GPA en Ukraine : le business des bébés

Publié par le 28 Oct, 2020 dans Blog | 0 commentaire

GPA en Ukraine : le business des bébés

Un seul chiffre suffit à résumer le business de la GPA
dans les pays pauvres et en particulier en Ukraine :

Le salaire d’une grossesse équivaut à 5 ans de travail !

Comment, dans ces conditions, échapper aux excès de la marchandisation du corps de la femme ?

Mais, c’est pourtant vers la GPA que nous amènent, à petits pas, mais inexorablement les ayatollahs du progressisme !

Dès que la PMA pour toutes sera entrée en vigueur, le lobby gay va entrer en action avec une armée d’avocats qui demanderont et obtiendront la GPA au nom de l’égalité homme-femme !

Cette semaine, Le Figaro Magazine nous amène au pays de la GPA heureuse, en Ukraine où le business des bébés est en pleine croissance. Extraits :

Louba enfonce son regard dans le sol. Ses doigts agrippent un tee-shirt blanc trop court qui épouse la forme arrondie de son ventre. Agée de 27 ans, cette Ukrainienne aux cheveux noir de jais porte depuis six mois le bébé d’un autre couple. « C’est une fille. Pour des Italiens », sourit-elle.

Créée en 1995, la clinique Feskov, avec laquelle elle a signé son contrat de gestation pour autrui (GPA), veille à ce qu’aucun contact direct ne s’établisse entre elle et les « commanditaires » du bébé. Louba ne verra jamais l’enfant qui grandit en elle. Bientôt, elle accouchera derrière un rideau et empochera, dans la foulée, une somme d’à peu près 11 000 €. En sus, chaque mois de grossesse lui aura rapporté 350 €, un montant attrayant, au regard des 270 € qui constituent le salaire médian dans cette région de l’est de l’Ukraine, proche de la Russie. Les parents commanditaires, eux, auront payé entre 40 000 € et 60 000 € hors frais de voyage pour recevoir un être frais émoulu, âgé de 3 jours, dans leurs bras.

La loi ukrainienne leur impose d’être un couple hétérosexuel, marié et infertile, critères contournés sans difficulté par bon nombre des 4 000 couples étrangers signataires chaque année d’un contrat de reproduction dans le pays. Depuis qu’en 2015, l’lnde et la Thaïlande ont restreint la GPA aux seuls nationaux, l’Ukraine offre à tous un accès large et peu régulé à cette médecine reproductive qui repose sur la location, neuf mois durant, d’un utérus.

20 % de GPA en plus chaque année

La ville de Kharkov, où se trouve la clinique Feskov, est située à 450 kilomètres de Kiev, la capitale. Cet éloignement facilite la rédaction des papiers d’état civil des nouveau-nés : il faut quelques heures pour gommer l’existence de la gestatrice, mentionnée sur l’acte de naissance, et faire progresser la demande auprès des consulats étrangers, qui délivreront aux parents, au bout d’une quinzaine de jours, un laissez-passer pour prendre l’avion avec le bébé. Malgré la Covid-19, l’ambassade de France aura signé cette année 100 dossiers de nouveaux petits compatriotes, « un chiffre en augmentation de 20% chaque année », nous confie-t-on. Les services consulaires refusent d’entrer en contact direct avec les cliniques dont ils connaissent « les pratiques mafieuses ». Sous le regard conciliant du tribunal de Nantes, dont dépendent les dossiers consulaires, grâce au zèle de certains magistrats enhardis par la position personnelle du président de la République, la procédure a été facilitée « au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant ».

Quoique illégale, la GPA est donc de facto reconnue en France. Sur la foi du contrat de GPA et des attestations d’identité du père-donneur de sperme, les services consulaires signent la transcription de l’état civil du bébé, mentionnant sur une seule ligne qu’il est « né de père … », sans l’ identité d’aucune mère.

Dans les sous-sols de la clinique Feskov, débouchant maladroitement un des réservoirs de nitrogène liquide qui permet la cryoconservation des embryons, le gynécologue trentenaire énumère avec enthousiasme ses nombreux projets de recherche sur les cellules souches, les donations d’ovocytes et la banque de sperme qu’il met au point. « Je n’ai, moi-même, pas encore d’enfant mais j’ai beaucoup d’embryons ! », s’exclame Vladyslav Feskov dans un français appris à Clermont-Ferrand et sur YouTube. Nul scrupule dans son propos, nulle ombre à son visage lorsqu’on l’interroge sur la matière vivante qu’il manie comme une vulgaire purée. « Selon notre loi, jusqu’à la 15 ème ou 16 ème semaine de grossesse, on peut se débarrasser d’un embryon. On a le droit. »

Brandissant son portable, il y montre un tableau coloré de vert, de jaune et de violet d’une dizaine de lignes qui se terminent sur des XX, des XXY et des XY : « Cette dame française a commandé une grossesse gémellaire. C’est le pactole ! »

Le contrat de Louba avec Feskov est plutôt enviable, si l’on en croit Yuliia Anosova, avocate de I’ONG La Strada-Ukraine, créée en 1998. « Certaines GPA low cost ne rapportent que 5 000 € aux mères porteuses. Ces femmes, souvent paysannes, sans éducation et sans connexion internet, n’ont aucun renseignement. Elles prennent ce qu’on leur donne. »

Un trafic d’enfants

Une centaine de mères porteuses contactent la Strada chaque année: « Certaines développent des cancers après leurs traitements répétés aux hormones et cherchent à se faire défrayer leurs soins par la clinique qui les a utilisées. D’autres ne sont pas payées en cas de perte involontaire du bébé, d’autres sont rongées de scrupules au moment d’abandonner l’enfant qu’elles portent, liste encore cette douce blonde qui s’exprime en anglais avec un puissant accent. D’autres enfin se renseignent sur leurs droits, vers la fin de la grossesse, quand les commanditaires leur interdisent de sortir de chez elles ou de s’occuper de leurs vrais enfants. Nous avons tous les cas de figure. » Depuis 2002, le code légal de la famille ukrainien accorde l’intégralité des droits aux parents biologiques. A l’intérieur du pays, des voix s’élèvent pour alerter sur le trafic d’enfants, d’organes, de papiers, qui entourent la nébuleuse de ces cliniques, souvent enregistrées dans des paradis fiscaux.

C’est le cas de BioTexCom, inscrite aux Seychelles, première usine à bébés du pays. Son bâtiment de style anglo-normand kitsch, situé dans la verdure sur les hauteurs de Kiev, accueille un chassé-croisé incessant : près de la machine à café du lobby, des clients en chaussons bleus se proposent mutuellement des boissons chaudes dans toutes les langues. Ils s’apprêtent à donner leur gamètes dans de sordides cagibis devant des films pornographiques sur commande. Autour, circulent des femmes ukrainiennes, candidates dopées aux hormones venues se faire implanter ou déjà enceintes. Poussant la porte en mélaminé marron de la salle d’attente, on croise le regard fatigué de deux donneuses d’ovocytes, enfoncées dans des fauteuils chesterfield en sky, plongées dans un silence qu’égaient à peine les bulles d’un aquarium aux poissons surexcités.

Embryons monnayables

Le fondateur de BioTexCom, désinhibé par son succès, se félicite que plus de 500 enfants par an naissent grâce à lui. « Un tiers de mes clients sont chinois. Ils veulent des garçons à 90 %. » Le regard canaille, l’embonpoint assumé, la chemise ouverte, Albert Tochilovsky, 44 ans, est peut-être moldave, sûrement ancien directeur de boîte de nuit, soucieux de ne pas tout raconter. Intarissable sur la façon dont, bientôt, « on fera des enfants dans des incubateurs sans les femmes » ou comment, depuis cinq ans, il parvient à fusionner les ovocytes de deux donneuses pour fabriquer un bébé, il refuse d’expliquer l’usage qu’il réserve aux avortons qui sont régulièrement arrachés aux utérus. « Je ne vous dirai pas », finit-il par trancher après avoir avoué, dans une formule énigmatique, que « les embryons sont plus intéressants après sept semaines ». BioTexCom conserve plus de 100 000 embryons congelés, détenteurs de ces précieuses cellules souches dont on nous promet qu’elles pourvoiraient la santé éternelle aux vivants. Cette matière vivante, dont les parents se soucient peu, est-elle monnayable ?

Que deviennent les foetus décrochés après les « réductions embryonnaires », afin d’honorer le contrat « pack premium » qui garantit aux clients l’obtention d’un produit parfait ? Mystère. La loi ukrainienne n’y fait pas mention.

C’est ainsi que, en cours de grossesse, un couple de Californiens ayant appris que l’un de ses jumeaux avait été supprimé à cinq mois, a établi qu’il ne souhaitait pas garder le survivant fragilisé. La grossesse continuait, le bébé demeurait viable et, contre toute attente, malgré la « rupture du contrat » en cours, la clinique BioTexCom l’a laissée atteindre son terme. Bridget est née prématurément, avec une défaillance au cerveau et malvoyante. Personne ne l’a reconnue, ni la mère porteuse ni la clinique !

72 ans et 5 bébés

D’autres, comme ce couple d’Allemands de 72 ans, n’ont, quant à eux, jamais oublié une naissance : ils sont déjà venus à cinq reprises chercher un enfant né par GPA en Ukraine. L’ambassadrice d’Espagne, en poste à Kiev, signe 300 laissez-passer par an pour autoriser les bébés nés de mères porteuses à arriver en Espagne. Emportée par son sentiment d’impuissance, elle dénonce l’âge avancé de certains parents, les comportements déviants, les contorsions mensongères pour maquiller une homosexualité et puis la corruption des autorités, de la justice, du corps médical et même des laboratoires qui délivrent des analyses ADN faussées. « C’est un scandale. En Ukraine, tout est possible pourvu qu’on paie. Il n’y a aucun contrôle, d’aucune sorte. Contrairement au processus d’adoption, les parents qui font des GPA ne sont soumis à aucune supervision. »

 A voir ces nourrissons passer de bras en bras, de pays en pays, les yeux fermés, comme des trophées innocents, d’aucuns pourraient se prendre à rêver au monde d’avant …

Guyonne de Montjou pour Le Figaro Magazine.

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