Gaspard Proust, le talent et le courage

Publié par le 15 Août, 2023 dans Blog | 1 commentaire

Gaspard Proust, le talent et le courage

Je l’ai déjà écrit ici. Pour moi, Gaspard Proust est un humoriste qui se situe dans la lignée de Pierre Desproges !

Cela, c’est pour le talent ! Mais Gaspard Proust y ajoute beaucoup de courage puisqu’il n’hésite pas à se situer plutôt à droite, allant même jusqu’à se produire au Grand débat des valeurs organisé par Valeurs actuelles !

Je relaye ce matin un ancien article de Boulevard Voltaire sur cet humoriste. J’en retiens surtout deux propos tenus lors d’une interview sur France Inter :

Je ne vis pas pour avoir un bon article dans Télérama.
Je ne veux pas être financé par des gens qui potentiellement ne m’aiment pas.

Quand Gaspard Proust répond à Léa Salamé sur Bolloré !
Entre décivilisation et recivilisation

Gaspard Proust fait entendre une voix détonante dans le paysage des médias et de l’humour, dans le JDD et la matinale d’Europe 1. Pour la parution d’un recueil de ses textes, il était l’invité de Léa Salamé, sur France Inter. La même semaine, il faisait face à Sandrine Rousseau. Du grand art !

Proust, prénom Gaspard. L’homme appartient à ces figures rares pour lesquelles talent et liberté vont de pair. Liberté à l’égard des modes idéologiques – ce qui le fait souvent passer pour réac – mais aussi à l’égard de ses propres fans. Un profil singulier dans le paysage médiatique qui lui vaut certainement d’être accueilli, depuis six mois, dans la matinale de Dimitri Pavlenko, sur Europe 1. Il vient de publier un ouvrage qui reprend ses chroniques, Mea culpa.

C’est pour cette actualité qu’il était, jeudi, l’invité de Léa Salamé, sur France Inter. Un peu l’hommage du vice à la vertu (le vice, c’est l’humour façon Inter, bien sûr, pas Léa Salamé). Un entretien à regarder pour mieux connaître qui est Gaspard Proust. Entre autres bonheurs, la justification de ses attaques anti-écolos, lui qui est un amoureux de la nature et des sommets. Il cite Dostoïevski : « Une grande idée que vous vénérez saintement récupérée par des incapables », etc.

Grand moment, encore, quand Léa Salamé vient le chercher sur sa participation, en pleine campagne présidentielle, au Grand Débat des Valeurs organisé par Valeurs actuelles. Il assume ce qui est, pour lui, « un acte de liberté » et une prise de risque : « Je ne vis pas pour avoir un bon article dans Télérama. La vie, c’est plus grand, c’est autre chose ! » Son recrutement par la radio détenue par le groupe Lagardère et Vincent Bolloré ? « Vous pensez que c’est Bolloré qui tient mon stylo ? » Et pourquoi le privé et pas le public ? « Je ne veux pas être financé par des gens qui potentiellement ne m’aiment pas. » Tremblement de terre dans les studios de nos médias publics.

Là où Léa Salamé est certainement dans le vrai, c’est quand elle cherche, pour expliquer l’individualisme réac de Gaspard Proust, du côté de l’enfance et de l’adolescence. Etre le petit-fils d’une déportée à Ravensbrück et avoir grandi, d’abord derrière le rideau de fer, en Slovénie (allez écouter ce qu’il dit de sa prof d’histoire communiste là-bas), puis dans l’Algérie des années 80-90 avant de faire une brève incursion dans le monde de la banque suisse, cela vous donne certaines perspectives intéressantes sur le monde actuel.

Cette même semaine, pour sa carte blanche sur Europe 1, il était face à Sandrine Rousseau. Nouveau morceau d’anthologie. Et de liberté, à front renversé. Sandrine Rousseau comme vous ne l’avez jamais vue, enfin débarrassée de tous les oripeaux de son idéologie et de ses délires, mais aussi des attaques de ses adversaires. Sandrine Rousseau enfin humaine. Grâce à Gaspard Proust ! Chapeau, l’artiste !

Et n’oubliez pas de réécouter sa chronique du lendemain, excellent débriefing de l’humoriste sur ce moment Sandrine Rousseau, la muse dont il est tombé amoureux !

Un humour fin, littéraire, poétique parfois, souvent élégant, avec ce qu’il faut d’excès et de vulgarité sans lesquels il n’y aurait pas d’humour mais qui le dénaturent quand ils règnent seuls en maîtres comme trop souvent – notamment sur Inter. Un être rare, talentueux, doué d’une profondeur historique et littéraire qui fait souffler un air de liberté dans un paysage médiatique qui en a bien besoin.

Frédéric Sirgant pour Boulevard Voltaire.

Merci de tweeter cet article :





Une réponse à “Gaspard Proust, le talent et le courage”

  1. Les medias sont contre la liberté de penser, alors un Gaspard Proust, cela derange, et cela change de la pensée unique que l’on nous sert depuis des decenies, meme si la france en paye les frais, les jurnalistes ne sont pas a cela près, ils ont montrés que l’interet du pays ne compte pas avec leurs ideologies aveugles.

Laissez une réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *