La presse défend Griveaux, mais a pendu Fillon !

Publié par le 15 Fév, 2020 dans Blog | 0 commentaire

La presse défend Griveaux, mais a pendu Fillon !

La classe politique et la plupart des médias sont consternés par ce qui vient d’arriver à Benjamin Griveaux.

Unanimement, la publication de cette vidéo compromettante est justement condamnée.

Et je partage totalement le dégoût pour la méthode utilisée.

La responsabilité de l’intéressé et son imprudence dans cette affaire ne sont néanmoins que peu relevées.

Cette affaire va barrer la route de la mairie de Paris à Benjamin Griveaux, et elle m’en a rappelé, une autre, plus douloureuse.

Il y a près de trois ans, c’était la voie de l’Elysée qui se coupait pour François Fillon, le favori de l’époque, dans ce que l’on a appelé le PenelopGate.

On doit remarquer que, dans les deux cas, l’affaire a démarré à un moment critique d’une élection à portée nationale (la mairie de Paris et l’Elysée).

Certes, les deux affaires sont fondamentalement différentes. Mais, compte tenu de la présomption d’innocence, et du manque de preuves apportées par le Canard enchainé, on aurait pu attendre de la presse, à l’époque, plus de retenue.

Rien n’était prouvé mais ce fut pourtant l’hallali !

La presse conspue avec raison aujourd’hui la publication de cette vidéo mais elle ne s’est pas étonnée de l’étrange façon dont la justice avait traité l’affaire Fillon :

  • Elle n’a rien dit quand le Parquet financier s’est auto saisi – en dehors de son champ de compétence – et le jour-même de la révélation de l’affaire par le Canard enchainé.
  • Elle n’a rien dit quand la justice a mis en examen François Fillon dans un temps record, alors qu’il est d’usage de geler les affaires politico-judiciaires en période d’élection,
  • Elle n’a rien dit quand le juge d’astreinte qui aurait dû normalement traiter l’affaire a été écarté au profit du juge Tournaire, grand pourfendeur des hommes politiques de droite.

Trois raisons dont une seule aurait dû suffire à révolter la presse. Force est de constater que la presse a laissé faire mais s’insurge aujourd’hui contre la méthode dégueulasse utilisée pour dézinguer Griveaux.

J’ai un peu hésité à aborder ce sujet car je sais que mon rapprochement des deux affaires peut choquer. s’il est vrai que Benjamin Griveaux n’a absolument pas commis de délit, il est néanmoins incontestable qu’il y a trois ans, la culpabilité de François Fillon ne reposait que sur les allégations d’un journal politique.

Il était dont réputé innocent … Comme Griveaux aujourd’hui !

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