Les trois fossoyeurs du nucléaire français

Publié par le 18 Sep, 2023 dans Blog | 0 commentaire

Les trois fossoyeurs du nucléaire français

Le nucléaire était le fleuron de l’industrie française !

Le général de Gaulle avait lancé cette grande aventure industrielle du nucléaire. Et tous les présidents de la République, jusqu’à Nicolas Sarkozy, en passant par le socialiste François Mitterrand, avaient su sauvegarder et entretenir cette production d’énergie écologique et qui assurait en partie notre souveraineté énergétique.

Trois dirigeants de gauche resteront dans l’Histoire pour avoir gâché cet avantage déterminant pour l’avenir de la France :

  • Lionel Jospin pour avoir arrêté le réacteur expérimental Superphénix,
  • François Hollande pour avoir décidé de fermer Fessenheim,
  • Emmanuel Macron pour avoir fermé effectivement Fessenheim, pour avoir décidé la fermeture de 24 autres réacteurs nucléaires et pour avoir stoppé le projet Astrid,

Ces trois hommes politiques ne lancèrent ces attaques contre le nucléaire, que pour plaire à leurs alliés écolos ou par soumission à l’Europe, au mépris des intérêts de la France.

Pour cela, ils méritent notre profond mépris.

Emmanuel Macron restera comme le plus grand responsable de ce désastre. 

Il avait acheté le ralliement de Nicolas Hulot à son gouvernement au prix de la fermeture de plusieurs réacteurs nucléaires. Plus grave encore, il a compromis l’avenir de la filière nucléaire en fermant le projet Astrid qui préparait une nouvelle génération de centrales utilisant comme combustible les déchets des centrales nucléaires conventionnelles. La solution au recyclage des déchets nucléaires !

Macron se laisse rouler dans la farine par l’Europe et surtout par l’Allemagne qui fait tout pour tuer la filière nucléaire française, atout de compétitivité majeur de la France. Il refuse de dénoncer le marché européen de l’électricité et cette concurrence déloyale qui handicape l’industrie française, ruine EDF et l’empêche d’investir.

Sur le seul motif de la ruine de la souveraineté énergétique française, Macron mériterait d’être destituer immédiatement !

Je relaye une longue mais excellente interview de Fabien Bouglé, le spécialiste de l’énergie, publiée par le Club de Valeurs actuelles.

J’ai déjà consacré plusieurs articles à Fabien Bouglé qui se bat depuis longtemps contre le sabotage de la filière nucléaire française comme par exemple ces deux articles :

La France achète un Airbus A320 par jour !

Eh la Macronie ! Arrêtez de brasser du vent !

L’article de Fabien Bouglé montre à quel point un conflit mondial pour la maitrise de l’énergie est engagé :

« Ce nouveau conflit énergétique est planétaire »

Un conflit planétaire, dont l’énergie est à la fois l’enjeu, la cause et l’arme, secoue les relations internationales depuis deux ans, analyse Fabien Bouglé, auteur de Guerre de l’énergie, au cœur du nouveau conflit mondial. Entretien.

Une guerre d’un genre nouveau a émergé. « La maîtrise des sources et des modes de production d’énergie est – comme jamais dans l’histoire de l’humanité – au cœur même de ce conflit géopolitique et militaire », explique Fabien Bouglé. L’expert en politique énergétique partage sa science dans un nouvel essai pour nous faire comprendre comment l’énergie est devenue un enjeu essentiel pour la souveraineté d’un pays. Guerre en Ukraine, ONG devenues “mercenaires énergétiques”, campagnes de dénigrement contre le nucléaire, vassalisation de l’Europe, sabotages, tensions géopolitiques, combats d’influences : il nous dévoile les rouages d’une guerre qui touche tout le globe et dont peu ont véritablement conscience.

Valeurs actuelles. Votre ouvrage traite d’une guerre énergétique en cours qui fracture le monde. Qu’est-ce qui vous a poussé à faire cette analyse ?
Fabien Bouglé. Dans ce contexte de confrontations intenses entre les États-Unis et la Russie, qui exerce une réelle influence sur la facture énergétique des Français, j’ai souhaité dévoiler des clés de compréhension des enjeux géopolitiques de cette guerre de l’énergie qui contribue à la vassalisation et l’affaiblissement économique de l’Europe. Si nos concitoyens n’en ont pas encore conscience, je crains que nos gouvernants eux-mêmes n’aient pas réellement saisi toute l’ampleur de l’importance stratégique et vitale de l’énergie. Mon livre vise à apporter un éclairage global sur le panorama de cette problématique et explique comment ce combat a une influence concrète dans la vie quotidienne des Français qui voient leurs factures d’électricité exploser, avec une inflation économique exponentielle et une destruction de l’activité économique par des fermetures d’entreprises.

Au cours du XXe siècle, l’énergie, qui n’occupait pas initialement une place principale au sein des relations internationales, prend progressivement une importance capitale. Après cent cinquante ans d’histoire de l’énergie, on a réalisé que, plus que l’eau, la nourriture ou l’agriculture, la maîtrise de l’énergie domine tout et est devenue un enjeu déterminant. Aujourd’hui, nous assistons au paroxysme des batailles énergétiques entamées au moment du choc pétrolier de 1973 puis intensifiées avec la guerre en Irak. Le point de bascule est survenu il y a un an, le 26 septembre 2022, avec le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 qui reliaient la Russie et l’Allemagne.

Vous parlez même d’une « troisième guerre mondiale »
En effet, ce nouveau conflit énergétique est planétaire : tous les pays ont un besoin vital d’énergie pour s’organiser et se développer. Ce n’est pas une guerre mondiale au sens des deux précédentes du XXe siècle, qui étaient avant tout militaires. Même si la dimension militaire reste présente, c’est un aspect parmi d’autres.

La maîtrise et l’instrumentalisation des ressources énergétiques, comme le nucléaire, le gaz, le pétrole ou encore le charbon, permettent de faire bien plus de dégâts sur l’économie d’un pays que de larguer des bombes.

La caractéristique principale de cette guerre est qu’elle est hybride : elle intègre tous les modes de combat. Elle emploie aussi bien l’arme psychologique, avec le recrutement d’ONG, véritables “mercenaires énergétiques”, qui vont faire du lobbying contre le nucléaire, que des armes matérielles pour saboter un barrage. WWF ou encore Greenpeace ont ainsi reçu des financements de magnats du pétrole pour lutter contre le nucléaire. Dans cette guerre sont déployés également la cyberguerre ou le sabotage électronique. Dotée de toute une galaxie de batailles, cette guerre ne se limite pas aux champs de bataille de l’Ukraine.

L’énergie est à la fois la cause, l’objectif et l’arme de ce nouveau conflit mondial. La guerre permet la maîtrise des ressources énergétiques, mais l’énergie est également utilisée comme arme de guerre. L’énergie s’impose comme une cible prioritaire des États et un enjeu, tant militaire qu’économique. En outre, cette “troisième guerre mondiale” ne génère pas forcément de confrontations directes : des pays en paix apparente peuvent se livrer une guerre souterraine pour la maîtrise d’un domaine énergétique.

Ce conflit mondial ne serait-il pas une sorte de réédition de la guerre froide ?
S’il y a des éléments similaires avec la guerre froide, l’intensité du conflit en accentue la force. Dans les années 1980, par exemple, Ronald Reagan luttait contre le développement des gazoducs car il craignait que l’Union soviétique s’impose idéologiquement en Europe grâce aux échanges économiques entre l’Europe et l’Union soviétique, qui passaient par la construction du gazoduc euro-sibérien. C’est à ce moment que se construit la doctrine américaine sur les gazoducs. On est à la fois dans une sorte de guerre froide, malgré la disparition de l’URSS, dans une guerre militaire et, surtout, dans une guerre énergétique.

« L’énergie est devenue, dans notre société contemporaine, le sang de nos pays ». Pourquoi ?
Pour prendre une métaphore médicale, en cas de sous-tension ou de manque de sang, notre santé se détériore et notre corps s’affaiblit. L’énergie est devenue une ressource essentielle pour nos pays : sans elle, il n’y a plus d’activités, d’industries… Elle est le sang de l’activité humaine. C’est un bien essentiel de première nécessité, permettant de se chauffer, de travailler, de se déplacer, et qui a de ce fait une influence de premier plan sur nos productions industrielles et alimentaires, nos communications, mais aussi sur notre santé et notre vie quotidienne. Sans énergie, un pays se meurt. Le caractère essentiel de l’énergie n’est pas mesuré à sa juste valeur. Ceux qui prônent la décroissance ou la sobriété énergétique commettent une très grave erreur qui pourrait condamner leur pays à la tiers-mondisation. Vouloir réduire l’emploi d’énergie, c’est stopper la croissance d’un pays.

Si je partage certains points de vue de l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, notamment sur l’inefficience des énergies intermittentes, je m’oppose fermement à sa logique d’écologie punitive. Il affirme, en effet, qu’il y a une raréfaction de l’énergie nécessitant de la décroissance et qu’il va falloir, par exemple, limiter ses voyages en avion à trois ou quatre dans une vie. Je refuse cette logique décroissante néomalthusienne et pessimiste. La décroissance n’est pas une fatalité, il faut la combattre par un surcroît d’énergie et une recherche puissante dans les nouvelles méthodes de production d’électricité. La France dispose de cet atout d’être un grand pays innovant dans le domaine nucléaire.

Que révèle la guerre en Ukraine de ce conflit global ?
Elle est la partie émergée de l’iceberg.

L’Ukraine, située à mi-chemin entre l’Europe occidentale et la Russie, est un lieu stratégique pour les États-Unis de maîtrise de l’Europe.

C’est un pays de transit du gaz russe et le septième pays dans le monde en production nucléaire. Il bénéficie d’énormes ressources minières à l’est, dans le Donbass. C’est une des raisons pour laquelle Poutine souhaite récupérer et contrôler cette région-là en priorité. L’Ukraine est ainsi un pays de cristallisation des tensions énergétiques, culturelles et politiques. Maîtriser cette zone, c’est posséder un atout considérable en Europe.

La Russie considère que l’Ukraine fait partie de la Russie historique et de sa sphère d’influence, et les Ukrainiens de l’Est restent attachés à la Russie après l’éclatement de l’URSS. L’Union européenne, elle, cherche à occidentaliser l’Ukraine pour éviter une mainmise de la Russie sur le pays. Les États-Unis, de leur côté, ont tout intérêt à favoriser une déstabilisation de la région et une guerre entre la Russie et l’Ukraine, car la diminution des importations de gaz russe se traduit par une augmentation des ventes du gaz américain en Europe. Cette dernière, en effet, dépend à hauteur de 55 % de ses importations en énergie, contrairement à la Russie et aux États-Unis qui, depuis six ans, avec le développement du gaz de schiste, n’ont plus à importer, le pétrole en particulier du Moyen-Orient. Donc, le cœur de la guerre mondiale de l’énergie, ce n’est pas l’Ukraine, c’est l’Europe.

Clairement, l’Europe est le dindon de la farce dans cette histoire…
Tout à fait. L’Europe s’est fait complètement intoxiquer. Très dépendante pour son activité économique de ses importations d’énergie, elle s’est d’abord fait vassaliser par la Russie, avec la complicité de l’Allemagne, avec les gazoducs Nord Stream 1 et 2. Puis, elle a dû se tourner vers les États-Unis pour ses importations de gaz lorsque la Russie a coupé le robinet en rétorsion des sanctions économiques de l’Union européenne à son endroit dans le contexte de la guerre en Ukraine. Cette situation a été amplifiée avec le sabotage des gazoducs Nord Stream, qui avaient la capacité de fournir 25 % des besoins en gaz de l’Union. L’Oncle Sam avait opportunément augmenté ses capacités de production de gaz naturel liquéfié (GNL) et pu profiter de l’augmentation du prix de marché du gaz fin 2021. Il a alors pu vassaliser à son tour l’Europe grâce à cette dépendance énergétique.

D’un joug russe, l’Europe s’est ainsi retrouvée sous le joug américain. Tant qu’elle n’aura pas atteint un niveau d’indépendance énergétique beaucoup plus élevé, il y aura des tensions, puisque la Russie et les États-Unis chercheront à s’imposer pour la maîtrise politique de l’Europe par l’arme énergétique.

Qu’en est-il de la France ?
La France est un des pays de l’Union européenne les moins dépendants énergétiquement, puisqu’elle ne dépend que de 45 % de ses importations. Cela veut dire que dans l’Europe, la France est un des pays les plus avancés dans cette souveraineté énergétique et est donc un exemple. C’est pour cela que je parle de la paix mondiale corrélative à l’indépendance énergétique de l’Europe. Et cette indépendance ne peut passer que par le développement massif de l’énergie nucléaire en Europe, notamment du nucléaire de nouvelle génération.

Les énergies “vertes” sont une fausse bonne idée en Europe ?
J’utiliserais le terme d’énergie “intermittente” plutôt que celui d’énergie “verte”, galvaudé et instrumentalisé par les pays promoteurs des éoliennes et des panneaux solaires. Le problème, c’est que ces sources d’énergie nous imposent de construire des centrales fossiles lorsqu’il n’y a pas de vent ou de soleil. Continuer à en installer, c’est accentuer notre dépendance au gaz américain ou russe, ou au charbon. Et cela conforte encore plus notre vassalisation.

En outre, les pays promoteurs des énergies intermittentes – l’Allemagne en tête – mènent une guerre économique agressive contre le nucléaire, en particulier le nucléaire français. Or, l’Union européenne s’est construite en 1957 sur la base du nucléaire, avec la signature du traité de la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom) signé le même jour que le traité de Rome établissant la CEE.

Si développer le nucléaire contribue à réduire notre dépendance énergétique, promouvoir les énergies intermittentes en luttant contre le nucléaire, c’est déstabiliser les fondations mêmes de l’Union européenne et fragiliser la paix en Europe.

Développer et surtout imposer les énergies intermittentes en Europe est donc, à mes yeux, une très grave erreur : cela fracture l’Union, entre les pays pronucléaires pilotés par la France et les pays pro-intermittents dirigés par l’Allemagne. Cela accroît notre dépendance aux énergies fossiles, gaz, pétrole et charbon.

Et l’exemple allemand, qui reste très consommateur de charbon (32 % de son mix électrique) malgré ces 30 000 éoliennes, est parlant. Et pendant que l’on investit des centaines de milliards dans les énergies intermittentes, nous n’investissons pas dans le nucléaire décarboné, pour lequel la Russie et les États-Unis ont mis en place une politique très agressive d’innovation et de développement à l’international.

Que faudrait-il faire pour assurer la paix énergétique ?
Ce n’est pas forcément la paix en Ukraine qui va permettre de l’obtenir. La question fondamentale est celle de la dépendance de l’Union européenne par rapport à ses besoins en énergie. Il faut que l’Europe règle ce problème pour permettre une paix dans ce domaine.

A minima, il faudrait passer de 55 % à 30 % d’importations. Cela nécessite de développer les technologies nucléaires existantes et celles de nouvelle génération, en particulier les réacteurs à neutrons rapides. Rappelons, entre autres, qu’en France, l’arrivée au pouvoir de la gauche plurielle a entraîné la fermeture du premier réacteur nucléaire à neutrons rapides mondial Superphénix en 1997. Ce réacteur avait trente ans d’avance sur la technologie et utilisait les déchets nucléaires sur notre sol pour faire de l’électricité. Et nous disposons de réserves de ce combustible, assurant notre souveraineté énergétique nucléaire pour plusieurs milliers d’années.

Ce que je prône, c’est la mise en place d’un plan nucléaire européen (PNE), qui serait l’équivalent du plan Messmer français de 1974 mais à l’échelle de l’Union européenne. Un grand programme ambitieux avec une réactualisation du traité Euratom. Cela suppose évidemment que les Allemands arrêtent de mener la guerre énergétique contre le nucléaire français, conformément à l’esprit des principes fondamentaux de l’Union européenne. La relance du nucléaire va augmenter les capacités électriques de notre pays, avec des emplois non délocalisables.

La France, qui a été moteur de l’Union européenne avec Robert Schuman, créateur en 1951 de la première Communauté européenne du charbon et de l’acier (CEEA, préfigurant l’Euratom), a un rôle à jouer, celui de trait d’union entre les pays européens. Mais cela suppose trois choses. D’abord, qu’elle arrive à convaincre l’Union européenne de développer le nucléaire, qu’elle soit ensuite beaucoup plus autonome vis-à-vis de l’Otan et, enfin, beaucoup moins agressive vis-à-vis de la Russie. Il faut rééquilibrer les relations internationales dans ce monde qui devient multipolaire.

Fabien Bouglé pour le Club de Valeurs actuelles.

Guerre de l’énergie, au cœur du nouveau conflit mondial, de Fabien Bouglé, Éditions du Rocher, 304 pages, 18,90 €.

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