L’Occident se ramollit !

Publié par le 21 Août, 2020 dans Blog | 0 commentaire

L’Occident se ramollit !

Paralysé par une repentance entretenue par la gauche et les médias, ligoté par des démocraties qui laissent de plus en plus le pouvoir aux juges, l’Occident se laisse bercer d’illusion par les promesses d’un progressisme béat.

Seul le changement a droit de cité !

C’est une fuite en avant, notamment sociétale,  qui a vu nos députés aller jusqu’à voter la création de chimères, mélanges d’embryons d’humains et d’animaux et autoriser l’avortement quasiment jusqu’à une durée de gestation de 9 mois !

Un immigrationniste irresponsable menace l’identité et probablement la survie de la civilisation occidentale.

Seul un conservatisme éclairé pourrait stopper cette marche forcenée vers un avenir incertain que certains voient même comme un suicide collectif de l’Occident.

Mais n’est-il pas paradoxal de voir que les peuples qui, en Europe, défendent le plus énergiquement leur liberté de penser, leur identité et leur souveraineté n’appartiennent pas aux nations fondatrices de l’Union européenne mais aux pays de l’Est entrés plus tard dans l’Europe ?

Non, c’est normal car ces pays gardent un souvenir très présent et douloureux de leur perte de souveraineté quand ils étaient sous domination soviétique ! Et pourtant, aujourd’hui, ils sont aux côtés de Vladimir Poutine, meilleur défenseur des racines chrétiennes de l’Occident !

Voici un article du Gatestone Institute qui fait le point sur les conservateurs européens :

À la recherche des conservateurs européens

De gauche à droite : Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, le chancelier autrichien Sebastian Kurz, le Premier ministre tchèque Andrej Babiš, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et le Premier ministre slovaque Peter Pellegrini

Y a-t-il en Europe des conservateurs, c’est-à-dire des gens qui défendent la responsabilité individuelle, l’indépendance nationale, le marché libre, une seule loi identique pour tous, la famille traditionnelle et la liberté d’opinion et de religion au sens le plus large du terme ?

Apparemment, non. Les politiciens qu’on appelle conservateurs – comme Angela Merkel en Allemagne, Jacques Chirac en France ou Frederik Reinfeldt en Suède – sont en réalité des gens qui, souvent, à l’instar de leurs partis, appartiennent à la gauche modérée. On pourrait dès lors conclure que le conservatisme a disparu des pays qui l’ont vu naître.

On aurait tort. Un mouvement conservateur assez important existe et est en train de grandir en Europe. Mais il n’apparaît pas comme tel au grand jour car il est occulté par des qualificatifs infamants tels que populiste, nationaliste, extrémiste de droite et même néonazi. Ce mouvement, je le qualifie d’un autre nom, civilisationiste, pour indiquer :

  • qu’il met l’accent sur la préservation de la civilisation européenne
  • et qu’il encourage certaines politiques clairement non conservatrices (comme l’augmentation des pensions et des aides sociales).

La préoccupation principale des civilisationistes n’est ni la lutte contre le changement climatique, ni la construction européenne, ni la gestion de la menace russe ou chinoise mais bien la préservation de la civilisation et du passé bimillénaires de l’Europe qu’ils craignent de voir devenir une extension du Moyen-Orient ou de l’Afrique. À l’heure actuelle déjà, on constate que des Européens autochtones se plaignent d’être comme des étrangers dans les villes où ils sont nés, que des retraités ont trop peur de sortir de chez eux et que des élèves juifs et chrétiens sont malmenés par des brutes immigrées. Imaginez à quoi ressembleront les choses une fois que les proportions auront changé.

L’angoisse des civilisationistes est due principalement à quatre facteurs : la démographie, l’immigration, le multiculturalisme et l’islamisation (ou en abrégé DIMI, qui rappelle le terme arabe dhimmi désignant les Juifs et les chrétiens soumis à la domination des musulmans).

Les quatre éléments qui composent les facteurs DIMI sont intimement liés : les carences démographiques créent un besoin en immigration qui, à son tour, incite à un multiculturalisme en grande partie caractérisé par l’islamisation.

Commençons par la démographie. Chaque année la population autochtone d’Europe, en raison de ses faibles taux de natalité d’environ 1,5 enfants par femme, diminue de plus d’un million d’habitants, un chiffre en constante augmentation depuis des années. Pour maintenir cette population à niveau, il faut une immigration annuelle qui surpasse ce nombre (peu d’immigrants arrivant en Europe sont des nouveau-nés).

Le contingent potentiel d’immigrants excède de loin ce nombre. Il suffira pour s’en convaincre de citer deux chiffres : un ancien ministre iranien de l’agriculture a prévu qu’en raison des pénuries d’eau, c’est jusqu’à 70% de la population du pays, soit 57 millions d’Iraniens, qui émigreront. Selon les prévisions, la population africaine va tripler d’ici à l’année 2100, ce qui conduira à l’émigration de centaines de millions de personnes qui iront trouver refuge en Europe. Dans trente ans, un quart de la population de l’Union européenne sera, selon Stephen Smith, d’origine africaine.

L’immigration en provenance de pays non-occidentaux comporte une série de difficultés pratiques : nouvelles maladies, barrières linguistiques, manque de qualification professionnelle et chômage élevé.

Produit d’un mélange d’assurance culturelle chez les immigrants et d’une culpabilité mêlée de doute existentiel chez les Européens, le multiculturalisme pose comme principe l’égalité morale de toutes les cultures et ne voit aucune raison de préférer la civilisation européenne à toute autre civilisation. Ainsi la burqa est tout aussi valable qu’une robe de bal et les burkinis aussi acceptables que les bikinis.

Conférence sur le conservatisme national tenue les 3 et 4 février 2020 à Rome

Enfin, l’islamisation entraîne une série d’actes d’hostilité et d’attitudes dominatrices incompatibles avec les façons d’être occidentales : port du voile obligatoire, zones de non-droit partiel, taharrush (harcèlement sexuel), förnedringsrån (vols avec humiliation), viols collectifs, esclavage, mariages consanguins, polygynie, crimes d’honneur, mutilation génitale féminine, réglementation Rushdie, violence djihadiste, imposition de la loi islamique à tout le monde et nihilisme enraciné.

L’Establishment que j’appelle les « Six P » (police, politiciens, presse, prêtres, professeurs et procureurs) oppose aux facteurs DIMI une réponse béate. Focalisés sur les aspects négatifs de l’histoire européenne, particulièrement l’impérialisme, le fascisme et le racisme, l’élite exprime une culpabilité omniprésente et, en règle générale, approuve et même encourage une transformation de l’Europe qui couperait celle-ci de son histoire et de sa culture.

Les civilisationistes répondent à cette tendance par une inquiétude toute conservatrice en s’efforçant de résister à cette transformation. Ils ne se sentent pas coupables. Au contraire, ils ont de l’estime pour les traditions nationales et considèrent que l’Europe, marquée par l’effondrement de ses valeurs, est menacée de sombrer en tant que civilisation en devenant une extension du Moyen-Orient ou de l’Afrique.

Les civilisationistes sont décriés par l’Establishment qui les dépeint comme de vieux ratés passéistes, faibles et ignorants. Même les analystes éprouvant de la sympathie pour les civilisationistes, parmi lesquels d’éminents auteurs comme Bat Ye’or, Oriana Fallaci et Mark Steyn, considèrent que la cause est perdue et voient le « Londonistan » et la République islamique de France comme inéluctables.

Or, il n’en est rien. Les civilisationistes constituent déjà un mouvement puissant : alors qu’ils occupaient une place marginale il y a vingt ans, ils ont désormais acquis une position centrale dans plusieurs pays. Ils ont été ou sont la principale opposition parlementaire en Finlande, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne et en Suède. Ils ont fait ou font partie du gouvernement en Autriche, en Estonie, en Italie, en Norvège et en Suisse. Ils sont au pouvoir en Pologne au sein d’une coalition et en Hongrie où ils sont seuls aux commandes. Leur échec est donc loin d’être inéluctable.

À la lumière de ces observations, on peut faire quelques prévisions :

Premièrement, puisque personne ne dit « avant je m’inquiétais à propos des facteurs DIMI mais plus maintenant », le nombre de civilisationistes va continuer à augmenter. Dans 15 ou 20 ans tout au plus, il est probable qu’ils domineront la scène politique européenne, à l’exception majeure du Royaume-Uni où ils sont au point mort. Au terme d’une lutte longue et âpre, le mouvement à contre-courant pour la restauration des valeurs traditionnelles finira par triompher.

Deuxièmement, les civilisationistes ont trois voies d’accès au pouvoir : en détenant celui-ci comme en Hongrie et en Pologne, en s’alliant aux conservateurs de nom comme en Autriche et en s’alliant à la gauche comme en Italie. La gauche elle-même peut elle aussi, dans des proportions restreintes, amener au pouvoir certaines idées conservatrices, comme au Danemark. À l’avenir, de nouvelles voies d’accès au pouvoir pourraient se créer.

Troisièmement, les pays de l’ancien Pacte de Varsovie ouvriront la voie vers cet avenir. Ils observent les erreurs commises par l’Europe de l’OTAN et sont résolus à ne pas les répéter. Parmi ces pays, on compte le groupe de Visegrád (Pologne, République tchèque, Slovaquie et Hongrie) ainsi que l’Allemagne orientale, la Roumanie et la Bulgarie. Depuis un millénaire, la partie orientale de l’Europe est à la traîne par rapport à sa partie occidentale. C’est donc un revirement remarquable.

Quatrièmement, les civilisationistes ne sont pas connus pour leur esprit intellectuel ou leurs principes de sorte que les voir comme des conservateurs peut surprendre. Mais ils progressent bon an mal an en ce sens. Ce qui a commencé de façon instinctive, un populisme à l’état brut et une pure logique majoritaire, est en train d’évoluer vers quelque chose de plus raffiné au moment où les civilisationistes se déplacent vers le centre du spectre politique afin d’augmenter le nombre de soutiens. L’autosatisfaction se voit modulée par l’expérience. Des intellectuels font leur apparition notamment Douglas Murray (Royaume-Uni), Alejandro Macarón (Espagne), Renaud Camus (France), Bat Ye’or (Suisse), Thilo Sarrazin (Allemagne), Christian Zeitz (Autriche), Viktor Orbán (Hongrie) et Lars Hedegaard (Danemark).

Pour éviter la crise provoquée par la démographie, l’immigration, le multiculturalisme et l’islamisation, il faudra préserver les meilleures spécificités du continent. C’est pourquoi les civilisationistes représentent l’espoir du conservatisme et l’avenir de l’Europe.

Daniel Pipes pour le Gatestone Institute.

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