Le diktat de la Responsabilité Sociale des Entreprises

Publié par le 16 Mar, 2023 dans Blog | 4 commentaires

Le diktat de la Responsabilité Sociale des Entreprises

Hier, une entreprise était jugée sur sa rentabilité …

Mais ça, c’était avant !

Avant que le progressisme ne s’invite dans les Conseils d’administration, avec l’arrivée de plus jeunes dirigeants biberonnés, dans les universités et certaines grandes écoles, au culte de la diversité, du développement durable et de la théorie du genre !

Nous sommes entrés dans le règne de la RSE :

La Responsabilité Sociale des Entreprises.

Le progressisme étant en avance outre-atlantique, je vous engage à lire cet article paru dans la Revue de Gestion au Canada. En voici l’introduction :

Convaincus que la maximisation de la valeur au seul bénéfice des actionnaires a créé d’immenses déséquilibres économiques et sociaux tout en ne garantissant pas l’utilisation optimale des ressources disponibles sur la planète, de plus en plus de dirigeants se tournent vers de nouveaux modèles d’entreprise, donnant ainsi un nouveau souffle aux principes mêmes de la gouvernance.

Bienvenue à l’ère de l’entreprise progressiste !

Le capitalisme n’est plus ce qu’il était ! Dans le temps, les fonds de pensions étaient considérés comme les pires créatures du capitalisme ultra-libéral mais eux aussi se sont mis à la mode du progressisme.

Même le plus puissant d’entre eux, BlackRock, impose la RSE aux entreprises qu’il finance comme le montre cet article proposé par la Sélection du Jour :

BlackRock : le commissaire politique du « grand capital »

La parole quasi-divine de Larry Fink

Le PdG de BlackRock, se fait entendre chaque année au mois de mars depuis 2012. Cette lettre est devenue une véritable « table des commandements » qui a imposé les critères « environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance » (ESG) au monde des affaires. Les critères ESG permettent une analyse extra-financière des entreprises, introduisant des dogmes idéologiques qui ont supplanté les principes objectifs de la bonne gestion économique. BlackRock est le symbole de la puissance acquise par les fonds d’investissement qui, sous couvert d’intentions généreuses, cherchent à influencer la politique des États par le biais des entreprises qu’ils financent. Cette conduite remet en question les règles éprouvées d’une économie libérale fondée sur la liberté d’entreprendre et l’actionnariat privé. John Masko, pour UnHerd (voir l’article en lien) y voit aussi un danger grandissant pour les principes démocratiques.

C’est sur les ruines laissées par la crise financière de 2008 que BlackRock a conquis sa puissance.

L’acquisition de Barclays Global Investors en 2009 et un portefeuille proche de 3 000 milliards de dollars d’actifs à gérer (plus que le trésor américain !) en ont fait le premier investisseur financier au monde. A priori, pas de pire moment pour escalader les sommets de l’économie globale : les grands banquiers étaient pointés du doigt comme les responsables de la crise. L’œil du régulateur les scrutait … Comment croître dans cet environnement hostile ? Les dirigeants de BlackRock, comme nombre de leurs concurrents, ont eu une révélation : les fonds d’investissement devaient devenir plus vertueux que les régulateurs eux-mêmes – jusqu’à les supplanter.

Le terrain avait été préparé par l’ONU.

Un rapport de 2004 (« Who cares wins ») a introduit les principes de l’ESG : de meilleurs profits étaient promis aux investisseurs soucieux du « progrès social » et de la protection de l’environnement. En d’autres termes, l’objectif était d’aligner les missions des grandes entreprises avec l’idéologie de l’élite politique. Si le Forum économique mondial de Klaus Schwab, avec l’appui des instances de l’U.E., avait permis à l’ESG de pénétrer l’Europe, c’était une petite révolution aux États-Unis. En 2020, les institutions financières inscrivant les principes ESG au cœur de leurs activités géraient 30 mille milliards de dollars d’actifs (3 fois plus qu’en 2007). Bloomberg évaluait en 2021 le montant des investissements sur des projets prônant « l’égalité raciale, de genre et la protection de l’environnement » à 53 mille milliards de dollars en 2025 …

Cette évolution a fait une victime : l’actionnaire individuel dont la voix compte de moins en moins.

C’est l’Amérique ultra-libérale des années 80 qui a porté le premier coup en permettant à des gestionnaires de fonds de voter à la place de leurs clients. L’idée avait du sens tant que l’objectif restait de défendre l’intérêt des actionnaires. Mais c’était la porte ouverte aux rapaces pour acquérir un plus grand pouvoir. Dès le début des années 2010, BlackRock et consort ont commencé à voter en fonction de l’agenda idéologique ESG. Les dirigeants d’entreprise qui s’y opposaient devaient, soit se convertir, soit laisser leur place. BlackRock porte l’habit d’un Torquemada de l’ESG : en 2020, son rapport annuel indiquait 1 500 votes contre les directions d’entreprises accusées de ne pas favoriser la « diversité » avec assez de zèle. 191 sociétés étaient sous « surveillance », leur adhésion à l’ESG manquant d’enthousiasme.

L’activisme pendant les assemblées d’actionnaires ne suffisait pas.

Eurêka ! s’écria Larry Fink en 2012 : une proclamation urbi et orbi au nom de BlackRock devait accélérer le processus. La lettre de 2015 reprochait aux dirigeants de payer trop de dividendes à leurs actionnaires. Celle de 2018 allait plus loin : l’objectif premier n’était pas la performance financière mais la « contribution à la société ». En 2020, sous un titre modeste (« Pour une transformation fondamentale de la finance »), Larry Fink décrétait que toutes les sociétés de son portefeuille devaient définir leur impact climatique – mesuré selon les critères d’organismes où siègent des représentants de BlackRock.

Réclamer une conscience citoyenne à des entreprises privées, pourquoi pas ?

Mais BlackRock s’arroge une autorité élective qu’elle n’a pas. La tyrannie de Larry Fink a entraîné une déconnexion entre une stratégie fondée sur une idéologie et l’économie réelle. Les conséquences sont visibles : l’ESG n’est pas une médaille miraculeuse assurant de bons résultats. Les GAFAM pèsent lourd dans les fonds gérés par BlackRock et 2022 a été une année catastrophique. Le vent tourne : des concurrents comme Vanguard (voir l’interview du PdG au Financial Times le 21 février) clament n’avoir aucune velléité à dicter la stratégie de leurs clients. Et Larry Fink n’a toujours pas publié sa proclamation pour 2023. L’angoisse de la feuille blanche sans doute …

Ludovic Lavaucelle pour La Sélection du Jour.

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4 Réponses à “Le diktat de la Responsabilité Sociale des Entreprises”

  1. Ce ne sont plus les politiques élus (paraît-il) démocratiquement qui mènent une politique, mais des parrains et leurs filleuls. Ce ne serait pas possible autrement d’imposer des choix sur x sujets……

    Je pense connaître quelques noms …….
    Je suis une affreuse complotiste d’oser écrire cela mais surtout de le penser! Va falloir que ça change!

  2. Les Chinois se marrent en se frottant les mains. Les bons sentiments font rarement une bonne politique.

  3. les critères ESG ne remplacent pas la compétence, on vient de le découvrir avec les faillites bancaires aux USA : chez SVB et Signature Bank, le wokisme et l’ESG étaient les préoccupations principales. Au CA de ces banques siégeaient très peu de professionnels de la finance, par contre des figures du wokismes, soutiens du parti démocrate, ça ne manquait pas …
    Espérons que le choc sera salutaire.
    https://www.youtube.com/watch?v=GiQQb_HPXN0

  4. Le veritable but final est d’arriver a la dictature de la pensée, qui s’etend au niveau mondial, comme les methodes des ideologies mortiferes avec le wokisme et le progressisme ou c’est la justice qui repond au lieu d’accepter un veritable debat.

    Voila pourquoi c’est imposé, et ceux qui l’employent n’ont pas pour but le bien de l’humanité, c’est bien le contraire, leurs soif de pouvoir insatiable et de dominations les a pourris jusqu’a l’os, voila pourquoi des ideologies sortent depuis peu de temps…et aucune pour le bien de la majorité obligé de subir.

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