Eh, Manu ! Prends-en de la graine !

Publié par le 27 Jan, 2025 dans Blog | 1 commentaire

Eh, Manu ! Prends-en de la graine !

– 18H : deux avions pleins de clandestins expulsés par les Etats-Unis décollent à destination de la Colombie.

– 19H : la Colombie annonce qu’elle refuse d’accueillir ces avions entrainant leur demi-tour vers les Etats-Unis.

– 20H : Donald Trump, en représailles, augmente massivement les droits de douane pour la Colombie et bloque tous les visas pour les dignitaires du pays.

– 21H : la Colombie accepte d’accueillir les deux avions …

En 2 heures, Donald Trump impose à la Colombie ce que Macron n’a jamais pu obtenir de l’Algérie  … en 7 ans !

 

7 ans, non pas d’efforts pour convaincre l’Algérie mais 7 ans de renoncement, de soumission aux dirigeants algériens qui n’ont de cesse d’humilier la France ! Voir ce précédent article.

Dans cet article, Les Échos racontent ce premier succès remporté par Donald Trump dans le domaine de l’immigration :

Trump utilise la manière forte pour
imposer les expulsions à la Colombie

La Maison-Blanche a annoncé la suspension des sanctions contre Bogota, après avoir obtenu des engagements de la Colombie concernant l’accueil des immigrés expulsés des Etats-Unis. La démonstration de force de l’administration Trump a porté ses fruits.

La première escarmouche de la guerre commerciale promise par Donald Trump n’a frappé ni la Chine, ni le Mexique ou le Canada, mais la Colombie. Le pays d’Amérique du Sud, pourtant un allié traditionnel de Washington dans la région, s’est retrouvé sous le feu du Président américain après avoir refusé de laisser atterrir sur son sol deux avions militaires remplis d’immigrés.

Une provocation inacceptable aux yeux de Donald Trump , qui a décidé d’en faire un exemple, menaçant le pays de sanctions commerciales, diplomatiques et financières potentiellement dévastatrices pour l’économie colombienne. Bogota a finalement échappé au couperet, après avoir acquiescé à « toutes les exigences du Président Trump », a indiqué la Maison-Blanche dimanche soir. La démonstration de force a porté ses fruits, s’est-elle félicitée :

les événements d’aujourd’hui montrent clairement au monde que l’Amérique est à nouveau respectée. 

Parrain de la mafia

Donald Trump, de retour dans le sud de la Floride ce week-end, a utilisé son réseau Truth Social pour faire pression sur la Colombie. Le Président américain a annoncé dimanche dans un message un ensemble de « mesures de rétorsion urgentes et décisives », dont des tarifs douaniers de 25 % sur toutes les importations de marchandises en provenance de Colombie et des sanctions bancaires et financières.

Ces sanctions seront maintenues en réserve, non signées, à moins que la Colombie ne respecte pas cet accord,

a depuis indiqué la Maison-Blanche.

Les membres du gouvernement colombien, « ses alliés et soutiens », ont également été déclarés persona non grata aux Etats-Unis par Donald Trump. Les Colombiens devaient par ailleurs être soumis à une sécurité renforcée à leur arrivée aux Etats-Unis. L’ambassade américaine à Bogota a annulé tous les rendez-vous concernant des visas ce lundi et le département d’Etat a autorisé des sanctions individuelles. Ces mesures de rétorsion diplomatiques resteront en place « jusqu’à ce que l’atterrissage d’un premier avion rempli de déportés colombiens ».

La Colombie souhaitait protester contre le traitement des migrants récemment expulsés des Etats-Unis. Pour accélérer les départs, l’administration Trump a mobilisé l’armée, et utilisé pour la première fois des avions-cargos militaires pour déporter des dizaines de migrants menottés. Bogota demandait qu’ils arrivent « dans des conditions dignes », et a même proposé d’envoyer l’avion présidentiel chercher les 160 personnes concernées par les deux vols refoulés. Trop tard pour apaiser Trump. Après avoir annoncé ces sanctions, Donald Trump a publié une image de lui générée par l’IA, grimé en parrain de la mafia, devant un écriteau « FAFO », soit « ils l’ont bien cherché », dit très vulgairement.

Envoyer un message

C’est un message clair que nous envoyons : les pays ont l’obligation d’accepter les vols de rapatriement,

a déclaré un conseiller de la Maison-Blanche à l’agence AP. Autrement dit, la Colombie a servi de bouc émissaire pour intimider les autres pays qui auront à accueillir les millions de migrants que l’administration Trump a promis d’expulser.

Le Président Trump s’attend à ce que toutes les nations du monde coopèrent pleinement et acceptent la déportation de leurs citoyens illégalement présents aux Etats-Unis,

a réitéré, de manière un peu plus diplomatique, la porte-parole de la Maison-Blanche.

Gustavo Petro

Gustavo Petro avait auparavant annoncé des contre-tarifs douaniers de 25 % sur les produits américains. Ironiquement, la Colombie est l’un des rares pays avec lequel les Etats-Unis génèrent un excédent commercial. Il s’élevait à près de 4 milliards de dollars en 2022 pour plus de 50 milliards d’échanges de biens et de services selon le gouvernement américain. La Colombie achète notamment des céréales, en particulier du maïs produit dans les grandes plaines. Elle exporte principalement du café aux Etats-Unis, mais aussi des fleurs coupées. A quelques semaines de la Saint-Valentin, les Américains auraient pu être touchés au portefeuille.

La loi du plus fort

La facilité avec laquelle Donald Trump a dégainé l’arme économique pour imposer ses vues dans une dispute diplomatique a toutes les chances de jeter un froid sur les marchés. Les investisseurs s’étaient laissés porter à croire que le Président américain serait plus propice à faire de l’esbroufe qu’à mettre réellement en place des tarifs douaniers déstabilisateurs. Ils pourraient être amenés à recalibrer leurs attentes.

L’absence de discussions préalables et l’ampleur des sanctions annoncées ne sont pas de nature à rassurer non plus les diplomates du monde entier, déjà secoués par la révélation vendredi par le Financial Times de la teneur du coup de fil entre Donald Trump et la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, à propos du Groenland . « Ils le veulent. Les Danois sont en crise », a rapporté un cadre européen au journal britannique.

« America First » ressemble plus que jamais à un euphémisme pour évoquer la loi du plus fort.

Bastien Bouchaud pour Les Échos.

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Une réponse à “Eh, Manu ! Prends-en de la graine !”

  1. Quand on veut on peut, avec TRUMP chaque jour qui passe le démontre. En France on ne peut même pas se poser « quand » aurons nous un TRUMP puisqu’on on ne peut même pas dire « qui » pourrait être à son exemple, avoir ses corones, son charisme, sa volonté, son courage. Perso je ne vois pas grand monde dans la sphère politique actuelle sortir du lot ; peut être une ou deux femmes, marion maréchal et sarak knafo qui se rapprocheraient d’une méloni mais c’est tout. Z est très bien dans ses convictions, mais il a trop de détracteurs prêts à lui savonner la planche. Trump rien que par sa taille, son allure, en impose, nous nous avons que des gringalets.

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