Français ! Où est passé votre amour de la liberté ?

Publié par le 18 Mai, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Français ! Où est passé votre amour de la liberté ?

On ne reconnait plus les Français !

Que reste t-il de leur devise ?

L’égalité a été sans cesse poussée jusqu’à la caricature de l’égalitarisme au détriment de la récompense du mérite.

La fraternité existe toujours. On l’a beaucoup vue durant la crise du coronavirus, mais surtout au niveau individuel.

Mais le premier terme de notre devise nationale, liberté, est oublié et même foulé au pied. Le progressisme ne tolère aucune opposition et légifère à tour de bras contre elle !

Et les Français se plient, se courbent et se soumettent !

Voici un réquisitoire implacable dressé par Michel Onfray et publié sur son blog. Un texte qui fustige l’écroulement de nos valeurs de liberté les plus précieuses :

Ce fascisme progressiste qui vient …

On pourra dire un jour qu’il fut un moment où la démocratie s’est effondrée.
Et ce jour est venu !

Je ne crois pas forcer le trait, ni même exagérer. Je ne crie pas au loup. Je ne suppose pas ou ne suppute pas. Pas plus je n’extrapole. Je ne fais pas un effet de rhétorique. Je ne grossis ni ne dramatise. Je constate juste qu’une loi, une simple loi, va bientôt transformer la démocratie en un vieux souvenir, un très vieux souvenir.

On dira bientôt : jadis on pouvait dire et écrire ceci, on pouvait publier ou faire un film sur cela, on pouvait débattre de tel ou tel sujet, on pouvait assister à une conférence sur cette question ou bien sur celle-là, on pouvait inviter des gens à assister à un plateau contradictoire avec des individus qui ne pensaient pas la même chose et échangeaient leurs points de vue sans s’insulter ou se mépriser, s’invectiver ou s’injurier, on pouvait plaisanter, rigoler, pouffer avec telle ou telle blague, mêmes pas forcément drôles, mais, aujourd’hui, on ne le peut plus.

On dit déjà, en voyant dans les derniers mois que des librairies sont incendiées, des conférences interdites, des représentations théâtrales empêchées, des autodafés effectués au sein même d’une université avec le livre d’un ancien président de la République, des invitations d’intellectuels annulées, des conférences ajournées, des penseurs inscrits sur des listes noires, des empêcheurs de penser en rond licenciés, évincés, privés de subventions publiques, des humoristes ou des présentateurs météo sortis de scène ou mis à la porte, que la liberté de penser et de s’exprimer sont en lambeaux sans que cela ne gêne ni le président de la République ni les médias de la bien-pensance à ses ordres, bien au contraire: ils travaillent à ce projet.  

Cette loi porte le nom de celle qui la porte: c’est la loi Avia que l’Assemblée nationale examine en nouvelle lecture depuis le mercredi 22 janvier.

Que dit elle ? Elle est censée lutter contre la cyberhaine! Le concept est bien vague et c’est en cela que le danger s’avère bien grand.

Qui décidera de ce qu’est la haine ? Un juif criera à la haine contre ses coreligionnaires quand on dira sur le Web qu’il y a dans la Torah des invitations aux massacres et parlera d’antisémitisme ! Un chrétien criera à la haine quand un article montrera sur le net que Jésus n’a pas existé historiquement et parlera de christianophobie ! Un musulman verra de la haine là où l’on se contentera de dire sur le Web qu’on trouve dans le Coran des sourates antisémites, homophobes, bellicistes, misogynes et phallocrates ! Voilà déjà des milliards de gens potentiellement en situation de haine pour utiliser le sabir des progressistes autoproclamés -en fait : des régressistes…

Un article qui prouvera sur le Web que Freud a menti sur l’efficacité de la psychanalyse, un autre qui prétendra sur le Web que Mahomet était pédophile pour avoir épousé une jeune fille de six ou sept ans même si le mariage n’aurait été consommé qu’à l’âge de neuf ou dix ans, un troisième qui rapportera sur le net que Darwin a raison de dire que l’homme est le produit de l’évolution d’un singe: tout cela sera décrété haine respectivement par les freudiens, les musulmans, les créationnistes. A nouveau des millions de gens en situation de haine! Un historien qui rappellera sur le Web les accointances de Mitterrand avec l’extrême-droite ? Haine selon les mitterrandiens. Un autre rappelant sur le net que le PCF a conclu une alliance avec Hitler lors du pacte germano-soviétique ? Haine selon les communistes. Un troisième qui parlera sur le net de génocide en Vendée? Haine selon les mélenchoniens, Alexis Corbière en tête… Un dernier qui s’opposerait aux manipulations génétiques en matière de procréation au motif qu’elles sont les premiers temps d’une marchandisation des corps assimilable à la vente d’enfants? Haine selon certains LGBTQ. Etc.

Puis un jour, ce ne sera plus sur le net, ce sera sur le papier d’un journal, sur celui d’une revue ou d’un livre, mais aussi oralement, verbalement, sur un plateau de télévision ou à la radio. Le pouvoir poursuivra alors les auteurs, il les interdira de parole, il consignera leurs noms sur des listes de gens à qui ne plus jamais donner la parole -comme c’est déjà le cas pour certains…

Quand d’autres disent que les blancs sont tous des racistes comme Lilian Thuram le fit un jour: qui dira que c’est de la haine et censurera également son propos ? Quand tel ou tel décolonialiste fait porter tout le poids du colonialisme sur les épaules du blanc du jour : qui dira qu’il s’agit de haine et censura également son propos ? Quand une personne soucieuse de débat s’entend dire qu’on ne débat pas avec, par exemple la philosophe Sylviane Agacinski : qui dira qu’il s’agit de haine et censurera également son propos ? Quand BHL affirme sans vergogne que l’antisémitisme est au cœur même du projet des gilets-jaune : qui dira qu’il s’agit de haine et censurera également son propos ? Quand Luc Ferry estime que les mêmes gilets-jaunes sont à l’origine d’une chienlit à laquelle il faut répondre par les armes : qui dira qu’il s’agit de haine et censurera également son propos ?

Je crains (enfin, façon de parler, car en réalité j’en suis sûr et certain), que cette loi ne soit qu’une arme du politiquement correct pour que l’Etat profond puisse imposer massivement sa censure afin d’interdire définitivement et légalement toute pensée libre, tout débat libre, toute réflexion libre, toute pensée originale, tout point de vue autonome et indépendant. D’aucuns qui ont sans cesse à la bouche la référence aux années trente m’interdisent de les invoquer, mais ça n’est pas l’envie qui me manque.

Lire la suite sur le blog de Michel Onfray

Michel Onfray

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