Je relaye ce matin une chronique de Jean-Paul Brighelli, l’auteur de la Fabrique du crétin, qui rapporte un témoignage du directeur de l‘Institut Louis Germain d’Avignon qu’il décrit comme :
« un tutorat d’excellence qui opère sur Avignon, Marseille et Toulon, toujours dans des zones sensibles, et dont le principe est de donner aux enfants autant qu’ils peuvent recevoir, afin que chacun aille au plus haut de ses capacités. »
Ce témoignage est un nouvel exemple – cette fois-ci dans le domaine très sensible de l’Education nationale – du développement de l’islamisme radical en France.
La police de la pudeur islamique
Peut-être vous rappelez-vous la Journée de la jupe, ce joli film de Jean-Paul Lilienfeld sorti en 2008, où Isabelle Adjani, prof de français quelque peu dépassée par sa classe de voyous, tente de rétablir un ordre propice à la transmission des savoirs ? À la fin du film, en hommage à leur enseignante décédée, les filles de la classe se rendent sur sa tombe toutes vêtues d’une jupe, loin des affreux joggings dont elles étaient précédemment affublées.
Dix ans plus tard, ce qui était une fiction qui parut outrancière au Camp du Bien mais qui avait engendré, ça et là, des initiatives courageuses de lycéennes désireuses de montrer leur indépendance (et certaines, comme à Etrelles, à côté de Rennes, avaient même instauré le principe avant que le film fût tourné), est devenu la réalité quotidienne d’adolescentes sommées de se conformer au « dress code », comme on dit désormais en français, instauré par les « grands frères ». Dans certains cas, la répression est venue des autorités scolaires, soucieuses d’épargner aux jeunes filles les insultes qui fusaient — et soucieuses aussi de ne pas faire de vagues, comme d’habitude.
Dorénavant, c’est de l’extérieur des établissements scolaires que vient la surveillance des bonnes mœurs vestimentaires — dis-moi ce que tu portes, je te dirai ce que tu es.
La preuve : j’ai reçu de Julien Puel, directeur de l’Institut Louis Germain — qui porte le nom de l’instituteur qui changea à jamais le destin d’Albert Camus, et à qui ce dernier dédia son Prix Nobel —, un tutorat d’excellence qui opère sur Avignon, Marseille et Toulon, toujours dans des zones sensibles, et dont le principe est de donner aux enfants autant qu’ils peuvent recevoir, afin que chacun aille au plus haut de ses capacités, le SMS suivant :
« Il m’a semblé important de vous adresser ce message, que je considère quasiment d’utilité publique. Sachez donc que la police de la charia patrouille dans les collèges d’Avignon dont viennent une partie des élèves de l’Institut Louis Germain. Ses membres sont de jeunes garçons, en général de troisième, qui surveillent la tenue des jeunes filles et par les insultes et la menace les forcent à abandonner jupes, tee-shirts et pantalons laissant apparaître les chevilles. Ils vont jusqu’à en faire part aux chefs d’établissement, jugeant ces tenues indécentes et exigeant pour elles le port du jogging. Je le tiens de plusieurs jeunes filles tétanisées qui s’en sont ouvertes à leurs professeurs de l’Institut, l’une d’entre elles venant de « déclarer » une anorexie suite à ce harcèlement. Toutes ont dû céder à cette pression de tous les instants au sein même des collèges. »
Et de me demander de relayer l’information, ce que je fais bien volontiers.
On se souvient qu’Orwell inventa, dans 1984, une « police de la pensée » qui devait vérifier que les comportements étaient conformes à la pensée de « Big Brother », ce chef suprême qui rassemble en un seul homme toutes les belles qualités d’Hitler et de Staline. Nous en sommes là : au nom d’une morale religieuse — l’instauration en France d’un code vestimentaire saoudien médiéval —, les droits de la femme régressent chaque jour. Comment apprendre à des jeunes filles contraintes à se dissimuler, les valeurs de liberté et d’autonomie de la pensée qui sont au cœur d’un enseignement bien compris ? Au cœur de la laïcité ?
Bizarrement (mais est-ce vraiment bizarre ?), les associations féministes, si pointilleuses lorsqu’on n’écrit pas « professeure » ou « écrivaine », se taisent quand tant de jeunes femmes sont soumises à la loi du mâle islamique. Comme elles se taisent sur les déclarations choquantes d’une responsable de l’UNEF à propos de Notre-Dame de Paris, qui se moque du deuil bien naturel des Français, devant la destruction de l’un des plus beaux édifices du pays. Comme a écrit sur Twitter Hafsa Askar, vice-présidente lilloise de ce « syndicat » étudiant qui avait aussi participé à l’interdiction des Suppliantes d’Eschyle, comme nous l’avions raconté ici-même : « Les gens ils vont pleurer pour des bouts de bois. Wallah vous aimez trop l’identité française alors qu’on s’en balek objectivement c’est votre délire de petits blancs ». Une jolie injure raciste caractérisée contre laquelle une plainte doit être déposée.
Dans quel pays sommes-nous ? Quel modèle de laïcité et de république défendons-nous ? Que des tribunaux islamiques soient tolérés dans certains quartiers en Grande-Bretagne sied bien à ce pays qui a fait du communautarisme la pierre de touche de toutes ses abdications. Mais en France ? Le pays des Lumières, vraiment ?
J’ai dans l’idée qu’il s’agit de lumières noires. Une chape de plomb est tombée sur certains quartiers, littéralement interdits aux femmes, où toutes celles qui ne se conforment pas à l’arbitraire des hommes sont harcelées, vilipendées, violentées. Si nous laissons de telles pratiques s’instaurer en classe, où allons-nous ?
Et ce n’est pas seulement dans l’intérêt des femmes que j’écris. Je défends aussi celui des hommes.
Car de telles interdictions révèlent, dans la psyché des garçons qui se livrent à ces menaces, une telle panique, une telle peur des femmes, dont la moindre mèche de cheveux, le moindre bout de peau constituent désormais des menaces sur leur pudeur religieuse, qu’il est urgent de leur expliquer que la vertu ne réside pas dans la tenue vestimentaire, mais dans les comportements. Et que c’est leur comportement de petits mâles offusqués et frustrés que réside l’essentiel du Mal. Défendre la liberté de s’habiller et de se coiffer, c’est aussi défendre des rapports normaux et équilibrés entre hommes et femmes, des rapports qui ne soient plus contrôlés par des autorités qui se croient supérieures à la liberté individuelle, au nom de je ne sais quelle divinité « incréée », comme ils disent.
Parce qu’il n’y a pas, dans un pays laïque qui a instauré il y a plus d’un siècle la séparation de l’Eglise et de l’Etat, d’autorité supérieure à celle qu’instaurent les citoyens. Et qu’il est à nouveau urgent de le dire et de l’enseigner. Et d’expliquer que chacun, chez soi, est libre de croire à ce qu’il veut, de cultiver les superstitions de son choix, mais qu’il n’a pas à les exporter sur la place publique. La loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux ostentatoires à l’Ecole n’a pas suffi — on sait quels démocrates-ventres-mous se sont alors opposés à son extension à l’enseignement supérieur ou aux hôpitaux, où les problèmes sont chaque jour plus graves. Il faut décréter la mise hors la loi de toutes les restrictions imposées par des petits fascistes à la liberté de s’habiller comme on l’entend.
Jean-Paul Brighelli pour le club – Valeurs actuelles.
Où sont les féministes de gauche ? Aveuglées par leur idéologie mondialiste et communautarisme, elles ont totalement renié la base de leur engagement : la défense de l’égalité homme-femme !
Un jour, elles devront rendre des comptes quand toutes ces femmes musulmanes, contraintes par des moeurs du Moyen-Âge, se révolteront et leur demanderont :
Où étiez-vous quand on nous terrorisait dans les cours d’école ?
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