Le sujet de l’immigration exclu du débat
par l’exécutif va le faire exploser en vol !

Publié par le 12 Jan, 2019 dans Blog | 0 commentaire

Le sujet de l’immigration exclu du débat par l’exécutif va le faire exploser en vol !

Il faut un président de la république bien imprudent et un gouvernement bien naïf pour penser que le débat qui va commencer mardi prochain et qui est censé durer trois mois, n’inclura pas le problème de l’immigration.

Le fait qu’Emmanuel Macron ait proposé dans un premier temps le thème de l’immigration, puis que, seulement trois jours après, le gouvernement l’ait exclu des quatre thèmes proposés, est une faute politique majeure que l’exécutif paiera très cher !

Selon un sondage Kantar Sofres-One Point les préoccupations des Français arrivent dans l’ordre suivant :

  • Amélioration de pouvoir d’achat : 55 %
  • Réduction du chômage : 40 %
  • Baisse des impôts et charges : 39 %
  • Maîtrise des problèmes d’immigration : 30 %
  • Réduction des inégalités : 29 %

La gauche, notamment la France Insoumise, tente de noyauter et d’infléchir le mouvement des Gilets jaunes pour le cantonner dans un registre exclusivement social. Elle pense pouvoir ainsi s’accaparer le drapeau de la révolte sur des thèmes typiques de la gauche comme le pouvoir d’achat. Et donc pour elle, il faut éviter à tout prix que le thème de l’immigration soit inclus dans le débat, un thème où elle est loin d’être claire et à l’aise !

Voici quelques extraits d’un article de Denis Bachelot paru dans Causeur et intitulé :

Gilets jaunes et immigration: comment la gauche détourne la tension

La gauche, quelles que soient ses composantes, insoumises, socialistes ou groupusculaires, soutient le mouvement des gilets jaunes comme la corde le pendu. Elle perçoit d’instinct sa dimension identitaire et s’engage à ses côtés, autant pour se refaire une santé politique que pour l’empêcher de déployer sa pleine nature. Sa surenchère dans la question sociale, notamment sur le thème de l’ISF, a aussi pour but d’enfermer le mouvement dans une configuration classique de contestation de « gauche », type lutte des classes, qui recouvre et étouffe toute forme d’expression politique qui déborde ses propres références.

La contestation de gauche, très présente dans les médias,

mais apparemment peu décisive sur le terrain, est, au-delà des apparences, une alliée du pouvoir en place, à l’heure où celui-ci durcit sa réaction face à la révolte populaire. Le gouvernement peut trouver des marges de manœuvre sur la question sociale, et redoute avant tout les sujets politiques qui mettent en jeu sa légitimité et ses moyens d’action. Le grand défi des gilets jaunes est bien de passer d’une forme de contestation essentiellement sociale à une action qui assume sa dimension politique ; une dimension omniprésente mais, jusque là, diffuse et insaisissable.

Le thème du référendum d’initiative citoyenne (RIC) est à cet égard un enjeu décisif. Les modalités de son soutien, ou de son refus, sont un test qui décante les positions des protagonistes. Nombre de commentateurs de gauche l’abordent avec distance, voire hostilité, soulignant volontiers les risques de dérives populistes qu’il représente. Chacun comprend qu’en arrière plan se joue la question de l’immigration et de sa charge explosive. Avec la complicité de toute la gauche et des instances « morales » autoproclamées, le gouvernement a fini par exclure l’immigration des thèmes soumis au grand débat national. La gauche a bien joué son rôle de garde-chiourme de la colère populaire. La question migratoire reste l’impensé de la révolte en cours.

L’immigration, le grand débat qui gêne tout le monde

Elle laisse ouvert un espace béant, un vide vertigineux, que personne n’ose encore investir, tant sa puissance explosive est grande. Elle est le trou noir où le système peut s’engloutir. Le pouvoir en place, et tous ceux qui l’accompagnent depuis des décennies, peuvent y laisser les dernières forces qui les tiennent encore debout. La gauche a beaucoup à perdre dans cette affaire. Elle se retrouverait immanquablement repoussée dans le camp du système, obligée alors de se retourner contre un mouvement populaire de masse au nom de son immigrationnisme idéologique. La rupture entre elle et le peuple serait ainsi définitivement consommée. Quant à la droite, dite classique ou républicaine, elle serait placée en situation de tension extrême entre les attentes de la majorité de ses électeurs et la prudence serpentine de ses dirigeants qui a toujours accompagné leur soumission à l’idéologie de l’autre.

Le non-dit cache la souffrance la plus forte

Le gouvernement en évacuant la question de l’immigration et celle de l’identité de la France  du grand débat, a finalement désigné lui-même le sujet fondamental qui clive de manière irréparable la société française. Il n’est pas dit encore que ce sujet s’impose comme un thème majeur de la contestation en cours, mais, en toute logique, on voit mal comment les tenants de l’exclusion peuvent rationnellement maintenir leur position quand les thématiques liées à l’immigration, dans toutes les études d’opinion, apparaissent comme le premier sujet de préoccupation des Français, à coté du chômage et du pouvoir d’achat. L’argument, avancé par certains, que le sujet n’a pas lieu d’être parce que les gilets jaunes ne l’évoquent pas eux-mêmes ne tient pas debout. Le fait de ne pas en parler est avant tout la preuve du poids écrasant du sujet et de la puissance de l’interdit qui l’accompagne. Tout néophyte en psychologie sait que le non-dit cache la souffrance la plus forte, le point de tension le plus intense.

Denis Bachelot pour Causeur.

Je garde de cet article le point fondamental suivant :

Le gouvernement en évacuant la question de l’immigration et celle de l’identité de la France  du grand débat, a finalement désigné lui-même le sujet fondamental qui clive de manière irréparable la société française.

Et si le thème n’est pas abordé ou traité de manière marginale dans le débat organisé (et contrôlé ?) par l’exécutif, il sera traité ailleurs et risque de finir de décrédibiliser totalement le débat officiel déjà mal parti et de relancer le mouvement.

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