Macron ou la stratégie du chaos

Publié par le 29 Jan, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Macron ou la stratégie du chaos

J’ai déjà présenté Yves Mamou, l’auteur de l’ouvrage Le Grand Abandon dans un précédent article.

Son livre est un réquisitoire implacable sur la trahison des élites dans le domaine de l’immigration et de l’islamisation de la France.

Aujourd’hui, je relaye l’un de ses articles paru dans Causeur dans lequel il analyse les arrières-pensées d’Emmanuel Macron quand il se permet de rapprocher la guerre d’Algérie du massacre des Juifs par les nazis.

Macron, la stratégie du chaos au service de sa réélection

Emmanuel Macron compare la guerre d’Algérie à la Shoah. Le président de la République mène-t-il une stratégie de chaos ethnique pour assurer sa réélection ? Quel bien peut-il sortir de la « nazification » des Français rapatriés d’Algérie ? 

Le président de la République Emmanuel Macron est allé à Jérusalem, commémorer le 75e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz, pour mieux reprocher aux Israéliens d’instrumentaliser la Shoah. « Nul n’a le droit de convoquer ses morts pour justifier quelque division ou quelque haine contemporaine » a déclaré Emmanuel Macron devant un parterre de présidents et de chefs d’État. Une manière très Quai d’Orsay de reprocher aux Israéliens de se comporter comme des nazis vis-à-vis des Palestiniens et d’invoquer la Shoah pour paralyser la « solution à deux États ».

Sans grande vergogne, dans l’avion qui le ramenait jeudi 23 janvier d’Israël, le chef de l’État a convoqué trois journalistes pour dresser une équivalence entre la guerre d’Algérie et la Shoah. M. Macron a expliqué que la France devait revisiter la mémoire de la guerre d’Algérie (1954-1962) pour mettre un terme au « conflit mémoriel » qui « rend la chose très dure en France ». Le président a affirmé que le conflit algérien qui s’est achevé en 1962 irradie au sein de la société française avec une intensité égale à celle de la Shoah. « La guerre d’Algérie est sans doute le plus dramatique (des conflits mémoriels). Je le sais depuis ma campagne. Il est là, et je pense qu’il a à peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995 », a affirmé Emmanuel Macron, devant trois journalistes du Monde, du Figaro et de Radio J.

Macron excite l’extrême droite

Cette mise en équivalence radioactive de la Shoah et la guerre d’Algérie est soit une provocation à destination de la droite et de l’extrême droite, soit une conviction profonde du président. S’il s’agissait de générer le buzz à droite, l’opération a été réussie ! Dans quel but ? Le but était-il de camper Les Républicains et le Rassemblement national en défenseurs de la Shoah ? On ne comprend pas bien.

A moins que le président de la République n’ait exprimé une conviction personnelle.

Au cours de sa campagne électorale de 2017, Emmanuel Macron avait déjà évoqué la guerre d’Algérie comme un « crime contre l’humanité ». Là, comment ne pas donner raison à Bruno Retailleau (LR) qui a dénoncé, dans Le Figaro, une double offense: pour « les soldats français qui ont combattu en Afrique du Nord et qui se voient assimilés aux bourreaux de la pire espèce » et pour « les victimes de la Shoah puisque cet insupportable rapprochement revient à relativiser la monstruosité qu’a été l’Holocauste ».

Peut-on « nationaliser » les Français musulmans ? 

Toute cette agitation très émotionnelle et très stérile autour d’une mémoire de la Shoah encore vive et autour d’une mémoire de la guerre d’Algérie qui ne demande qu’à flamber, masque le seul vrai problème dont souffre la France aujourd’hui, à savoir qu’une nation islamique est aujourd’hui en formation sur le sol de France et en passe de faire sécession.

Dès 2003, le philosophe Shmuel Trigano évoquait une « démission »(1) de la République à l’égard des problèmes d’immigration musulmane. Il regrettait l’importance des flux migratoires et protestait contre l’attribution sans conditions de la nationalité française à ces mêmes migrants musulmans. « Pour entrer dans la citoyenneté, il faut donc entrer par la porte de la nationalité et pour passer ce seuil, il doit y avoir un portier, l’État, qui impose des conditions d’entrée » écrivait Shmuel Trigano. Il ajoutait : « il n’est pas normal que l’islam et les Arabes soient dispensés de ce qui fut exigé des Juifs et des Chrétiens, après la révolution de 1789, pour entrer dans la nation française ».

La France n’est pas assez exigeante

Les Juifs, présents sur le territoire français depuis plusieurs siècles, n’ont fait leur entrée dans la nation française qu’en 1807. A l’occasion d’une assemblée convoquée par Napoléon, les Juifs furent sommés de répondre à douze questions pour le moins gênantes. Et qui seraient tout aussi gênantes si elles étaient posées aujourd’hui, aux représentants de la communauté musulmane. Exemples : « Aux yeux des Juifs, les Français sont-ils leurs frères ou sont-ils des étrangers ? » (question 4) ; « Dans l’un et l’autre cas, quels sont les rapports que leur loi leur prescrit avec les Français qui ne sont pas de leur religion ? » (question 5) ; « Les Juifs nés en France et traités par la loi comme citoyens français regardent-ils la France comme leur patrie ? Ont-ils l’obligation de la défendre ? Sont-ils obligés d’obéir aux lois et de suivre toutes les dispositions du Code Civil ? » (Question 6).

Aurait-il été « raciste » de poser aux musulmans candidats à l’émigration en France les questions qui furent imposées aux Juifs ? « Est-il licite aux Juifs d’épouser plusieurs femmes ? » (Question 1) ; « Une juive peut-elle se marier avec un Chrétien et une chrétienne avec un Juif ou la loi veut-elle que les Juifs ne se marient qu’entre eux ? »(Question 3)…  etc.

Comme le fait remarquer Trigano, ces questions « très simples » mais « très exigeantes »ont amené une révolution dans le monde juif. Ce Sanhédrin(2) de 1807 qui réunissait des rabbins de toute l’Europe a rapidement conclu qu’il était préférable « de dissocier les lois religieuses des lois civiles et politiques du judaïsme, déclarant ces dernières caduques, au profit de la loi française, allant jusqu’à proclamer qu’obéir aux lois de l’État était un devoir religieux pour les Juifs ».

Un processus inverse de « dé-nationalisation » a été infligé un siècle plus tard, sous la Troisième République, à l’Église catholique. Au nom de la laïcité qui devenait l’espace de la citoyenneté et du politique, les institutions de l’État ont été désintriquées des institutions du catholicisme. L’Église est certes demeurée influente par ses écoles « privées », par sa capacité de mobilisation des fidèles sur des sujets de société (le mariage pour tous est dans toutes les mémoires), mais elle a cessé de se confondre avec l’État. Elle s’est « citoyennisée ».

Aucun de ces processus n’a été appliqué à l’islam qui a été introduit en force sur le sol européen. Les pouvoirs politiques ont ouvert les frontières à l’immigration musulmane pour faire chuter les coûts du travail. Les musulmans ont été érigés en victimes pour éviter la révolte.

Beauf blanc contre victime musulmane

Une série de malversations idéologiques s’en est suivie : dans les années 1980, le prolétaire blanc de souche a été évincé de son piédestal communiste révolutionnaire au profit de la victime immigrée. L’un est devenu un « beauf raciste » tandis que l’autre était paré des qualités de la victime.

Dans les années 2000, cette victime immigrée a été identifiée à la victime palestinienne qui souffrait sous les coups du colonialisme juif. Avec la complicité des Européens, la Nakba(3) a été progressivement installée comme un équivalent de la Shoah et les Israéliens ont été considérés comme des nazis. C’est ce qui explique qu’Emmanuel Macron peut aller aujourd’hui à Jérusalem se lamenter sur la Shoah, accuser les Israéliens d’instrumentaliser l’extermination des Juifs, puis dans la même journée, faire un esclandre contre la police israélienne qui assure sa sécurité avant d’aller congratuler le négationniste Mahmoud Abbas à Ramallah.

Traitement de faveur

Dans l’avion de retour d’Israël, Macron a convoqué trois journalistes et a prétendu régler de brûlantes questions « mémorielles » en dressant une équivalence entre la guerre d’Algérie et la Shoah. C’est tout comme si le président de la République avait entrepris de nazifier les Pieds-noirs et les Harkis qui se sont battus pour la France !

Quel bien peut-il surgir de pareilles déclarations présidentielles ? On se le demande !

Quel bien peut-il surgir des propos d’un homme qui préside aux destinées d’un pays qui compte des milliers de Pieds-noirs et des dizaines de milliers de descendants de Pieds-noirs; d’un pays qui compte des dizaines de milliers de Harkis et de descendants de Harkis, et d’un pays, toujours le même, qui compte surtout plusieurs millions d’immigrés venus d’Algérie et qui ont fait leur vie en France ? Quel bien peut-il sortir des propos d’un président de la République qui nazifie les uns et porte les autres au pinacle ? On se le demande !

La seule réponse possible est qu’un pouvoir politique français, issu des grandes écoles, met en place une stratégie du chaos pour générer la peur et se maintenir au pouvoir. Ce pouvoir politique ne parait plus guère assuré de sa réélection et a entrepris d’instrumentaliser le chauvinisme maghrébin pour promouvoir les violences ethniques, générer le chaos et se maintenir au pouvoir en récupérant les voix des citoyens terrorisés par des violences que le pouvoir politique semble encourager. Quel sort la justice et la police réserveront-ils à ceux qui se révoltent contre le traitement de faveur accordé à une immigration arabe et musulmane que le pouvoir politique délie de toute obligation vis-à-vis du peuple français et de la République française ? On se le demande et nous ferions bien d’être nombreux à nous en inquiéter !

Yves Mamou pour Causeur.

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