Ce matin, sur Europe 1, j’ai entendu Emmanuel Macron se féliciter de l’accord sur l’énergie trouvé entre pays européens après une nuit entière de négociation.
Il a résumé ainsi le contenu de cet accord :
« Nous sommes tombés d’accord pour mandater la Commission européenne et nos ministres pour acheter du gaz … moins cher ! »
De qui se moque t-on ? Fallait-il vraiment négocier toute une nuit pour arriver à cette décision de simple bon sens ?
Le fond du problème viendrait d’un différend entre la France et l’Allemagne.
Cette dernière ne veut pas faire baisser le prix du gaz car elle craint que les producteurs ne se détournent de l’Europe, ce qui créerait une pénurie de gaz en Allemagne. Le gouvernement allemand a mis en place un bouclier énergétique de 200 milliards pour compenser ce prix élevé du gaz.
Rappelons que le bouclier énergétique français ne protège que les particuliers et pas les entreprises alors que son homologue allemand s’applique aux entreprises allemandes, et leur donne un avantage de compétitivité.
Les autres pays, dont la France, sont beaucoup moins dépendants du gaz que l’Allemagne et ont tout intérêt à faire baisser le prix du gaz.
Une victoire à la Tartarin de Tarascon !
En fait, le compromis trouvé la nuit dernière est largement favorable à l’Allemagne puisque l’Europe pourra tenter de faire baisser le prix du gaz mais seulement pour 15 % de sa consommation.
Ce qui veut dire que pour 85 % du gaz, l’Allemagne va maintenir un prix haut !!!
La France d’Emmanuel Macron a avalé cette nuit une nouvelle et indigeste couleuvre germanique ! Dans ce domaine, la politique étrangère de Macron aura été une suite de défaites et de catastrophes.
Dans cette négociation, Macron n’a pas non plus obtenu – mais l’a t-il seulement demandé – la déconnexion du prix de l’électricité de celui du gaz ce qui annule un des rares avantages compétitifs de la France : son kilowatt-heure nucléaire bon marché !
Ce sont les Français consommateurs ou
les contribuables qui paieront l’addition !
Voici l’édito de Nicolas Beytout publié dans le dernier numéro de l’Opinion. Si j’approuve sa critique sur la gestion de la crise énergétique par l’Europe, je lui laisse la responsabilité de cette affirmation, je cite :
L’Europe avait rapidement et brillamment
su innover face à la vague Covid.
De quelle innovation parle Nicolas Beytout ? Des confinements dévastateurs, de la commande irresponsable de 10 doses de vaccin Pfizer par européen négocié en secret par Ursula Von der Leyen ? Des passes vaccinaux ? Du manque de contrôle exigé des fabricants de vaccins ?
Il y a trois ans, à la même époque, apparaissait en Chine un mystérieux virus dont on ne mesurera la dangerosité qu’après plusieurs mois. Trop tard : la première vague de la pire épidémie des temps modernes était là. Aujourd’hui, c’est une épidémie d’un autre type qui menace notre continent. Elle est tout aussi grave, tout aussi mortelle pour les sujets porteurs de fragilités (ce qu’on appelait naguère les comorbidités). Elle progresse à bas bruit et personne ou presque ne semble prendre conscience de sa létalité. Ce virus est pourtant identifié : il se nomme coût de l’énergie. Jusqu’ici, les gouvernements ont concentré leur attention sur les factures de chauffage et d’essence des ménages. Sans voir que le choc sur les entreprises allait être d’une rare violence.
Nous y sommes pourtant. Et face à ce nouveau variant, l’Europe paraît incapable d’agir. Autant elle avait rapidement et brillamment su innover face à la vague Covid, autant elle semble aujourd’hui collectivement tétanisée, minée de l’intérieur par la sauvegarde des intérêts nationaux en présence, et aveugle sur les risques encourus. Ils sont pourtant terribles : effondrement des marges de milliers d’entreprises déjà touchées par les vagues de Covid, affaiblissement structurel des secteurs les plus sensibles au prix de l’énergie, et parmi eux des pans entiers de l’industrie. Pour la France, ce qui se joue en ce moment est ni plus ni moins le risque de voir s’effondrer la politique Macron de réindustrialisation du pays.
Emmanuel Macron se vante (à juste titre) d’avoir forcé le carcan européen en imposant l’emprunt communautaire pour relancer nos économies post-Covid. Puisqu’il ne faut plus aujourd’hui attendre grand-chose des Allemands, n’est-il pas temps de faire turbuler le système en cassant, avec ou sans les autres pays européens, le système fou des prix du gaz et de l’électricité ?
Nicolas Beytout pour l’Opinion.
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3 Réponses à “Energie : la catastrophe est là et l’Europe ne regarde pas”
Il ne faut plus attendre grand-chose des allemands……..
Il fallait plutôt ne rien attendre des allemands!
Voir ces présidents minables, et en particulier le dernier, qui dès leur élection vont faire allégeance aux dirigeants allemands, fait qu’aujourd’hui tous les uns après les autres se sont essuyés un peu plus les pieds sur la France et ses intérêts!
Voyez ou nous en sommes, les français vont être privés d’énergie au profit de la grande allemagne pour qu’elle ne coule pas……..Nous, c’est pas grave….
Nous sommes à la remorque du la hyéne et de scholz!
Ces salopards se réarment ou? aux states……..et le poudré ferme sa bouche parce que plus personne n’écoute ce baltringue!
Ne pas trop baisser le prix du gaz parce que les crétins ne vont plus faire attention à leurs conso afin que l’industrie allemande soit servie la première!
Et nos dirigeants, entre autre, acceptent ça?
Ni la France, ni l’Allemagne ne sont en mesure de fixer le prix du gaz. De tout façon les tentatives de fixation du prix de quoi que ce soit sont des catastrophes aboutissant à la pénurie (fixation d’un prix bas) ou surproduction (prix haut).
La seule chose à faire est de décorrélé le prix de l’électricité de celui du gaz ou de tout autre chose.
Si les Allemands veulent compenser les prix élévés à coup de 200 Milliards (tient, les excedents sont utiles une fois la crise venue)grand bien leur fasse, nous, il y a longtemps qu’on n’a plus les moyens. Nous notre seule opportunité c’est l’électricité nucléaire que Macron s’obstine à saboter.
L’industrie Européenne va finir laminée, quant à l’industrie Francaise, elle va disparaitre, car si l’Europe se fait couillonée par les US, l’Allemagne décider d’être moins couillonnée que la France, qui elle en redemande.
J’ai déjà cité le général de Gaulle qui disait que les Etats n’ont pas d’amis, mais des intérêts. C’est le cas aujourd’hui, nos intérêts divergent avec ceux de l’Allemagne. Nous sommes en position de faiblesse, nos dettes sont abyssales et continuent à s’accroître d’année en année alors que l’Allemagne peut de permettre de dépenser 200 milliards sans en souffrir. Bien sûr, nous voudrions mutualiser les dette pour que l’Allemagne paie, mais celle-ci, ô surprise, n’est pas d’accord.
Je ne vois guère de solution, il faut détruire l’UE pour la rebâtir sur d’autres bases. De toutes façons, celle-ci va éclater, l’explosion viendra soit de l’Italie, soit de la France, mais ce sera douloureux.