Le « J’accuse » de Philippe de Villiers (1)

Publié par le 23 Déc, 2020 dans Blog | 6 commentaires

Le « J’accuse » de Philippe de Villiers (1)

Philippe de Villiers a donné un grand entretien à Valeurs actuelles dans laquelle il dresse un inventaire des maux de la France et livre son manuel de survie en guise d’antidote.

Il ouvre le feu par un réquisitoire sans failles qui démonte toute la stratégie – ou l’absence de stratégie – du gouvernement dans sa lutte contre le coronavirus.

J’ai retenu cette phrase choc :

« Pour la première fois dans l’histoire des hommes, la priorité est donnée à la gérontocratie sur la jeunesse et l’enfance ! »

Il poursuit par une charge contre l’immigration qu’il qualifie de « Malchance pour la France » puis dénonce les atteintes à la liberté d’expression et la chute de l’autorité de l’Etat.

Il termine par un jugement sévère sur l’action du président de la République.

Voici une première partie consacrée à la crise sanitaire :

Sur l’action du gouvernement

C’est une faillite sanitaire et un naufrage politique. Au nom de l’ordre sanitaire, on nous a enfermés. Et, au nom de l’État de droit, on libère et on remet dans la nature des tueurs terroristes. Le bilan de la crise sanitaire est accablant. Il suffit d’écouter les professionnels du commentaire germano-centré, ils ont livré leur verdict. À ce jour, il y a eu 22 000 morts pour 80 millions d’habitants en Allemagne, avec une récession économique de 5,5 %. En France, 58 000 morts pour 67 millions d’habitants, avec une récession annoncée de 11 %. Cette comparaison est éloquente : sur le plan sanitaire, c’est un échec; sur le plan économique, c’est un drame; sur le plan humain, c’est un scandale … L’impéritie de nos gouvernants, censés mener, sous les ordres de M. Macron, deux guerres à la fois, tourne au flagrant délit d’incompétence … Cette impéritie affleure dans le traitement différentiel des deux virus, le coronavirus et le virus islamiste. Le premier relève de la sécurité sanitaire: pour protéger la population de cet ennemi viral, au nom du « nous sommes en guerre », on choisi de nous assigner à résidence, d’inventer la fameuse frontière domestique. On a fait dans le raffinement des mesures liberticides, jusqu’à verbaliser les simples promeneurs, on a mis à plat l’économie, déchiré les tissus conjonctifs de la France industrieuse. Chacun aura compris que la protection sanitaire était jugée plus importante que toutes nos libertés.
Face à l’autre virus – le virus islamiste – qui relève d’une véritable agression invasive, on a refusé de prendre des mesures qui relèvent du domaine de la guerre, au motif qu’elles pourraient être jugées liberticides, au sens des maniaques du juridisme, c’est-à-dire qu’elles pourraient être exposées à la censure juridictionnelle. Ainsi se retient-on de toucher au regroupement familial, aux 500 mosquées islamistes, etc. On récuse la chaîne fatale, qui est pourtant une évidence à portée d’un gosse de 10 ans: l’immigration est le terreau de l’islam, le qui est le terreau de l’islamisme, qui est le terreau du terrorisme. Et on n’ose pas se donner les moyens de garantir la sécurité physique des
Français.

L’audace du gouvernement quand il s’agit de nous bâillonner dans la rue et de nous infliger des « gestes frontières » dans notre quotidien contraste avec le laxisme pratiqué à l’égard des islamistes. On ne protège pas nos frontières extérieures, on sanctuarise le droit d’asile … La France est devenue un caravansérail, pis, le carrefour planétaire des assassins de la civilisation.

On en est au deuxième confinement, et bientôt au troisième. Que diriez-vous d’un chirurgien qui, pour recommencer la même opération, vous ouvrirait le ventre à peine recousu à trois reprises ? Dehors, l’interne ! Tout est fondé sur un mensonge par omission : les pouvoirs publics savent et dissimulent qu’il n’y a pas assez de lits de réanimation parce que le budget social est consacré à autre chose – suivez mon regard. On soigne toute la misère du monde et on n’a plus le sou pour investir à l’hôpital … D’ailleurs, Bruxelles nous a enjoint d’y faire des « restructurations ». On a obéi. Alors, on confine à tour de bras pour ne pas avoir de malades au 20 heures de TF1, entassés dans les couloirs… Le rapport publié le 10 décembre par le Sénat est un florilège spectaculaire des incohérences et de l’incurie tapageuse, il démasque les petits arrangements du croque-mort Salomon, celui-là même qui fait passer tous les décès de France en Covid, pour gonfler les chiffres.

Nous sommes gouvernés par une bande d’amateurs: le titre de Die Zeit est le mot juste: nous vivons en Absurdistan. L’Absurdistan, ce n’est pas seulement la bureaucratie sanitaire, c’est également le fait de prendre un marteau-pilon pour écraser une mouche. Au bon sens, nos autorités ont préféré l’absurde. Absurde, la tentation saint- simonienne de l’hygiénisme d’État qui met les savants au pouvoir les politiques font désormais de la médecine et les médecins de la politique, depuis que M. Macron a remis les pleins pouvoirs, le 11 mars dernier, au maréchal Delfraissy, qui a fait don de ses erreurs à la France …

  • Absurde, le primat de la survie sur la vie.
  • Absurde, le confinement généralisé des bien-portants. On dit parfois que le confinement est d’inspiration médiévale, c’est faux. Au Moyen Âge, on confinait les mal-portants par la quarantaine et le lazaret, aujourd’hui on confine les bien-portants.
  • Absurde, l’infantilisation de la parole publique, qui configure la famille à Noël, décrète les parts de gâteau, la vente des sapins et invite Papi et Mamie à manger à la cuisine.
  • Absurde, la traque inouïe des attestations orwelliennes quand on veut sortir de chez soi.
  • Absurde, la dialectique des « essentiels » et des « non essentiels » – ce sommet anthropologique d’une angoissante préfiguration de la société posthumaniste où les uns ont le droit de vivre et pas les autres. Naturellement, tout ce qui touche à la vie de l’esprit et à la ferveur n’est pas classé essentiel. La vie est réduite aux fonctions animales. Quel lapsus ! Le choix n’est plus qu’entre les fournitures ventreuses et la numérisation des âmes. En 1943, les ministres britanniques proposèrent à Churchill de sabrer les crédits de la culture pour soutenir l’effort de guerre. Il jeta son cigare et répondit, courroucé: « Mais alors, pourquoi nous battons-nous ? »
  • Absurde, la disproportion entre le danger et la riposte : on est tous là à courir sur la moquette pour échapper au docteur Knock qui se penche au chevet de Kafka. C’est une décivilisation.

Que restera-t-il de cette épreuve de la Covid ?

Il en restera, je le crains, un triple basculement, un triple renversement de civilisation.

  • D’abord, un renversement anthropologique : pour la première fois dans l’histoire des hommes, la priorité est donnée à la gérontocratie sur la jeunesse et l’enfance … On a sacrifié l’avenir. C’est la première fois qu’une société n’est plus tournée vers la transmission.
  • Ensuite, un renversement sociologique : le passage d’une société d’ancrage et d’enracinement à une société virtuelle, nomade et dématérialisée, où le commerce de voisinage est supplanté par Amazon, où le télétravail et le télé-enseignement signalent le passage barbare du présentiel au distanciel. C’est une société froide, inhumaine, une dissociété. Une société d’humains hybrides, solidaires-solitaires.
  • Enfin, un renversement posthumaniste, prélude au « great reset », c’est-à-dire à la réinitialisation du monde, avec le triomphe prochain de l’identité numérique et du contrôle total par la numérisation du monde. Chacun sent bien que ça ne va pas s’arrêter là. Nos politiciens ont pris goût au bâillon, à la muselière, à l’assignation à résidence, à l’état d’urgence sanitaire, au silence et à l’affaissement mental d’une population qui s’effondre sur elle-même et se masque l’âme. Ils ont pris goût aux carcans liberticides et ils ont finalement pris goût au virus. Déjà, ils nous annoncent, en prêtant nos humeurs et caprices aux microbes, que celui-là circule à bas bruit mais que le suivant se prépare déjà : « il faut vivre avec le virus », donc à visage couvert et en nourrissant cette idée que le voisin, l’ami, le parent sont des tueurs asymptomatiques, infréquentables. On a changé de commandement. Avant, c’était : « Aime ton prochain comme toi-même. » Maintenant, c’est : « Méfie-toi de ton prochain pour toi-même. » C’est la fin du baiser du lépreux.

Les Gafam, qui préparent la grande moisson des solitudes numériques, attendent le prochain pathogène avec une sorte de gourmandise prémonitoire. On nous laisse entendre que « l’entre quatre murs » sera bientôt la norme et que la liberté de sortir sera l’exception. Ah, elle est belle la « mondialisation heureuse » ! C’est le Meilleur des mondes, puissance 1000.

Philippe de Villiers pour Valeurs actuelles.

A suivre : L’immigration, une malchance pour la France …

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6 Réponses à “Le « J’accuse » de Philippe de Villiers (1)”

  1. Autant j’adhère au constat de Villiers sur l’incompétence et la désastreuse gestion de crise, autant je suis plus réservé sur ses attaques faciles et démagogues sur les GAFAM …

    Sinon, joyeux Noêl Christian, ainsi qu’à tous les lecteurs, et merci pour votre travail inlassable.

  2. Je crois que la France est passée à côté de quelqu’un d’essentiel pour la Nation et le bashing « c’est un neuneu » des gauchistes de canal+ lui a été fatal pour occuper un poste de premier rang…

    Françaises, Français,
    ne ratez pas l’ultime bouée de sauvetage qui se présentera pour remettre l’église au milieu du village, les villageois au milieu de la démocratie, la province aux mille lieux de la France et la frontière au milieu de la Méditerranée.

    • Joyeux Noël à tous, portez vous bien pour que l’on soit en nombre suffisant afin que les idées de droite sauvent notre très chère Nation Française !!!

  3. Philippe de Villiers devrait être président.

  4. Amateurisme et incompetence, cette blague….

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