Les minorités actives, pour le meilleur … et le pire !

Publié par le 9 Mai, 2024 dans Blog | 0 commentaire

Les minorités actives, pour le meilleur … et le pire !

C’est bien connu : ce sont les minorités
qui ont toujours fait avancer le monde !

Avancer vers le progrès … Parfois reculer vers l’ignoble !

Les Bolchéviques n’étaient probablement pas majoritaires en Russie quand ils ont destitué un tsar et entrainé la révolution communiste responsable de millions de mort, en Russie, en Chine, au Vietnam et au Cambodge.

Les nazis étaient sûrement encore plus minoritaires en Allemagne que les communistes en Russie, mais ils ont réussi à entrainer tout un peuple dans une folie meurtrière et un génocide.

A une échelle, pour l’instant moins meurtrière, une élite mondialiste tente d’imposer au monde entier son idéologie progressiste qui présente un danger mortel pour notre civilisation.

Voici un article de Philippe Silberzahn qui parle de cette majorité silencieuse qui se laisse souvent manipuler par les minorités actives :

Changement social:
la majorité silencieuse n’a pas d’importance

Beaucoup de ceux qui sont consternés par les événements sur le campus de Science-Po se rassurent en pensant que les activistes ne sont qu’une minorité, qu’ils ne sont pas représentatifs des étudiants et qu’on peut donc négliger leur action. C’est une erreur profonde. Le changement social est toujours le fait d’une minorité décidée. On ignore cette réalité à ses dépens.

Le 16 juin 2014, en écho à une enquête parlementaire, se tient une table ronde pour tirer les leçons de l’attaque deux ans plus tôt de l’ambassade américaine de Benghazi (Libye) par des djihadistes au cours de laquelle l’ambassadeur américain a été tué. L’affaire a eu un fort retentissement aux Etats-Unis. Durant la table ronde, une question est posée par une jeune femme qui souligne qu’elle est musulmane et demande de ne pas stigmatiser les musulmans, dont la majorité selon elle est très largement pacifique.

La majorité pacifique n’a pas d’importance

La réponse très vive d’une des membres du panel, Brigitte Gabriel, une journaliste libano-américaine, est tout à fait intéressante. Après avoir remercié la jeune femme pour sa question, voici ce qu’elle déclare, in extenso (voir vidéo en fin d’article) :

Il y a environ 1.2 milliards de musulmans dans le monde. Bien-sûr que la majorité d’entre eux sont des gens pacifiques ! Il y a au maximum 15 à 25 % de radicaux parmi eux. Mais ça fait entre 180 et 300 millions de personnes qui se consacrent à la destruction de la civilisation occidentale. Pourquoi devrions-nous nous préoccuper des radicaux? Parce que ce sont les radicaux qui tuent. Quand vous regardez à travers l’Histoire, la plupart des Allemands étaient pacifiques, mais les Nazis dictaient l’ordre du jour, et le résultat a été que des millions de gens sont morts. La majorité pacifique n’avait pas d’importance. Quand vous regardez la Russie, la plupart des Russes étaient pacifiques aussi. Pourtant, les Russes ont été capables de tuer vingt millions de personnes. La majorité pacifique n’avait pas d’importance. Quand vous regardez la Chine, la plupart des Chinois étaient pacifiques aussi. Pourtant, les Chinois ont été capables de tuer 70 millions de personnes. La majorité pacifique n’avait pas d’importance. Quand vous regardez le Japon avant la Seconde Guerre mondiale, la plupart des Japonais étaient pacifiques aussi. Pourtant, le Japon a été capable de massacrer douze millions de personnes en Chine et en Asie du Sud-Est, principalement avec des pelles et des baïonnettes. La majorité pacifique n’avait pas d’importance. Le 11 septembre 2001, il y avait 2,3 millions d’Arabes musulmans vivant aux Etats-Unis. Il a suffi de seulement 19 radicaux pour mettre l’Amérique à genoux, détruire le World Trade Center, endommager le Pentagone et tuer près de 3.000 Américains ce jour-là.

La majorité pacifique n’avait pas d’importance.

Gabriel ne fait pas vraiment dans la nuance, et ses chiffres sont parfois inexacts, mais le message est clair: il ne faut jamais sous-estimer l’impact que peut avoir une minorité décidée. C’est elle, et seulement elle, qui compte. La majorité reste largement passive. Tous les autocrates l’ont compris.

Même si elle est minoritaire, la minorité décidée aura un impact important. La conséquence est que cet impact peut ne pas refléter du tout ce que souhaitait la majorité. La grande majorité des Allemands, tout comme des Français, avait été traumatisée par la Première Guerre mondiale et n’en souhaitait pas une seconde. Cela n’a rien empêché. D’où la question, importante du point de vue démocratique: que peut faire une majorité pacifique pour obtenir ce qu’elle veut, ou refuser ce qu’elle ne veut pas? Le risque est évidemment que quoiqu’elle veuille, si elle ne répond pas à cette question, une autre volonté sera imposée par quelque minorité agissante.

L’une des raisons de la passivité de la majorité est une conception morale du changement social. L’influence d’une minorité peut être considérée comme injuste: « Mais ils ne représentent qu’une minorité ! » Sous-entendu: « Ils ne devraient pas compter ». Le modèle mental selon lequel seule devrait compter la majorité est un déni de réalité. En raisonnant ainsi, on se base sur ce qui devrait être, et pas sur ce qui est. Le danger ici est que ce qui est considéré comme injuste est souvent également considéré comme improbable. Le « C’est injuste » traduit un autre modèle mental qui est: « Comme c’est injuste, ça ne se produira pas. » On conclut ainsi que comme les étudiants de Sciences Po sont minoritaires et que « La grande majorité des étudiants veut juste étudier », les choses vont se calmer, mais ce raisonnement ne tient pas au regard de l’Histoire. C’est parce qu’ils sont minoritaires et décidés qu’ils peuvent avoir une influence réelle, tandis que la majorité restera silencieuse, et donc passive, comme les Allemands dans les années 30.

Le contexte de la réponse de Brigitte Gabriel, celui du terrorisme, lui fait évoquer seulement les aspects négatifs de ce fait social, mais l’impact d’une minorité peut heureusement aussi être positif. Ce fut le cas, entre autres exemples, pour la légalisation de l’avortement ou l’abolition de la peine de mort en France, des idées qui n’étaient pourtant pas majoritaires. Il peut être positif également dans une organisation lorsqu’un petit groupe d’innovateurs décidés et motivés réussit à faire passer de nouvelles idées pour la transformer, alors que celles-ci sont minoritaires, voire hérétiques, au départ. Mais au moins dans ces situations, les minorités n’utilisent pas la violence.

L’enjeu démocratique

La leçon à tirer ici est sans doute que lorsque l’on examine un phénomène social, il faut se garder de naïveté.

Il faut regarder ce qui est, pas ce qui devrait être au regard de la morale qui est la nôtre.

Ici comme ailleurs, la pensée magique mène à la catastrophe. Si le changement est le fait de minorités actives, la véritable question est de savoir comment on peut concilier l’action de ces minorités avec la démocratie.

Philippe Silberzahn.

Voici un extrait en vidéo de l’intervention de Brigitte Gabriel :

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