais se soumettre aux desiderata d’individus et de minorités enivrés de leur puissance nouvelle.

Dans les premières semaines de son mandat, Emmanuel Macron avait voulu incarner le grand retour de l’État et de la verticalité, pour mieux contraster avec l’insupportable mollesse de son prédécesseur. Finalement, il est devenu pire que Hollande. Là où on pouvait incriminer la faiblesse du tempérament du président socialiste, c’est devenu chez son successeur un système, une méthode de gouvernement, presque une philosophie.

Le «en même temps» causera la perte du quinquennat Macron.

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