Les politiques sont morts. Vive les journalistes, les vrais!

Publié par le 6 Déc, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Les politiques sont morts. Vive les journalistes, les vrais!

Oui les politiques sont morts mais ils ne le savent pas encore !

Les partis, PS et LR en tête, ne produisent plus d’idées. La classe politique présente un encéphalogramme plat !

Seuls les progressistes proposent du nouveau avec l’IVG jusqu’à 9 mois de grossesse et l’adoption à des « couples » non mariés. Aurélien Taché, lui, trouve la polygamie très bien et approuve les certificats de virginité !

Aujourd’hui, la lumière et donc l’espoir vient plutôt des journalistes et des polémistes. Personnellement, je suis passionné par la politique depuis toujours mais j’ai plus appris et surtout plus compris de choses, en deux années à suivre l’émission Face à l’info de Christine Kelly sur CNews que dans les 10 dernières années.

Les mises en perspective historiques d’Eric Zemmour, ses débats d’une haute tenue avec des sociologues ou des philosophes nous permettent de mieux comprendre ce qui arrive et aussi ce qui va arriver.

Je voudrais saluer l’arrivée sur cette chaine d’infos de nouveaux journalistes ou chroniqueurs qui nous changent des Roland Cayrol, Romain Goupil et autres Daniel Cohn-Bendit !

Guillaume Bigot en est un des meilleurs exemples avec ses éditos sans langue de bois. Il vient juste de publier un ouvrage intitulé Populophobie.  Il a donné, à cette occasion, une interview très intéressante à Valeurs actuelles, qui explique d’où vient la faille qui se creuse entre le peuple et les élites. Je vous la recommande …

La haine du nouveau tiers état

La fracture entre la France d’en bas et les élites révélée par les manifestations de l’automne 2018 est très ancienne, observe Guillaume Bigot. Entretien. Il y a deux ans, l’automne parisien était secoué par des manifestations inédites, celles des « gilets jaunes ». Une colère populaire révélatrice des fractures qui parcourent notre pays. Cette jacquerie fut désignée comme du populisme, dénonciation qui, selon Guillaume Bigot, « dissimule une populophobie qui n’a cessé de se renforcer au cours de ces quarante dernières années ». Cette fracture entre une élite grande gagnante de la mondialisation et une France d’en bas victime de la casse sociale et de la concurrence globalisée ne vient pas de nulle part, explique l’essayiste, chroniqueur et directeur d’une grande école de commerce, elle s’inscrit dans des siècles d’un « mépris décomplexé pour le peuple ». À la lumière de l’histoire française, il détaille dans Populophobie ce nouveau tiers état qui partage la société et dresse les perspectives à venir. Une analyse fine qui convoque Sieyès, Michelet ou encore Chateaubriand pour appréhender les causes et les conséquences de ce divorce particulier. Selon vous, les élites françaises n’aiment pas le peuple. Quelles sont les racines de cette détestation ? Depuis mille ans, notre histoire est celle d’un pouvoir central qui refuse de plier face à toutes les puissances ayant essayé de le soumettre (Rome, Londres, Aix-la-Chapelle, Vienne, Berlin, Moscou, Washington ou Bruxelles). Paris n’y est parvenu qu’en s’appuyant sur le peuple contre ses élites, car celles-ci résistèrent à ce projet de conquête et d’unification, mais aussi car elles furent souvent tentées par la trahison. Cette histoire violente a très tôt enrôlé le peuple contre les « importants ». À Bouvines, Philippe Auguste dira: « Je porte la couronne mais je suis homme comme vous. » Cette couronne, c’est une jeune paysanne illettrée qui la posera sur la tête de Charles VII. L’union du peuple et du pouvoir central contre les élites offre la clé de voûte de l’histoire de France et, en même temps, sera à l’origine d’une nouvelle morphologie politique dans l’histoire, aussi patriotique que la cité mais bien plus grand, aussi universaliste que l’empire mais bien plus petit, l’État-nation. Aujourd’hui, le divorce entre les somewhere qui restent attachés à l’État-nation et les anywhere promoteurs et bénéficiaires de la globalisation repérés par David Goodhart est consommé partout. Ce divorce rencontre un écho très particulier en France. Si la globalisation bouscule partout l’État-nation, nulle part comme en France elle ne soulève une question aussi existentielle. Et ce n’est pas tant l’intensité avec laquelle les classes dirigeantes sont rejetées en France, c’est que ce rejet entre en résonance avec l’ADN historico-juridico-politique de notre nation. Vous faites nombre de parallèles historiques dans votre livre. Notamment entre l’ère prérévolutionnaire et aujourd’hui. Quels sont les nouveaux ordres, et comment ? J’ai été frappé de constater que le portrait de la noblesse finissante dans l’Ancien Régime et la Révolution faisait furieusement songer à notre classe dirigeante actuelle. Tocqueville explique que moins une aristocratie est utile et plus elle tend à s’arc-bouter sur la défense de ses privilèges. Si l’on part du principe que les diplômés des grandes écoles alliés aux chefs d’entreprise et aux grandes fortunes forment une néonoblesse, nous sommes face à une néonoblesse qui se cabre, campe sur ses privilèges, refuse de se remettre en question face à l’échec de sa stratégie. La proportion de cette nouvelle aristocratie est peu ou prou la même que celle de la noblesse d’Ancien régime en néonoblesse d’argent (ceux qui payaient l’ISF) et de robe (les anoblis des concours) tend à devenir héréditaire. La « France d’en haut » combat aussi avec une virulence particulière tout questionnement de ses dogmes. Car la classe dirigeante se pique de ne pas penser ce que pense le peuple et de se tenir à l’écart de ses préjugés, mais elle communie elle-même dans un bloc de préjugés. C’est la sainte trinité marché-Europe-droits de l’homme qu’il est strictement interdit de contester sauf à passer pour un ignorant, un complotiste, un lépreux. Emmanuel Macron est la quintessence de cette néoaristocratie. Issu de la noblesse de robe (l’Ena), il a pu accéder par le pantouflage à la noblesse d’argent (en devenant banquier d’affaires). On retrouve un clergé composé de journalistes, d’universitaires, de people, mais aussi des cadres supérieurs qui habitent les centres-villes et sont effarés par un populisme qu’ils ne comprennent pas, car eux-mêmes bénéficient de la globalisation. Le clergé correspond à l’électorat de Macron, à celui du Parti socialiste, à celui des Républicains et, enfin, aux écologistes. L’idéologie des néo-clercs repose sur un système de croyances. La déesse Mère nature, le dieu Marché entouré de ses anges (les technologies et les places financières), ainsi que de sa sainte église l’Union européenne. La globalisation est assimilée à une puissance tutélaire et le néoclergé prie, non plus pour sanctifier l’ordre divin des choses et de la société, mais pour la tolérance, l’ouverture, le libre-échange, les migrants, le multilatéralisme. Puis se trouve la France « d’en bas »… Le reste de la population est composé d’un vaste tiers état correspondant aux salariés, aux employés, aux chômeurs et aux petits fonctionnaires. Ce sont les habitants de la France périphérique. Ils doivent se battre pour joindre les deux bouts. Ils votent pour les partis populistes ou s’abstiennent. Ce tiers état est fracturé en son sein par l’existence d’une part séparatiste qui ne se sent pas appartenir au peuple français et baigne dans un ressentiment mâtinė d’islamisme. Il n’y a pas de lignes de fracture ethniques ni même totalement religieuses entre ce tiers séparatiste et l’autre, mais plutôt des frontières géographiques et générationnelles : ce tiers séparatiste se compose d’une partie importante de la jeunesse d’origine immigrée qui vit dans les cités ghettos. « La crise des « gilets jaunes » constitue une exception française. » En quoi ? La défiance teintée de colère exprimée à l’égard des classes dirigeantes occidentales par les couches populaires rejointes par les classes moyennes, en gros ce que l’on appelle le populisme, est un phénomène qui  revêt une forme particulière en France. La première exception française, c’est l’intensité de ce rejet, c’est ce que l’on a vu avec les « gilets jaunes » dont on peut se demander s’ils formaient le climax* ou les prodromes** d’un soulèvement plus large à venir. La seconde exception française, c’est l’absence de débouché politique de cette colère. Le populisme français n’a pas rallié à sa cause de véritables élites (Boris Johnson, Victor Orbán ou Donald Trump sont issus de l’élite) et les deux populismes bas de gamme qui s’expriment dans le champ électoral non seulement ne peuvent s’allier mais ne portent aucun projet gouvernemental alternatif. Ces deux exceptions sont liées: c’est parce que la vapeur du mécontentement populaire ne peut pas déboucher sur un changement de stratégie politique que la cocotte menace d’exploser. On aurait tort de croire que ce blocage est purement conjoncturel ou qu’il est seulement lié à des rapports de force politiques contemporains. En réalité, si les élites françaises sont à ce point incapables de servir, même d’utiliser, de recycler ou tout simplement de comprendre et d’entendre la colère du peuple, c’est qu’elles se considèrent, depuis toujours, comme appartenant pratiquement à un autre peuple. Quel a été l’impact de la crise du coronavirus sur les “gilets jaunes » ? La crise du coronavirus a joué un incroyable rôle de révélateur. La crise sanitaire, c’est une chambre noire qui a fait ressortir la débilité de l’énarchie alliée au Cac 40. Le premier dévoilement, c’est celui de l’extraordinaire vulnérabilité du pays: presque plus d’industries, une formidable dépendance à la Chine, au tourisme, aux services. Les Français ont découvert que la France ne produisait plus grand-chose et qu’elle s’était, en conséquence, considérablement appauvrie. A contrario, la crise sanitaire a révélé la force de l’Allemagne qui, grâce à ses excédents commerciaux, a pu financer la mise à niveau de son système hospitalier. Nos voisins affichent 180 morts par million d’habitants alors que la moyenne d’âge y est bien plus élevée qu’en France, contre 750 chez nous. Alors que nos élites ne faisaient que nous comparer à l’Allemagne, curieusement, on ne les entend plus. Le deuxième dévoilement de la pandémie porte sur l’incompétence de la classe dirigeante actuelle. Leur incapacité à improviser, à trancher, à commander, à assumer, à reconnaître leurs torts, c’est-à-dire au fond à comprendre que l’on ne peut pas gouverner sans le peuple, encore moins contre lui en démocratie. Infantiliser, communiquer, se justifier, rajouter des procédures et des contraintes bureaucratiques en plus de la pénurie comme pour la dissimuler mais en l’aggravant. Un troisième dévoilement, c’est l’alliance de revers passée par la classe dirigeante (la néonoblesse qui s’appuie sur le néoclergé) avec le tiers séparatiste. La facilité avec laquelle les libertés les plus fondamentales (celle de se réunir ou de sortir de chez soi) ont été suspendues pour les honnêtes citoyens alors que ce que l’on appelle improprement « TÉtat de droit » forme une camisole qui bride l’État et l’empêche de mettre hors d’état de nuire les racailles ou les djihadistes. Le même État qui exige de ses citoyens qu’ils se signent à eux-mêmes un mot de sortie et qui les empêche de s’éloigner de plus d’un kilomėtre de leur domicile ne s’autorise pas à expulser des fichés S. Les « gilets jaunes » ont été réprimés sans ménagement. Les catholiques sont verbalisés. Les mêmes autorités donnent des consignes pour ne pas entraver les rassemblements pendant le ramadan, pour ne pas déclencher d’émeutes. La classe dirigeante est prise au piège: elle ne peut plus continuer à abandonner les banlieues à la férule des racailles et des islamistes, cet abandon est désormais trop visible. Le quatrième dévoilement, enfin, est celui du caractère insoutenable du paradigme de la classe dirigeante. Leur plan, au fond, depuis trente ans, c’est de lâcher la proie (de la souveraineté et de la production nationale) pour l’ombre (la « souveraineté européenne » et la globalisation). Les sacrifices engendrés par la création de la monnaie unique (la mise à l’os de l’hôpital, de la police, etc.), les effets de cette monnaie surévaluée, l’interdiction des aides d’État, l’acceptation béate du dumping. Sans le respect des critères de convergence, nous aurions reconstitué les stocks de masques par exemple. Tout ça pour ça … L’effet « apocalyptique » du coronavirus est implacable pour la classe dirigeante. Prenons encore un exemple, le paiement des intérêts de la dette: 44 milliards pour l’année 2018. Lorsque les Français vont réaliser que la dette n’était plus depuis longtemps remboursable et que les sommes englouties chaque année par les contribuables auraient pu servir à créer des centaines de milliers de lits de réanimation ou des dizaines de porte-avions nucléaires, que vont-ils en conclure? Emmanuel Macron déclarait, avant la crise, que l’argent magique n’existe pas. Mais alors comment expliquer l’émission monétaire de la Banque centrale européenne ? Alors que leur paradigme prend l’eau de toutes parts et qu’ils ne peuvent plus dissimuler son naufrage, la néonoblesse et son clergé continuent à psalmodier leurs prières: vive l’Europe, vive le libre marché, vive le « vivre-ensemble » ! La classe dirigeante actuelle ne survivra pas au coronavirus. Il n’y aura pas de retour à la normale. Désormais, la seule question qui vaille est : qui va les remplacer et pour quoi faire ? Propos recueillis par Anne-Laure Debaecker * Climax : point culminant dans une progression. ** Prodrome : ce qui annonce un événement. symptôme d’une maladie. Pour faire bon poids, et pour le même prix, j’ajoute le dernier édito de Guillaume Bigot, un réquisitoire percutant contre un Emmanuel Macron qui s’émeut d’une bavure policière ponctuelle et rare mais reste insensible aux cocktail Molotov qui enflamment nos policiers tous les samedis :

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