La sécession islamique en France

Publié par le 7 Oct, 2017 dans Blog | 0 commentaire

La sécession islamique en France

Alexandre Mendel a été le premier journaliste à s’intéresser à la petite ville de Lunel, devenue en quelques années une véritable fabrique de djihadistes.

En 2016, il publie la France djihadiste (Ring), une enquête très documentée sur les Molenbeek français.

En 2017, en bon journaliste qui ne délaisse jamais le terrain, Alexandre Mendel, sans craindre les intimidations et les polémiques que ses écrits ne manqueront pas de faire naître, récidive avec Partition (L’Artilleur), le récit implacable de la sécession territoriale et culturelle de l’islam en France.

Cette semaine, Valeurs actuelles a consacré, à son dernier ouvrage, tout un dossier dont voici le premier chapitre :

Prière de rue à Paris. Pour Mendel, « rien n’est plus efficace qu’une occupation de l’espace. Une démonstration de force, une de plus dans le catalogue des bras de fer qu’impose l’islam aux collectivités locales ».

Chronique de la sécession islamiste en France

Partition géographique, partition culturelle. Partout, des petits califats se sont établis dans notre pays. Ces territoires perdus de la République sont des territoires abandonnés à l’islamisme. Extraits de l’essai saisissant d’Alexandre Mendel.

22, v’là les flics de la charia !

Dans certains quartiers, les salafistes imposent leurs lois. Au menu : viande halal, interdiction des débits d’alcool et refus de la mixité.

Au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis, le bar qui se situe à côté de la mosquée salafiste fait les frais de cette pression. Depuis quelques années, le patron a renoncé à organiser la fête de la Musique, jugée trop impure par les voisins. On y sert encore de l’alcool, sous l’oeil désapprobateur des salafistes … Mais pour combien de temps encore ? Les cafés ethniques ont, en effet, tendance à remplacer le bar d’antan dans les banlieues franciliennes comme dans les quartiers des grandes villes de France. Entendons par « café ethnique » tout établissement « sec », c’est-à-dire tout débit de boissons qui ne vend pas d’alcool. À Molenbeek comme à Bondy, ils sont devenus la loi du genre. On y vient – souvent entre deux prières – y boire un café allongé, entre hommes exclusivement.

C’est que partout où les salafistes sont présents, le décor a changé. À Trappes, près de la place du marché, les coiffeurs refusent la mixité. Les jours de foire, le bistrot du coin n’accueille aucune femme. Dans les quartiers nord à Marseille, comme à Roubaix, elles n’ont pas besoin d’être refoulées : elles savent pertinemment, intimement, qu’elles ne sont pas les bienvenues.

Le refus de l’intégration et de la mixité.

Ce constat a fait l’objet du reportage le plus improbable de l’année 2016. La France découvrait l’évidence. Les journalistes, peu enclins à des aventures pittoresques en territoires interdits, franchissaient enfin les limites extérieures du périphérique parisien, en caméra cachée. Voici ce qu’on apprenait sur France 2 : on ne servait pas les femmes dans un bar de Sevran, « parce qu’ici, c’est comme au bled ». Au nord de la capitale, en Seine-Saint-Denis, cette petite ville de banlieue, d’où sont parties quelque trente personnes pour rejoindre le djihad en zone irako-syrienne, ne se conformait plus aux us et coutumes du reste de la France. Sevran avait, culturellement et religieusement, fait sécession. Sevran imposait sa loi. Sevran n’était plus en France que géographiquement parlant. Sevran devenait le symbole de l’évidence : des territoires entiers étaient arrachés aux moeurs républicaines. […]

À Montpellier, un bar, situé derrière la gare, reçoit de manière quasi hebdomadaire la visite d’un salafiste pour s’assurer que le patron « ne sert pas d’alcool » aux « frères ». Gentiment éconduit toutes les semaines, il revient pourtant et s’adresse aux tables où des clients, de culture musulmane, sont assis devant un bock de bière: « Vous irez en enfer ! » Ces rappels à l’ordre mettent mal à l’aise le patron du bar mais il laisse faire. Après tout, il n’est pas interdit de se pointer à la terrasse d’un bistrot pour souffler gentiment à ses frères égarés par les jeux d’argent et l’alcool qu’ils vont brûler dans les flammes d’Allah.

D’où viennent ces petits agents de la police des moeurs ? « Ils suivent assidûment les conseils des imams de leur quartier et mettent en pratique ce qu’ils ont entendu à leur mosquée : ne pas singer les Occidentaux, ne pas s’associer avec eux, rejeter leur mode de vie tout en répandant la bonne parole. Leur terrain de jeu se situe clairement dans ces zones de mixité où un public d’origine maghrébine se mêle encore à des Français de souche. C’est une vraie conquête spatiale », souffle une source des renseignements territoriaux, qui commencent à s’intéresser à cette police de la charia qui ne dit pas – encore – son nom.

À l’assaut des centres-ville …

Le Quick forcément halal

Hier cantonnée aux quartiers périphériques, l’islamisation rampante gagne du terrain. « L’exemple de Roubaix, où près d’un habitant sur deux serait musulman, est souvent avancé. C’est vrai, Roubaix fait un peu figure de pionnière en la matière, de mètre étalon de l’islamisation à la française. C’est oublier toutes ces autres communes […] que l’on évoque moins. Saint-Florentin dans l’Yonne, Grasse dans les Alpes-Maritimes et, plus importante encore en raison du nombre d’habitants, Mulhouse dans le Haut-Rhin.

Ancien fleuron de l’industrie textile (on la compara longtemps à Manchester), Mulhouse est […] une ville qui s’est doucement paupérisée à mesure que les emplois manufacturiers disparaissaient. Sur cette pente de l’appauvrissement, son centre porte désormais les stigmates d’une islamisation rampante.

Ici, tel bar a cédé sa place à une boutique de vêtements islamiques. Là, le marché du centre-ville est devenu, le samedi, le lieu où défilent des femmes entièrement voilées. Certes, il y avait bien les quartiers périphériques, comme l’inénarrable cité des Coteaux, hautement salafisée, qui occupe souvent la une des médias, tant le rythme des règlements de comptes entre bandes rivales y est impressionnant, sous le regard des prêcheurs qui voient dans ces voyous de nouvelles proies à séduire. Mais jusqu’à il y a dix ans, cette islamisation rampante se cantonnait justement à ces barres d’immeubles où, à part les habitants pris au piège de leur condition sociale, personne ne mettait les pieds. Elle gagne désormais le centre-ville et des quartiers jusqu’ici épargnés par la main-mise d’un islam puissant démographiquement et conquérant dans son expression physique.

Prenons le cas de Bourtzwiller, une ancienne commune rattachée à  Mulhouse par le Conseil d’État en 1947. Aujourd’hui, ce territoire est livré aux scènes de guérillas : voitures incendiées, jets de cocktails Molotov, et comme toujours forte hésitation des forces de l’ordre avant d’intervenir sur place quand survient un événement grave. Qui est déjà passé rue Pierre-Brossolette peut témoigner de la montée d’un communautarisme fort. Kebabs partout, femmes absentes de l’espace public – ou alors, voilées de la tête aux pieds – , forte présence de jeunes hommes habillés en qamis, la barbe hirsute et la cheville dévoilée au-dessus de la chaussure. Bourztwiller s’est tranquillement salafisée comme la commune voisine de Kingersheim, où l’islam combattant a pignon sur rue. Un îlot exotique en plein Mulhouse. Un territoire perdu de 15 000 habitants, un de plus, et que l’on ne songe plus à récupérer. Kingersheim fut notamment l’une des premières villes à voir s’installer un Quick halal. Elle est aujourd’hui considérée comme la capitale salafiste du Haut-Rhin dans un département où les départs pour le djihad se comptent par dizaines.

Le grand boom des librairies islamiques

Librairie islamique bien achalandée

En France, si nombre de prêcheurs de haine sont interdits de territoire, leur littérature est en libre-service. De vraies cavernes de la haine … Les librairies islamiques, qu’affectionnent tant d’apprentis djihadistes et autres convertis – dans leur désir d’être plus « musulmans que les musulmans » – , sont en plein boom. Suivant le schéma du succès que connaissent les boucheries halal, voilà qu’elles ont poussé un peu partout sur le territoire depuis une dizaine d’années, souvent aux abords des mosquées, mais pas seulement.

Aucune grande ville n’échappe au développement de ces commerces un peu particuliers. Lyon, Marseille, et bien sûr Paris … Il y en aurait plus d’une centaine en France, sans compter les commerces islamiques généralistes qui se mettent à vendre aussi cette littérature spécialisée.

Les services de renseignements ont mis du temps à comprendre l’ampleur du phénomène et le danger qu’elles pouvaient représenter. Et pour cause, la littérature qui y est proposée est souvent hostile à l’Occident en général et à la France en particulier. […]

À la Guillotière, quartier archi-islamisé à cheval sur les III ème et VII ème arrondissements de Lyon, une galerie commerciale, nommée « Dubaï Center », propose, par exemple, de nombreux ouvrages controversés, entre ours en peluche électroniques récitant des versets du Coran et petits guides à l’usage des enfants « pour bien porter le voile ». […]

Dans le sud de la France, d’Arles à Montpellier, une libraire islamique itinérante se fait fort de vous trouver « pour la semaine prochaine » une édition imprimée des Protocoles des sages de Sion ou de Mein Kampf en arabe ! Repérée par les renseignements, elle a été priée de se faire plus discrète. Elle s’est recyclée: on retrouve ces titres funestes au cul des camions et non plus sur les étals des marchés. […]

Dans la plupart de ces librairies, les meilleures ventes sont enregistrées par la Voie du musulman, éditée au Liban par Albouraq ou encore par les Jardins des saints, recueil de hadiths appelant notamment à la guerre « contre les hérétiques ». Ces deux titres sont d’ailleurs souvent proposés dans les supermarchés français à l’occasion du ramadan. La Voie du musulman est un véritable pensum du djihad.

Leur loi travail …

Pour s’attacher une sorte de paix sociale, beaucoup d’entreprises ferment les yeux, quand elles n’accèdent pas aux revendications des islamistes.

« Tant pis pour la sécurité … Ali, agent de secours incendie, de culture musulmane, n’est pas un bon pratiquant, c’est un bon professionnel, qui ne veut pas d’histoires. Il lui arrive d’aller à la mosquée pour les fêtes mais il n’est pas du genre à faire ses cinq prières quotidiennes. « Je suis en charge de la sécurité d’une tour dans le quartier de la Défense. Ici, je suis l’un des rares employés de confession musulmane à ne pas prendre ou profiter de ma pause pour accomplir ma prière. Ça m’a valu quelques ennuis chez mes collègues. Au mieux on ne me parle plus, au pire on me menace. »

Ce quadragénaire, débarqué en France au début des années 1990 « dans un pays encore assez laïc, où l’on n ‘évoquait pas sa religion », n’en revient toujours pas de voir que sa direction « laisse les vestiaires devenir de véritables salles d’eau pour faire les ablutions, au mépris de la sécurité du personnel et ceci sur le temps de travail, parfois pendant les tours de garde ». Syndiqué à la CFDT, il a, au départ, dénoncé cet état de fait à la direction. « Ça n’a rien donné. On a laissé faire pour acheter la paix sociale. » Un classique managérial. […]

C’est au prix de ce genre de concessions que s’obtient la paix sociale dans certaines entreprises, à certains endroits – le plus souvent dans des banlieues déjà islamisées. C’est aussi à ce prix, désormais, que les syndicats ont abdiqué, de la même façon que les partis politiques pratiquent le clientélisme à l’égard des mêmes communautés, les principales fédérations ayant appris à lâcher du lest pour gagner les élections. Après tout, pour qu’un syndicat touche de l’argent, il lui faut atteindre la barre des 10 % des voix. Les comités d’entreprise sont parfois de vrais repaires de prosélytes. Chez PSA, ils proposaient même des voyages à La Mecque.

Sport amateur, la mode de l’entraîneur-prêcheur

Une centaine de structures en France seraient aux mains d’éducateurs sportifs peu recommandables. « Les Lunellois l’ont appelé US Barbus, comme pour se moquer de cette petite structure salafisée. Ce club de foot informel composé de radicaux a pris racine dans ce bastion islamiste. Le leader de l’opposition locale, le socialiste Philippe Moissonnier, n’a pas de mots assez durs contre eux : « C’est une équipe qui attire beaucoup de salajistes, aux yeux et au nez de toute la municipalité. On a laissé faire. Ils sont désormais bien implantés. »

Les vestiaires font en effet office de salles de prière improvisées, de mosquées bis. On y pratique ses ablutions. On prie Allah pour gagner … On s’attache à ne sélectionner que parmi les musulmans. Avec un but inavoué : en faire de bons soldats de l’islam. Sous les qamis, on est souvent habillé en tenue de sport, des pieds à la tête. Entre deux récitations du Coran, rien de mieux que quelques dribbles.

L’exemple n’est pas unique. En France, le sport amateur est souvent devenu synonyme de repli communautaire. À Perpignan, une autre équipe de football a pris l’habitude de prier dans le stade et de dérouler les tapis de prière dans les vestiaires.

Les services de renseignements s’en font souvent l’écho : une centaine de structures en France seraient aux mains d’éducateurs sportifs peu recommandables. Adeptes d’un islam dur, adversaires résolus de la mixité, ils entretiennent à la fois un discours de « gagne » et un discours fondamentaliste. Le culte du corps y devient un des objectifs de l’islam – pour mieux se préparer physiquement à frapper l’ennemi – et la religion un but à poursuivre.

En région parisienne, cette mode de l’entraîneur-prêcheur fait peur. De Trappes à Sarcelles ou Saint-Denis, ces individus seraient une dizaine à être fichés Sen Île-de-France. Les maires n’en savent rien; ils sont souvent démunis : les fiches ne leur sont pas communiquées, ils ne savent que par « ouï-dire », et observent avec faiblesse. Alors les édiles, faute de pouvoir dissoudre les équipes, ferment les yeux. »

Valeurs actuelles.

Voir ici une vidéo d’une interview d’Alexandre Mendel sur le plateau de TV Libertés dans la quelle il présente son premuer ouvrage : La France djihadiste.

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