Coronavirus : la piste du laboratoire WIV de Wuhan

Publié par le 15 Avr, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Coronavirus : la piste du laboratoire WIV de Wuhan

La Chine est en passe de remporter la guerre de la communication autour du coronavirus. Sa maitrise de la pandémie fait l’admiration de tous …

Et pourtant, il y a 5 jours, Valeurs actuelles publiait un article intitulé : Laboratoire P4 de Wuhan : l’hypothèse d’une fuite accidentelle du virus “pas écartée” à Londres

Cet article avançait l’hypothèse suivante :

Si le coronavirus était bel et bien d’origine animale, celui-ci aurait pu fuiter après avoir été étudié par le laboratoire P4 de Wuhan, en Chine, d’où est partie la pandémie, estiment les renseignements britanniques, cités par la presse d’outre-Manche.

Et voici, que les mêmes soupçons viennent maintenant de Washington !

Valeurs actuelles s’en fait l’écho dans ce nouvel article :

Laboratoires de Wuhan : des câbles confidentiels américains avaient alerté sur les risques de pandémie

Extraits :

Il y a deux ans, des diplomates de l’ambassade américaine en Chine avaient mis en garde le département d’Etat sur les failles des sites sensibles de cette ville suspectée d’être à l’origine de la crise sanitaire mondiale liée au coronavirus, révèle le Washington Post. En privé, des cadres de l’administration Trump soupçonnent même désormais ces laboratoires.

Deux ans avant que la pandémie de Covid-19 n’envahisse le monde, plusieurs officiels de l’ambassade américaine en Chine avaient alerté Washington des risques sécuritaires entourant un des laboratoires de Wuhan, qui menait des études sur des coronavirus issus de chauve-souris dans cette ville suspectée depuis d’être à l’origine de la crise sanitaire, rapporte le Washington Post, ce mardi. Ces hauts responsables américains, qui avaient visité le site scientifique à l’époque, avaient transmis deux messages inquiets au département d’Etat.

 

Des recherches « importantes mais aussi dangereuses »

« Ce que les responsables américains ont appris au cours de leurs visites les a tellement préoccupés qu’ils ont renvoyé deux câbles diplomatiques sensibles mais non classifiés à Washington, révèle Josh Rogin. Les câbles mettaient en garde contre les failles dans la sécurité et la gestion du laboratoire du WIV et proposaient plus d’attention et d’aide. Le premier câble, que je me suis procuré, prévient également que les travaux du laboratoire sur les coronavirus de chauve-souris et leur transmission humaine potentielle représentaient un risque de nouvelle pandémie de type SRAS. »

« Lors d’interactions avec des scientifiques du laboratoire du WIV, ils ont noté que le nouveau laboratoire manquait sérieusement de techniciens et d’enquêteurs correctement formés pour faire fonctionner en toute sécurité ce laboratoire de haut confinement », indique ainsi le câble daté du 19 janvier 2018, rédigé par deux responsables des sections environnement, science et santé de l’ambassade qui ont rencontré les scientifiques du WIV. 

Une inquiétude qui ne date pas d’hier

« Plus important encore », énonce un câble, « les chercheurs ont également montré que divers coronavirus de type SRAS peuvent interagir avec ACE2, le récepteur humain identifié pour le SRAS-coronavirus. Cette découverte suggère fortement que les coronavirus de type SRAS issus de chauves-souris peuvent être transmis à l’homme et provoquer des maladies de type SRAS. D’un point de vue de santé publique, cela rend la surveillance continue de ces coronavirus de type SRAS chez les chauves-souris et l’étude de l’interface animal-humain essentielles à la prévision et à la prévention des épidémies de coronavirus émergentes. »

« Comme beaucoup l’ont souligné, rien n’indique que le virus qui sévit actuellement dans le monde ait été fabriqué ; les scientifiques s’accordent largement sur son origine animale, rappelle toutefois le journaliste américain. Mais cela ne revient pas à dire que cela ne vient pas du laboratoire, qui a passé des années à tester des coronavirus de chauve-souris chez les animaux, a déclaré Xiao Qiang, chercheur à la School of Information de l’Université de Californie à Berkeley. « Le câble confirme qu’il existe depuis longtemps des inquiétudes sur la possibilité de menace pour la santé publique résultant des recherches de ce laboratoire, si elles n’étaient pas menées et protégées de manière adéquate », a-t-il déclaré. »

Les soupçons de l’administration Trump

« Les câbles ont recommencé à circuler au sein de l’administration ces deux derniers mois, alors que des responsables se demandaient si le laboratoire pouvait être à l’origine de la pandémie et quelles seraient les implications pour la réponse des États-Unis à la pandémie et les relations avec la Chine », affirme Josh Rogin.

« Au sein de l’administration Trump, de nombreux responsables à la sécurité nationale soupçonnent depuis longtemps le WIV ou le laboratoire du Center for Disease Control and Prevention de Wuhan d’être à l’origine de la nouvelle épidémie de coronavirus. 

Le blackout total de Pékin

Depuis le début de la crise sanitaire mondiale, les autorités chinoises prétendent que le virus trouve son origine dans un marché aux animaux de Wuhan, malgré l’absence de preuves irréfutables. En janvier, des experts chinois montraient pourtant, dans une étude publiée dans la prestigieuse revue médicale The Lancet, que le premier patient identifié en décembre n’avait aucun lien avec le marché, comme plus du tiers des cas du premier grand groupe de malades de la région, sans compter que le dit marché ne vendait pas de chauve–souris, relève le quotidien américain.

Tandis que les responsables du laboratoire de l’Institut de virologie de Wuhan démentent être à l’origine de la pandémie, le régime de Pékin refuse toujours de s’expliquer, maintient un blackout total de l’information et a même imposé récemment des restrictions à la publication de recherches universitaires sur les origines du coronavirus, selon CNN.

« Le laboratoire de Shanghai qui a publié le génome du coronavirus le 11 janvier a été rapidement fermé par les autorités pour « rectification ». Plusieurs des médecins et des journalistes qui ont signalé la propagation très tôt ont disparu », rappelle encore Josh Rogin.

L’histoire de l’origine du virus n’est pas qu’une question de responsabilité. Il est essentiel de comprendre comment la pandémie de coronavirus a commencé, car cela nous renseignera sur la façon d’empêcher la prochaine, souligne le chercheur Xiao Qiang de l’Université de Californie, interrogé par le Washington Post.

« Je ne pense pas que ce soit une théorie du complot. Je pense que c’est une question légitime qui nécessite des enquêtes et des réponses, insiste-t-il. La compréhension exacte sur l’origine du virus constitue une connaissance essentielle pour empêcher que cela se reproduise à l’avenir.»

La rédaction de Valeurs actuelles.

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