Oui, le progressisme est un virus !

Publié par le 7 Avr, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Oui, le progressisme est un virus !

Nous gagnerons la guerre contre le coronavirus. C’est certain car les peuples savent se mobiliser naturellement contre un ennemi qui porte l’odeur de la mort.

Il sera beaucoup plus difficile de se débarrasser du développement du progressisme qui s’apparente de plus en plus à un virus mortel pour notre civilisation.

Le coronavirus s’attaque en priorité aux personnes les plus faibles, notamment les plus âgées. Mais c’est dans les universités d’abord américaines puis françaises que le virus du progressisme a décidé de commencer sa sournoise contagion. En capitalisant sur les jeunes qui propageront ensuite largement la maladie.

Le plus grave est que ce virus s’habille des habits de la modernité et surtout de la notion de bien. D’ailleurs son propre nom n’est-il pas un brevet de respectabilité ? Aussi, ses ennemis sont facilement et immédiatement rangés dans le camp du mal !

Le néo-féminisme, branche la plus active du progressisme, a lancé depuis quelques années, une véritable attaque épidémique contre l’homo Erectus (blancus et hétérosexus en particulus).

Mais personne ne sera jamais plus crédible qu’un noir pour dénoncer les excès de l’antiracisme et une femme pour s’opposer aux excès du néo féminisme.

Je laisse donc la parole à Bérénice Levet qui sonne la charge contre le néo-féminisme ayatollesque dans un article paru dans Valeurs actuelles :

Résister au féminisme

Des slogans toujours dans la délicatesse …

Jusqu’où et jusqu’à quand allons-nous laisser les féministes décider des oeuvres d’art dont nous pouvons nous nourrir ? Jusqu’à quand allons-nous laisser les journalistes légitimer les discours de ces militantes qui ne travaillent qu’à disqualifier notre modèle de civilisation ?

Non, la civilisation occidentale, et singulièrement la civilisation française, n’est pas réductible à une histoire de domination des femmes par les hommes. Or, qui osera encore se faire l’avocat de la partition que la France a composée sur ce thème universel de la différence des sexes ? Depuis la déferlante #MeToo, il est entendu que la libération de la parole des femmes est une heureuse chose. Il n’y eut guère, dans le contexte de #MeToo et alors que la pression était à son comble, que la romancière et dramaturge Yasmina Reza pour oser rompre ce concert d’unanimité : « Je n’ai aucune intention de libérer ma parole. » Qu’est-ce qu’une parole libérée, et singulièrement celle aiguillonnée par les hashtags des réseaux sociaux, sinon une parole libérée de tout scrupule, une parole qui lâche la bride à ce que Corneille appelait « les enfants impétueux [du] ressentiment » ?

Bérénice Levet

Évidemment, sur fond d’esprit de repentance et d’ignorance crasse de notre histoire, le discours féministe, par la teneur et l’indigence de son intrigue – les femmes victimes des hommes -, séduit. Il séduit les médias qui exècrent la nuance, selon le mot de Roland Barthes, il séduit l’homme démocratique, cet homme pressé, tel que décrit par Alexis de Tocqueville, peu enclin à l’effort et qui a un goût marqué pour les idées générales qui « ont ceci d’admirable qu’elles permettent à l’esprit humain de porter des jugements rapides sur un grand nombre d’objets à la fois ». Dans le sillage de l’attribution à Roman Polanski du césar du meilleur réalisateur, dans l’arsenal du ressentiment qu’inspirait à ces enfants gâtés, accoutumés à voir chacun plier devant leur sommation, la résistance que leur opposaient des esprits farouchement libres, était lancé le hashtag #Jesuisvictime.

Avec celui-ci, le militantisme féministe tombe le masque et se dévoile pour ce qu’il est, une vaste entreprise de fabrique des victimes.

Dans le cadre de l’affaire Denis Baupin, accusé de harcèlement et d’agressions sexuelles, la députée Europe Écologie-Les Verts Barbara Pompili avait parlé d’une « injonction à se déclarer victime » et sur ce point, le témoignage le plus puissant est celui de Samantha Geimer, violée à 13 ans par Polanski (crime pour lequel le cinéaste a fait de la prison, ainsi qu’elle-même le rappelle), mais qui refuse obstinément de se peindre en victime: « Le problème, explique-t-elle avec sagacité, c’est que les militants ne peuvent rien tirer de vous […] Ils ont besoin de victimes» (le Monde, 23 janvier 2018).

On aime à répéter que les femmes se sont mises à parler parce qu’elles ont découvert qu’elles n’étaient pas seules victimes, mais si le processus était inverse, si elles s’étaient mises à parler afin de n’être pas seules, de n’être pas marginalisées ? L’individu contemporain est d’une vulnérabilité extrême aux injonctions collectives. Nous ne devons pas être dupes, les violences dont des femmes et non les femmes peuvent être victimes ne sont que des alibis – les événements de Cologne où les agresseurs et les violeurs étaient des migrants l’avaient déjà laissé entrevoir. Ces campagnes orchestrées contre la violence masculine poursuivent des objectifs très nets, tous tournés contre notre modèle de civilisation. II ne s’agit pas d’incriminer tel ou tel comportement mais bien les hommes, et d’ailleurs non, pas les hommes dans leur universalité, et c’est pourquoi Dominique Strauss-Kahn, Harvey Weinstein, Roman Polanski, Patrick Bruel ou Woody Allen font chacun figure d’idéal (et qu’à l’inverse, on prend soin, à l’image de Florence Foresti, de ne pas mentionner Tariq Ramadan), le mâle blanc hétérosexuel, et c’est encore mieux s’il a plus de 50 ans et est juif.

L’hétérosexualité, le désir que les deux sexes s’inspirent est bien ce dont les Virginie Despentes, Caroline De Haas, Adèle Haenel, espèrent venir à bout.

La pudibonderie en a rêvé, le féministe est en train de le faire !

Partout et toujours, la femme est exposée, la vigilance doit s’exercer sans relâche, et ce depuis la plus tendre enfance. Il s’agit bien de fomenter la guerre des sexes, de faire vivre l’homme et la femme chacun de leur côté, mais d’abord, et la chose devrait nous être particulièrement odieuse, de compromettre cette chose si belle, si précieuse, si fragile aussi, qu’est la confiance entre les hommes et les femmes. Cette confiance est pourtant un acquis magnifique de la civilisation, et singulièrement de la civilisation française, pays de la mixité et de la complicité entre les sexes.

Les vociférations de ces dernières semaines me confirment dans l’idée qu’il est plus urgent que jamais de nous libérer du féminisme, s’il m’est permis de me citer. « Atmosphère servilement féministe », disait François Truffaut de la France et singulièrement de Paris en 1977, alors qu’il s’apprêtait à sortir son magnifique film L’homme qui aimait les femmes, résolu à ne pas plier. Un an plus tard, en 1978, Jean Anouilh montait la Culotte, pièce désopilante, avec Jean-Pierre Marielle dans le rôle de l’homme cloué au pilori, dans une France désormais entre les mains des femmes. Michel Déon, au sortir de la représentation, se réjouissait « de respirer un air de liberté ».

Voilà ce qui nous fait cruellement défaut. Le rire n’est plus de résistance mais de collaboration. L’heure est en effet à la reddition. Le vendredi 6 mars, les éditions Hachette faisaient savoir qu’elles renonçaient à publier les Mémoires de Woody Allen. Cependant, Fanny Ardant, Lambert Wilson, Juliette Binoche, Patrick Chesnais n’ont pas craint de faire entendre leur voix, Manuel Carcassonne, le directeur des éditions Stock, qui, le même jour, se flattait de publier Woody Allen appelait vaillamment à « résister à l’esprit du temps ».

La France courtoise, galante et libertine doit se ressaisir.

Bérénice Levet pour Valeurs actuelles.

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