Laxisme de la justice : un sentiment général d’impunité

Publié par le 5 Mai, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Laxisme de la justice : un sentiment général d’impunité

Je relaye ce matin un communiqué de l’Institut pour la Justice (IPJ) dédié à l’affaire Marin, ce jeune homme qui s’est interposé dans une dispute de rue et qui a été sauvagement agressé à coups de béquilles et qui gardera toute sa vie des séquelles très graves de son passage à tabac.

Son agresseur, âgé de 17 ans au moment des faits, vient d’être condamné à 7 ans de prison, verdict très clément – l’avocat général avait demandé 20 ans – dû au fait que l’excuse de minorité a été retenue en sa faveur.

Comme d’habitude l’agresseur était « défavorablement connu des services de police » et …

son casier judiciaire ne comptait pas moins … de 20 délits !

Mais que fait la justice, quand un prévenu arrive devant un tribunal avec déjà 19 condamnations ? Si la justice ne frappe pas alors un grand coup, quelle est la probabilité que ce délinquant revienne devant elle pour un 21 ème délit ? 100 % non ?

En France, la Justice n’est plus rendue et cela entraine un sentiment total d’impunité !

Si son agresseur avait été maintenu sous les verrous, Marin serait aujourd’hui encore en bonne santé !

Voici le communiqué de l’IPJ :

Chère Madame, cher Monsieur,

Je reçois très souvent des messages qui parlent de Marin.

Ce jeune lyonnais de 21 ans a failli mourir le 11 novembre 2016 de la pire des manières.

Et s’il est debout aujourd’hui, c’est grâce à son courage et à sa volonté de se relever. Et du courage il lui en a fallu : après avoir passé plusieurs semaines dans le coma et subi de nombreuses opérations, Il a dû tout réapprendre : à bouger, à marcher, à parler… Les progrès sont lents, les séquelles très lourdes.

Sur la page Facebook ouverte par sa mère après son agression, Marin écrit « J’ai depuis un petit moment désormais abandonné tout espoir de voir revenir le Marin d’avant, celui qui pouvait jouer au foot, danser avec ses amis et son amoureuse en soirée »

Marin souffre en effet de lésions cérébrales irréversibles depuis qu’il a été lâchement agressé, le 11 novembre 2016.

Ce jour-là, il est avec sa petite amie, Clémentine, au centre commercial de la Part-Dieu à Lyon pour y chercher son cadeau d’anniversaire : un manteau. Cet étudiant en double licence de droit et sciences politiques vient de fêter ses 20 ans.

Voilà comment le Figaro résume ce qui se passe ensuite :

« Ressorti bredouille du centre commercial, le jeune homme se dirige avec sa petite amie vers un arrêt de bus. Il aperçoit alors deux jeunes invectiver un couple en train de s’embrasser. L’homme du couple réplique, le ton monte. Marin s’interpose. L’un des jeunes le prend à son tour à partie et une bousculade éclate. Clémentine tente de calmer le jeu.

Arrive alors un bus dans lequel montent les deux couples mais aussi l’un des jeunes, Lilian (son nom a été changé), 17 ans. S’approchant par-derrière, il assène soudainement à Marin des coups de béquille sur le crâne.

« Une violence extrême, très lâche », souligne un des avocats de la victime, Me Frédéric Doyez. L’agresseur s’enfuit, laissant Marin «dans un état désespéré». Il est interpellé dès le lendemain »

Le tort de Marin ?

Avoir eu le courage de s’interposer dans un début de bagarre, de vouloir prendre la défense de quelqu’un.

De moins en moins de gens ont ce courage aujourd’hui, je ne les blâme pas, car souvent hélas, et Marin en est la preuve, les conséquences peuvent être très graves, voire fatales.

Ce jeune homme savait probablement qu’il se mettait en danger en intervenant, mais il a fait preuve de bravoure et c’est tout à son honneur.

Son agresseur, dont le nom a été changé en Lilian dans la presse, avait 17 ans au moment des faits. Qui donc est ce jeune homme, qui décide de suivre un inconnu dans un bus pour le frapper sauvagement lorsqu’il a le dos tourné ?

Le Figaro répond :

« Bien connu des services de police et de justice, l’accusé compte une vingtaine de mentions à son casier judiciaire. « C’est un gamin vif et intelligent, mais complètement perdu. Il a une histoire familiale très compliquée et peut avoir des accès de violence quand il est alcoolisé », décrit Me Anne Guillemaut, qui connaît Lilian depuis plus de huit ans. »

Ces quelques lignes sont tout simplement choquantes.

Vous devez vous poser une question très légitime : Mais qu’a fait la justice depuis tant d’années pour « ce garçon perdu », qui s’est visiblement illustré de nombreuses fois ? qu’a fait la justice pour nous protéger de lui ?

Qu’a fait la justice pour empêcher Marin de croiser sa route ?

Car tout le problème réside là. La clémence, quasi-criminelle, de la justice dans son suivi des mineurs délinquants ne peut plus durer.

20 mentions dans son casier judiciaire à seulement 17 ans. Jusqu’à ce qu’il s’en prenne à Marin, pour une broutille. Ce jour-là, il aurait parfaitement pu tuer ce dernier. Marin est toujours en vie, Dieu merci, mais gravement handicapé pour le restant de ses jours.

Dira-t-on que c’était la faute à pas de chance ? Pas vraiment.

Il est rare que les gens qui tuent ou agressent violemment quelqu’un ne se soient jamais fait remarquer avant de la police et de la justice. Le plus souvent l’agression ou le meurtre ont été précédés par d’autres méfaits, parfois pendant des années. Ils sont en général “l’aboutissement” d’une longue suite de délits plus ou moins graves, presque toujours commencée à l’adolescence.

L’agresseur de Marin en est malheureusement la parfaite illustration.

Mais cela veut dire que certains de ces meurtres ou de ces agressions pourraient très bien être évités. Beaucoup peut-être même, si seulement la justice agissait autrement. Si elle se décidait à sanctionner rapidement et efficacement dès les premières infractions, au lieu de laisser certains jeunes, comme “Lilian”, s’enfoncer dans une trajectoire délinquante, jusqu’à ce que se produise un drame impossible à ignorer, un crime impossible à excuser.

Le procès de l’agresseur de Marin a eu lieu cette semaine devant la cour d’assises des mineurs du Rhône. A l’heure où je vous écris, je ne connais pas encore le verdict. Il risque quinze ans de réclusion, et si l’excuse de minorité est retenue, la peine encourue sera divisée par deux.

Mais bien sûr vous et moi savons ce que signifie réellement une peine de quinze, ou de sept ans de prison. Vous savez comme moi que, entre la peine prononcée par le tribunal et la peine réellement effectuée par le condamné, il y a une grande différence, et que la seconde n’est souvent pas beaucoup plus de la moitié de la première.

Marin a vu sa vie brisée ce jour de novembre 2016, mais dans quelques années son agresseur sera très probablement libre. C’est cela aussi la réalité.

Cette semaine a dû être très éprouvante pour Marin, aussi j’espère que par ces lignes, il saura le soutien et l’estime que nous lui portons à l’IPJ.

Et d’ailleurs, si vous souhaitez lui témoigner, vous aussi, votre soutien, vous pouvez le faire sur la page facebook qui a été créée pour lui : fr-fr.facebook.com/jesoutiensmarin/

Avec tout mon dévouement,

Laurence Havel

Voici quelques illustrations de mes précédents articles sur le laxisme de la Justice. Ils rappellent que pratiquement tous les terroristes français étaient des délinquants récidivistes qui avaient bénéficié de la complaisance des juges :

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