Eric Zemmour contre le mammouth …

Publié par le 15 Déc, 2021 dans Blog | 5 commentaires

Eric Zemmour contre le mammouth …

Voilà un combat qui pourrait être intéressant !

Un Eric Zemmour qui se mesurerait au monstre préhistorique impotent qu’est devenue l’Education nationale.

Lors de son meeting de lancement à Villepinte, Eric Zemmour avait commencé à  dévoiler une partie de son programme pour refonder l’école.

En l’écoutant montrer du doigt certains responsables de la chute de l’école, je l’imaginais très bien déguisé en Sarkozy déambulant sur la dalle d’Argenteuil, dans la célèbre affaire du Karcher.

En transposant les propos de l’ancien président, ça donnerait à peu près ceci :

« Vous en avez ras-le-bol des pédagogistes et du lobby LGBT
qui pervertissent nos écoles, et bien on va vous en débarrasser !
 »

Eric Zemmour contre le mammouth

J’ai noté avec plaisir que certains profs courageux avaient rejoint Eric Zemmour dans un collectif appelé « Profs avec Zemmour ».

Et bien voici le début d’une tribune que ce collectif vient de publier dans Causeur :

Effondrement du niveau en mathématiques: réquisitoire contre les fossoyeurs d’une excellence française

L’avenir de la France se joue aussi dans l’enseignement des mathématiques à l’école. Qu’attendons-nous pour relever nos exigences en la matière ?

Souvent relayé par les médias à l’occasion de la sortie des divers classements internationaux, le constat est implacable : le niveau des élèves français en mathématiques n’a pas seulement baissé avec une étonnante régularité ces dernières décennies, il s’est effondré. Alors qu’il y a encore trente ans notre enseignement des mathématiques était universellement reconnu comme étant l’un des meilleurs du monde, nous sommes aujourd’hui classés derniers des pays de l’Union Européenne, et avant-dernier des pays de l’OCDE, derrière le Kazakhstan !  

« On peut parfaitement exceller en mathématiques sans calculer correctement. Il ne faut pas dégoûter les élèves avec ça. » Cette phrase, maintes fois entendue en formation par des générations d’enseignants consternés, est la mère de tous les reniements…

Les répercussions de cet effondrement se font d’ailleurs sentir dans toute la société. Interrogez un peintre en bâtiment : il vous expliquera que ses stagiaires sont incapables de prévoir les quantités de peinture nécessaires, faute de savoir calculer la surface d’un rectangle. Demandez à une infirmière expérimentée : elle vous apprendra que ses jeunes collègues sont souvent perdues dans leurs dosages car vaincues par une règle de trois…

Exagération ? Pessimisme outrancier ? Si votre enfant est au lycée, faites ce test : demandez-lui d’effectuer une addition à quatre chiffres, une soustraction de même, une multiplication à deux chiffres, et une division d’un nombre supérieur à 1000 par 12. Sachez que si votre enfant parvient sans aide extérieure à effectuer ces quatre opérations à la main, il fait désormais partie d’une élite. Ne vous réjouissez pas trop vite : faites le test d’abord. L’expérience de tout enseignant à ce niveau montre que votre enfant a moins d’une chance sur dix de le réussir. Il va de soi que si ces notions extrêmement basiques ne sont pas maîtrisées, le reste est à l’avenant.

La France, terre historique d’un enseignement des mathématiques redoutablement performant

Pourtant, dans le monde entier, tout élève du secondaire, comme du supérieur, peut constater la surprenante occurrence de patronymes français dans la dénomination des grands théorèmes au programme. Cette réalité témoigne de l’importance de l’école française de mathématiques au cours de l’histoire, et notamment à partir de l’Époque Moderne. Descartes, Pascal, Fermat, Fourier, Laplace, Cauchy… Tous ces grands noms, et tant d’autres qui sont venus s’y ajouter depuis, ont irrigué l’enseignement des mathématiques.

Consciente de cette tradition, et convaincue de l’importance stratégique des mathématiques durant la révolution industrielle, l’école de la Troisième République mettra un point d’honneur à faire exceller le système éducatif français en la matière. Pendant un siècle, les élèves français ont bénéficié de ce qui peut se faire de mieux en termes de pédagogie et de contenus. Les résultats parlaient d’eux-mêmes : à la sortie du primaire, on maîtrisait parfaitement le calcul numérique et les constructions géométriques. On était en mesure de résoudre des problèmes assez complexes, comme les fameux « problèmes de robinets ». À la sortie du collège, la maîtrise du calcul algébrique élémentaire était complète et l’étude de la géométrie classique permettait une entrée très exigeante dans la notion de démonstration. Jusque dans les années 80, l’organisation des filières scientifiques en sections C et D réalisait un compromis remarquable entre excellence et accessibilité. Les meilleurs lycéens dépassaient un solide BAC+1 d’aujourd’hui…

A lire ensuite: Qui a eu cette idée folle, un jour de fermer l’école?

Comment donc sommes-nous passé d’un tel niveau d’excellence à la situation actuelle ? S’il est indispensable d’en comprendre les causes, elles sont loin d’être aussi complexes et multifactorielles qu’on veut le faire croire.

Avant toute chose, qu’est-ce qu’un « bon » enseignement des mathématiques ?

Les mathématiques forment une discipline fondée sur la manipulation et l’étude d’objets abstraits tels que les nombres, les ensembles, les fonctions, les figures géométriques, ainsi que sur des raisonnements logiques portant sur ces objets. Les mathématiques constituent à la fois un langage commun pour les sciences, et aussi une discipline à part entière. Pour atteindre l’excellence dans ce domaine de l’esprit, il est nécessaire pour l’élève de bénéficier de quatre facteurs pédagogiques déterminants :

  1. Une entrée dans les concepts patiente et pleine de bon sens, ayant pour but de maximiser la compréhension profonde des objets étudiés. Cette pédagogie doit aller du concret vers l’abstrait, et du simple vers le complexe.
  2. Un entraînement technique progressif et répétitif permettant de développer des réflexes et de « muscler » sa puissance cognitive : calcul mental et écrit, techniques de résolution, constructions géométriques… L’entraînement fournit aussi des techniques prêtes à l’emploi, qui soulagent l’élève, lorsqu’il doit réfléchir sur l’essentiel.
  3. Une pratique régulière et progressive du raisonnement logique, au travers de la résolution de nombreux problèmes adaptés au niveau attendu. La démonstration mathématique, cœur de la discipline, doit rapidement devenir naturelle et constituer un objectif pédagogique en tant que tel.
  4. Un programme scolaire ambitieux, permettant de développer une expertise vaste et de disposer d’une vraie culture mathématique. Des contenus suffisamment riches sont aussi indispensables pour dévoiler la beauté de la discipline et donc motiver les élèves et susciter des vocations.

Il est aisé de se rendre compte que ces quatre points cruciaux, qui fondent un bon enseignement des mathématiques, sont actuellement exécutés avec soin dans les pays asiatiques qui caracolent en tête des classements internationaux. Pourquoi sommes-nous, et dans quelle mesure, sortis de cette tétralogie gagnante ?

La mère de tous les reniements: l’abandon du calcul et de l’entraînement technique

« On peut parfaitement exceller en mathématiques sans calculer correctement. Il ne faut pas dégoûter les élèves avec ça. » Cette phrase, maintes fois entendue en formation par des générations d’enseignants consternés, est la mère de tous les reniements. Imaginez un entraîneur de football qui vous expliquerait qu’il n’est pas nécessaire que ses joueurs sachent courir ! On nage dans l’absurdité.

Si on refuse d’être musclé et endurant, on finit par arrêter de pratiquer du sport à un certain niveau. C’est exactement ce qu’il se passe aujourd’hui en mathématiques, mais dans le domaine de l’esprit. De moins en moins de calcul, puis des calculs de moins en moins ambitieux, puis l’utilisation exclusive de la calculatrice à partir du collège, ont ruiné cet aspect pédagogique fondamental pour former des scientifiques.

Refaire des textes officiels qui donnent sa juste part à un entraînement sérieux, répétitif, régulier et progressif, devrait suffire à inverser cette tendance. La pratique régulière du calcul enclenche un cercle vertueux : sa maîtrise permet à l’élève de se concentrer sur les concepts et les raisonnements et la compréhension de la matière en est immédiatement améliorée.

Cette mesure est facile à mettre en œuvre et gratuite ! Qu’attend-on ?

Le raisonnement logique: autre victime des mathématiques institutionnelles d’aujourd’hui

Nous sommes là au cœur de la discipline. L’essence des mathématiques est de développer une démarche fondée sur un raisonnement logique parfaitement rigoureux pour résoudre des problèmes, concrets ou non.

Le chute du niveau en calcul, lequel est un outil fondamental au service du raisonnement, peut (presque) à lui seul expliquer l’enclenchement d’un cercle vicieux d’échecs de l’institution dans ce domaine. En effet, tel un chauffeur devant s’appuyer sur des réflexes pour adapter sa conduite à l’environnement extérieur, l’élève a besoin de réflexes intériorisés pour rester concentré sur sa stratégie de résolution. Mais quand on décide que la pratique du raisonnement rigoureux est, comme le calcul, un formalisme exagéré, on torpille littéralement la discipline.

Pourtant, le raisonnement mathématique « à la française » était bien le grand point fort de notre école par le passé. Quand certains pays misaient trop sur la performance brutale en calcul, l’école française de mathématique s’ingéniait à promouvoir très tôt dans la scolarité d’élégantes résolutions de problèmes, rédigées avec soin et avec une certaine grâce, privilégiant même l’esthétique d’une réflexion brillante à la froideur d’une approche trop calculatoire. Cette tradition bien française découle des écrits des grands mathématiciens du XVIIe siècle, Pascal en tête.

Aujourd’hui, la véritable démonstration a totalement disparu de l’enseignement des mathématiques à l’école. Nos élèves ne sont plus initiés à ce chef d’œuvre qu’est la rédaction française de résolution de problèmes. Même au lycée, la nécessité de rattraper le temps perdu entraîne une forme de bachotage via des problèmes types très légers en termes de raisonnement. De plus, on entretient dans les faits un relativisme de la rigueur mathématique, en corrigeant les copies avec une largesse coupable en termes de rigueur (« cet élève a compris, même si ce qu’il écrit est faux. Mettez les points. »). Le triste résultat est une ruine des capacités cognitives des élèves.

Lire la suite de l’article sur Causeur.

Le collectif  « Profs avec Zemmour »

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5 Réponses à “Eric Zemmour contre le mammouth …”

  1. Pas seulement les maths, mais aussi le français, la grammaire, la tournure des phrases, et que dire de l’histoire sans queue ni tête, ignorance de certaines époques, remplacées par des cultures étrangères. Plus de devoirs, ni de leçons, plus de réflexion, de structure dans la compréhension d’un texte.
    Les enfants et même les grands enfants, ne savent plus lire correctement. Mais ils en connaissent un rayon sur le genre et l’éducation sexuelle, ils savent même utiliser un préservatif! Avouez que c’est plus utile qu’une règle de trois!

  2. maria-miguel bechet dit:

    Le désastre dans ‘éducation nationale est d’une telle ampleur, qu’il faudrait tout remettre á plat. Mais, cela impliquerait déloger une foule de fonctionnaires devenus fous, de professeurs, de proviseurs et pratiquement tout un personnel pléthorique.
    Seul un homme comme É. Zemmour a l’étoffe d’un battant pour s’atteler á une tâche aussi gigantesque. Avec tous les autres ce sera la continuation du désastre.

  3. Où est passé « le discours de la méthode » ou l’esprit cartésien?

    Comment à nouveau inspirer à cet esprit une ardeur d’investigation qui le pousse vigoureusement à la recherche de la vérité?

    Pourquoi avoir abandonné la notion d’une « tête bien faite » pour une « tête bien pleine » de déraison et malpensée.

    Pourquoi le « ministère de la vérité » a-t-il instauré cette novlangue ou ces éléments de langage, si ce n’est pour appauvrir l’esprit

    Cette bien-pensance nous mène déjà vers le « crime de pensée » que Georges Orwell avait évoqué dans « 1984 » et qui n’est plus du tout une fiction.

    Hier, chez Bercoff, Idriss Aberkane parlait de la « fabrique du consentement » il comparait le bourrage de crâne avec la malbouffe et l’info officielle avec les graisses saturées.

  4. Il faut pousser plus loin cette logique des gouvernements, crétiniser, empecher le developpement de la logique, baisser le niveau general, pourquoi ? si ce n’est pour mieux soumettre les futures generations a leurs ideologies pourrie qui commencent a sortir et dictatures de la pensée, car tout ceci n’est pas un hasard et a été préparée de longue date, sinon, pourquoi demolir la culture generale et la logique qu’a dénoncée Zemmour…

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