L’Italie aujourd’hui ! La France demain ?

Publié par le 22 Mai, 2018 dans Blog | 0 commentaire

L’Italie aujourd’hui ! La France demain ?

« Un Italien … C’est un Français de bonne humeur ! »

J’ai souvent entendu cette maxime qui rapproche nos deux peuples. Mais ces temps-ci, les Italiens ne sont pas de la meilleure humeur possible !

Ils viennent de porter au pouvoir une coalition hétéroclite entre le Mouvement 5 étoiles (M5S) et La Ligue, le mariage de la carpe et du lapin presque comme si Marine Le Pen faisait alliance avec Jean-Luc Mélenchon !

Outre le danger (ou la chance ?) que fait courir à l’Europe cette coalition anti-système, on peut se demander si ce qui arrive aujourd’hui à l’Italie, n’est pas le futur de la France … Car en France, également, la faille entre le peuple et ses élites ne cesse de s’élargir.

C’est le grand danger de l’expérience Macron : si un jour, les Français la rejettent, donc avec elle, le ni droite, ni gauche, il ne restera que le choix des extrêmes !

Ce matin, Eric Zemmour a dédié sa chronique à ce qui se passe de l’autre côté des Alpes :

Yves Calvi : la nouvelle coalition au pouvoir en Italie entre les deux partis qualifiés de populistes, la Ligue et le M5S effraye les capitales européennes et tous les milieux économiques …

Eric Zemmour : C’est un échange de mots aigres-doux qui en dit long, sur l’Italie, sur l’Europe, et sur l’état de nos régimes démocratiques. Il y a quelques jours, le Financial Times, le grand journal britannique des milieux d’affaires et de la finance internationale, a dénoncé le nouveau pouvoir qui s’installe en Italie en le qualifiant de « nouveaux barbares » ! Le patron de la Ligue, Matteo Salvini, a sèchement répondu, du tac au tac : « Je préfère être un barbare qu’un serf ! » Ah … Salvini connait le sens des mots et des symboles politiques. Un serf, au Moyen-Age, ce n’est pas tout-à-fait un esclave, mais ça n’est sûrement pas un citoyen. Un serf au Moyen-Age, a contacté des liens d’allégeance avec son seigneur qui lui permettent de vivre mais sent qu’il n’est pas une homme libre. Le régime s’appelle la féodalité et les seigneurs sont des féodaux.

Salvini a employé le mot juste. Officiellement, le peuple italien est un peuple libre, puisqu’il vote et choisit ses dirigeants. Mais on se souvient du mot du président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, qui avait dit aux Grecs, il y a quelques années : « les élections ne peuvent pas remettre en cause les traités. » Une autre façon de dire la même chose que Salvini !

Yves Calvi : Alors, Eric, qui sont ces nouveaux féodaux ?

Eric Zemmour : Les nouveaux féodaux sont assez simples à définir :

Eric Zemmour

C’est une oligarchie judiciaire, technocratique, financière qui règle la vie de l’Europe au nom des grands principes et des grands sentiments. Ceux-ci sont l’exacte anti-thèse du programme de la coalition qui a gagné les élections en Italie !

  • Si le gouvernement italien renvoie, comme promis, 500 000 étrangers clandestins, le juge européen lui dira que ces méthodes musclées ne respectent pas l’état de droit !
  • S’il verrouille le regroupement familial, il lui dira qu’il y a, dans les traités, un droit à une vie familial normale !
  • S’il veut soumettre toute construction de mosquée à un référendum local, comme c’est prévu dans le programme de la coalition au pouvoir, il lui parlera de la liberté religieuse !
  • S’il veut repousser les migrants venus de Lybie, il obligera la marine italienne à continuer de les sauver et de les ramener sur les plages italiennes !
  • Si, par ailleurs, le gouvernement italien relance son économie par des relances budgétaires, la Commission européenne lui rappela les obligations du traité de Maastricht !
  • S’il s’affranchit des principes de l’ordo-libéralisme, imposés par l’Allemagne à toute l’Europe, au nom de la bonne gestion, la Banque centrale européenne l’accusera de mettre en danger l’euro et fera pression sur des banques déjà fragiles !

Economiquement, c’est la Grèce ! Sur l’immigration, c’est la Hongrie et la Pologne ! L’Italie nouvelle est un mélange de Grèce, de Hongrie et de Pologne, un mélange explosif !

L’Italie est la troisième puissance de l’Europe après l’Allemagne et la France mais sur le plan économique et surtout industriel, l’Italie est même la deuxième puissance de l’Union !

Le Commission de Bruxelles ne pourra pas traiter l’Italie comme une vulgaire Grèce ! Les Allemands ne pourront pas lui dire de vendre ses îles et ses ports ! L’Allemagne de Merkel est cernée ! Après l’est, le sud ! Bientôt il ne restera comme allié à la Chancelière, que les Pays-Bas et la Finlande !

La France de Macron devra alors choisir son camp !

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