Et oui, il est bien commode, pour la bien-pensance, d’interdire les statistiques ethniques !
Cela permet d’éviter de mettre des chiffres sur la surreprésentation de certaines populations dans les hôpitaux ou dans les prisons …
Cela permet aussi de mesurer précisément l’immigration en France alors que les chiffres qu’on nous sert généralement dans ce domaine, contredisent l’impression d’augmentation de cette immigration.
Mais la bien-pensance ne trouve rien à redire quand un organisme d’Etat, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) se permet, de fait, de faire des statistiques ethniques en mesurant la présence de la « diversité » sur le petit écran. Elle se rassure en entendant le CSA ne pas utiliser le terme « noir » et le remplacer, en toute hypocrisie, par le vocable :
« personnes perçues comme non blanches«
Fascinante, cette « novlangue » ! Vous ne trouvez pas ?
Voici, à ce sujet, un article du Bulletin d’André Noël n°2545 paru le 8 janvier 2018 :
Selon le CSA, il y a moins d’arabes à la télé mais plus de noirs
Comme tous les ans, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) livre le bilan de son inlassable croisade pour promouvoir la « diversité » sur les chaînes de télévision. Etant toujours tenu par le nouveau dogme selon lequel les races n’existent pas, il est contraint à de grotesques contorsions verbales pour dire sans le dire qu’il y a plus ou moins de noirs, de blancs ou de jaunes. La formule désormais consacré est « perçu comme non-blanc » pour désigner un noir ou « de type caucasien » pour les blancs. Ce qui veut dire qu’on ne sait pas s’il est vraiment noir mais que c’est comme ça qu’il est vu ! C’est évidemment stupide, personne n’est dupe.
Donc, en 2016, comment se présente la situation ? « On a franchi un palier », a affirmé Mémona Hintermann, conseiller du CSA en charge des questions de diversité. « Il y a un bond en termes de volume. Mais des problèmes persistent en termes de représentation. » Qu’est-ce à dire ? La proportion de personnes perçues comme « non-blanches » a augmenté dans tous les genres (programmes d’information, magazines, fictions et documentaires, hors divertissements et sport). C’est dans la fiction que l’augmentation est la plus flagrante et qu’elles sont les plus représentées (23 % contre 17 % en 2015). La part de cette catégorie est notamment de 29 % dans les fictions américaines, contre 20 % dans les fictions françaises.
Tout va bien alors dans le meilleur des mondes du politiquement correct ? Hélas, non ! Car dans les fictions comme dans les autres programmes, les rôles à connotation « négative » continuent cependant d’être occupés largement par des personnes perçues comme « non blanches » (31 % de ces rôles). Leur proportion est notamment très fortement supérieure dans les activités marginales ou illégales (45 %).
Bien entendu, il est interdit de se demander si cette dernière proportion n’est pas due à la surreprésentation des « non-blancs » dans des activités illégales. Puisqu’il est interdit de poser la question, nous ne la poserons donc pas, quoiqu’il suffise de regarder les journaux télévisés pour avoir la réponse. Ne serait-ce que la semaine dernière au cours de laquelle on a pu voir l’odieux lynchage d’une femme policier à Champigny, piétinée, rouée de coups par de « jeunes » lâches poussant des cris de haine et de triomphe.
Mais tout ne va pas complètement bien, dans l’audiovisuel, au niveau de ce que nous osons appeler la représentation « ethnique. » Car – horreur ! – « les personnes vues comme « arabes » sont moins nombreuses en 2017 (22 % contre 28 % en 2015) » ! Moins d’arabes à la télé ! On ne s’en était pas aperçu ! Il y aussi moins d’asiatiques (perçus comme …) mais, ça, on le savait. Et pourquoi n’y a-t-il plus assez d’arabes ? A cause des individus « perçus comme noirs » qui représentent désormais plus de la moitié des personnes perçues comme « non-blanches » dans les programmes audiovisuels (contre 45 % en 2015.)
Ce ne sont plus seulement les blancs (perçus comme) qui empêchent les arabes d’être suffisamment présents dans l’audiovisuel mais aussi les noirs (perçus comme) ! Il faudrait donc un rééquilibrage afin que les noirs laissent plus de place aux arabes. Quant aux noirs, on n’évoque pas encore la surreprésentation des Sénégalais par rapport aux Maliens, mais ça viendra, sans compter les Antillais qui ne veulent en aucun cas être comptés parmi les noirs africains ou les Chinois qui ne souhaitent pas être confondus avec les Japonais et les Vietnamiens. Dès qu’on commence à promouvoir cette politique des quotas, il n’y a plus de limite, chacun est légitime à faire valoir sa spécificité ethnique.
Le Conseil a également mesuré pour la première fois en 2016 la représentation des personnes en situation de précarité (perçues comme ?) chômeurs, bénéficiaires du RSA, SDF, jeunes déscolarisés, soit environ 3,4 millions de personnes en France. Le nombre de personnes perçues comme étant en situation de précarité sur 2017 ne s’élève qu’à 5 %. On peut tout de même pas ne faire que des téléfilms, des reportages ou des documentaires sur les gens au statut précaire et les chômeurs pour faire plaisir au CSA !
Au risque de me faire condamner, comme Eric Zemmour l’a été, à propos des contrôles au faciès, je ferai remarquer, non sans cynisme, que la relative sous-représentation de certaines populations dans les programmes télé de fiction, est largement compensée par leur omniprésence dans les faits divers relatés dans les journaux télévisés …
Lire en complément cet article du Figaro : « Statistiques ethniques: la schizophrénie du CSA »
Le CSA a encore fait parler de lui par la bouche de la même Mémona Hintermann qui a montré tout son mépris pour le journal télévisé de Jean-Pierre Pernaut en déclarant :
« On critique beaucoup le journal de Pernaut. Bien sûr, c’est un peu la France des sabots et des forgerons, mais il faut aussi qu’elle soit vue ».
Jean-Pierre Pernaut lui a répondu dans une rafale de tweets :
Lire cet article paru sur le site ozap.com : « Lamentable : Jean-Pierre Pernaut s’en prend à l’étude du CSA sur la diversité ».
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