Les dérives de la jeunesse française

Publié par le 20 Fév, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Les dérives de la jeunesse française

Je publie très régulièrement les billets de Lydia Guirous et Jeannette Bougrab, deux femmes qui ont beaucoup de courage puisqu’elles osent critiquer l’islam.

De Jeannette Bougrab j’ai déjà publié :

L’obscurantisme d’Erdogan,
Appel à la résistance française,
Edwy Plenel, le petit Zola aveuglé.

Aujourd’hui, le relaye son dernier article paru dans Valeurs actuelles :

Manifestation pour censurer la pièce de Charb, chanteuse voilée de The Voice aux tweets polémiques sur les attentats: des signes d’une jeunesse égarée.

Laissons à la belle jeunesse ses folâtres emportements, écrivait Voltaire, auteur du Traité sur la tolérance, à Mme du Châtelet. Cette phrase pleine d’empathie, je doute que l’homme des Lumières l’écrirait encore dans la France d’aujourd’hui, et c’est dire la régression intellectuelle dans laquelle notre époque est malheureusement plongée.

Je pense ainsi à cette poignée d’étudiants membres du syndicat Solidaires qui ont demandé l’annulation de la représentation de la pièce de théâtre reprenant des textes de Charb, tirés de son ouvrage posthume, Lettre aux escrocs de l’islamophobie, fixée le mercredi 31 janvier dans un amphithéâtre de l’université de Paris VII – Diderot.

Dans une missive adressée à la présidente de l’université, ces derniers n’y allaient pas avec le dos de la cuillère. Ils accusaient ni plus ni moins l’établissement d’enseignement supérieur de participer à un « mouvement de construction raciste d’un « ennemi intérieur » d’une catégorie racialisée dangereuse, le/la musulman-e ». On notera l’effort fait par ces étudiants, se voulant pétris de bonnes intentions, d’écrire dans le style inclusif, c’est-à-dire illisible. Le père de l’Encyclopédie a dû se retourner dans sa tombe ! … Heureusement, en dépit d’une très modeste manifestation à l’entrée de la soirée, la direction de Paris-Diderot, contrairement à d’autres comme à Lille, en mars et en mai 2017, qui se sont inclinées, a tenu bon face à la bêtise.

« En 2018, ce sont les étudiants qui censurent, interdisent, bâillonnent, comme le faisait la police de De Gaulle en mai 1968, avec pour objectif de réprimer et de faire évacuer de la Sorbonne les agitateurs comme Charb », s’est désolé Riss, rédacteur en chef de Charlie Hebdo dans un édito. Si jeunes et déjà fossoyeurs de la liberté d’expression!

Régression intellectuelle, vous dit-on …

Je pense également à Mennel Ibtissem, cette jeune musulmane qui s’était voilée pour venir sur le plateau de The Voice et illustre elle aussi ces nouveaux égarements qui commencent à nous coûter très cher. Elle avait littéralement séduit le jury de ce télé-crochet en chantant en anglais et en arabe le titre Hallelujah de Leonard Cohen. Mais derrière ce charmant visage aux yeux d’ange se cache un petit démon qui n’hésite pas à relayer les propos de Tariq Ramadan, aujourd’hui en prison après avoir été mis en examen pour « viol » et « viol sur personne vulnérable », ou encore de Dieudonné, condamné pour des propos antisémites. Pire, quelques jours après l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray où le père Hamel, âgé de 85 ans, avait été égorgé, elle se fendait du tweet suivant : « Les vrais terroristes, c’est notre gouvernement. » Face à l’indignation engendrée par ses propos, elle finira par renoncer au télécrochet.

Le monde tourne à l’envers. On assiste trop impuissamment à un choc des ignorances d’une jeunesse égarée à qui l’on offre de surcroît des tribunes médiatiques imméritées. Et l’on se dit : qu’est devenue cette jeunesse qui émerveillait Voltaire ? Comment s’est-elle perdue ? Quand retrouvera-t-elle le visage que lui dessinait André Malraux dans son discours pour le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964 : « Aujourd’hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n’avaient pas parlé. Ce jour-là, elle était le visage de la France. » Le visage du courage dressé contre la barbarie.

Aujourd’hui, la barbarie est toujours là. Manque le courage. 

Jeannette Bougrab pour Valeurs actuelles.

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