L’intelligence a de multiples facettes.
La réussite fulgurante d’Emmanuel Macron, encore pratiquement inconnu des Français, à peine un an avant l’élection présidentielle de 2017, laisse pantois !
Bien qu’il ait bénéficié de circonstances exceptionnelles – le calamiteux quinquennat de son prédécesseur, l’effondrement du parti socialiste, les erreurs et le lynchage médiatique de François Fillon – on ne peut que reconnaitre qu’Emmanuel Macron bénéficie d’une intelligence certaine.
D’une intelligence certaine ou d’une certaine intelligence ? Car si le cerveau du président est une belle machine, elle semble bien n’être qu’une machine manquant souvent d’intelligence relationnelle comme on a pu le voir à de nombreuses reprises (les ouvrières illettrées, les fainéants, etc …).
Hier soir une nouvelle preuve de la lacune macronienne nous a été donnée, sous les ors du palais de l’Elysée.
Je vais laisser la parole à Gaël Perdriau, maire LR de Saint-Etienne, qui avait répondu, hier soir, comme mille autres de ses collègues, à une invitation à l’Elysée en avant première à la visite de Macron, aujourd’hui, au congrès des maires.
C’était un sentiment étrange, hier soir ! On avait un peu l’impression
de participer à un dîner de cons, pour tout vous dire !
Les maires ont un peu eu l’impression d’être pris pour des François Pignon ! Parce qu’être invité à l’Elysée, c’est toujours un honneur, bien entendu ! Mais ne pas voir celui qui vous invite, ne pas pouvoir échanger avec lui … On ne l’a pas vu ! Ça ressemblait un peu aux auditions du Pape au Vatican ! Il y avait trois antichambres avant de pouvoir arriver là où il recevait, mais nous avons été très peu à sans doute pouvoir l’approcher.
Il n’a pas daigné venir s’exprimer ! Moi, j’attendais, compte tenu du climat aujourd’hui qu’il nous parle. Quand vous recevez quelqu’un, si vous l’aimez bien, vous êtes là !
Ceci dit, il y avait une quinzaine de ministres, comme nous les avons vus lors de ce congrès des maires, puisque’Emmanuel Macron a donné l’ordre à ses ministres d’être au plus près des maires et des élus pour essayer de les caresser dans le dos.
J’étais là, hier soir, et je dois reconnaitre qu’ils ont été très disponibles, très avenants. Mais ça n’est pas la parole du président de la République que nous attendions ! […]
En tout cas, il ne faut pas que le président de la République croit qu’en nous caressant dans le dos, comme il a peut-être cherché à le, faire, hier soir, avec ce cocktail, il a mis un étouffoir sur l’ensemble des sujets.
La moindre des choses eut été qu’il s’exprime ! Au moins dans le grand salon d’honneur. […] A ce moment, il ne fallait pas nous inviter, voilà, à l’écouter !
Il lui manque une expérience d’élu local sinon il n’aurait pas cette expression très arbitraire, très autoritaire dans les décisions qui sont prises ! Eloignées des préoccupations qui sont les nôtres sur le terrain.
Ça me fait penser à la foudre de l’Olympe !
qui frappe, comme ça de manière arbitraire, très sévère, différents sujets : le logement, l’emploi, le travail, sans véritablement associer, finalement, les postes avancés de la République que sont les maires !
Sur le fond, nous sommes d’accord pour réduire la dépense publique. D’ailleurs, nous l’avons déjà fait cet effort : déjà 11 milliards d’économie ! Mais le gouvernement de François Hollande, en même temps qu’il nous demandait ces économies, accroissait les dépenses publiques ! […]
Dans la méthode, il faut absolument qu’il associe davantage les élus locaux ! Souvenez-vous, au mois de juillet, la conférence nationale des territoires, au Sénat, le président de la République invite l’ensemble des maires à échanger, à discuter sur ces réformes. Il prend des engagements ! Il fait des promesses ! Au mois d’août, il prend l’exact contrepied de ce qu’il a dit quelques semaines plus tôt.
J’arrête là le rapport de cette interview donnée par Gaël Perdriau à Elisabeth Martichou pour RTL pour ne pas alourdir cet article, que je terminerai juste en notant que durant toute l’interview la journaliste s’est faite l’avocate fidèle d’Emmanuel Macron en reniant largement le devoir d’impartialité qui devrait être le sien.
Je ne résiste pas au plaisir de vous faire entendre la réaction d’Elisabeth Martichou quand Gaël Perdriau lui parle du dîner de cons ! La pauvresse a failli avoir une attaque !
Je me suis permis de reproduire trois fois le soupir de la journaliste à la fin de l’interview pour que vous en goûtiez tout le sel !
Les hommes politiques devraient ménager les journalistes. Ils ne devraient pas manquer à ce point de respect pour Jupiter en leur présence sous peine de les voir défaillir …
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