Pourquoi aurions-nous honte ?

Publié par le 13 Août, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Pourquoi aurions-nous honte ?

Oui, pourquoi aurions-nous honte ?

Pourquoi aurions-nous honte … de nous-même ?

Pourquoi aurions nous honte de notre civilisation, construite pas à pas, par des dizaines de générations de Français et d’Européens ?

Pourquoi aurions-nous honte de la progression constante de nos valeurs vers plus de liberté et plus d’égalité ? Quel chemin parcouru depuis le Moyen-Âge !

Mais certains, même dans nos rangs, mettent en doute la valeur de la civilisation occidentale au nom des erreurs qu’elle a pu commettre.

Et que nous montrent-ils en exemple, qui veulent-ils que l’on respecte, voire que l’on imite ?

« L’islam, religion de paix et de lumière », disent-ils ?

Rappelons-nous les nombreuses déclarations provocantes des socialistes par le passé :

La simple observation du monde musulman n’engage pas à vouloir l’imiter ! Quid de la démocratie dans les pays musulmans ? Quid de l’égalité homme-femme qui y règne ? Quid de leur générosité à accueillir les migrants venus d’Afrique ? Quid aussi, de leur développement économique depuis trois siècles ?

Notre civilisation est attaquée par des associations qui dénoncent le racisme et le sexisme de certains pays d’Europe vis-vis des musulmans et tout particulièrement des musulmanes empêchées de se vêtir comme elles l’entendraient …

Les tenants du communautarisme anglo-saxon veulent l’implanter en France et en Europe. C’est le thème de la chronique de Natacha Polony, parue ce week-end dans le Figaro :

Les taupes du communautarisme américain

L’Europe est un continent d’oppression. Aveugles que nous sommes, nous nous imaginions avoir, après les tragédies du XX ème siècle, construit une société à peu près préservée des horreurs que peut inventer l’être humain, et même avoir développé une forme de liberté et d’épanouissement des individus qu’aucune époque et aucun autre lieu n’ont connue.

Une tribune publiée dans La Libre Belgique le 2 août entend nous dessiller. L’Europe discrimine « les femmes musulmanes ». L’identité des signataires, outre qu’elle nous apprend le nombre impressionnant d’associations qui semblent trouver très secondaires l’incarcération en Arabie saoudite d’un blogueur condamné à mille coups de fouet pour athéisme, la criminalisation de l’apostasie en Égypte ou les pressions exercées sur les femmes tunisiennes pour qu’elles se voilent, nous prouve qu’il existe de plus en plus de figures, dont la plus médiatique est la chroniqueuse Rokhaya Diallo, pour s’investir dans la remise en cause obstinée de tous les fondements de la laïcité européenne, et en particulier française.

Le plus frappant est l’accumulation de tous les syllogismes habituels en la matière, pour démontrer que les pays de l’Union européenne cibleraient, par racisme bien sûr, et par sexisme puisqu’il ne faut négliger aucun argument porteur, les « musulmanes », sorte d’entité globale qui ne souffre apparemment aucune expression individuelle. Le raisonnement est simple : il existe des législations en Europe qui limitent le port de signes religieux. Elles ont une conséquence sur les musulmanes qui portent le voile. Conclusion : ces législations discriminent volontairement les femmes musulmanes. La preuve, « ces restrictions sont souvent adoptées suite à des débats publics houleux sur les tenues vestimentaires de femmes musulmanes et sur la présence des musulmans en Europe ».

Merveille de malhonnêteté intellectuelle : des groupes activistes ou des individus soucieux d’affichage identitaire provoquent une polémique en cherchant à rompre le consensus social autour des usages et des modes de vie, la société est obligée de clarifier juridiquement des règles jusque-là implicites, et voilà que l’affaire devient un scandaleux ciblage de certaines populations, la preuve d’une islamophobie congénitale européenne.

Mieux, ce sont les sociétés européennes qui sont accusées de sexisme, et non une idéologie qui entend montrer par un morceau de tissu le contrôle du corps des femmes et l’obligation de « pudeur » qui leur est faite. Pourtant, cette tribune marque une avancée dans le combat idéologique que mènent ces associations et groupuscules contre la laïcité dans sa dimension européenne et plus particulièrement française.

Pour la première fois est explicitement visée, non pas telle ou telle polémique estivale sur les tenues de plage, ou tel différend autour du règlement intérieur d’une entreprise, mais bien la neutralité de l’État et de ses agents, telle que la prescrit la loi de 1905.

Mais ce qui doit nous alerter, c’est bien la rhétorique employée pour faire passer cette remise en cause majeure de notre consensus politique et social pour un rétablissement de la justice et de l’égalité. Tout le vocabulaire de la propagande communautariste est là, dans ces voeux pour une Europe « inclusive », une Europe de la « non-discrimination »… Un vocabulaire directement importé des États-Unis.

Car le véritable noeud du problème est là :

La guerre que mènent ces activistes obsédés par les races et les différences, contre l’universalisme hérité des Lumières, est le parfait produit du soft power américain.

George Soros dans Valeurs actuelles

Tous ces militants ont d’ailleurs généralement bénéficié de formations pour assimiler la rhétorique communautariste, et leurs associations sont généreusement subventionnées par des fondations américaines soucieuses de répandre sur l’ensemble de la planète la merveilleuse pax americana, à l’image de l’Open Society Justice Initiative, financée par le milliardaire américain George Soros, qui a donc porté les « restrictions vestimentaires imposée aux femmes musulmanes » devant la Commission des droits de la femme et de l’égalité entre les genres, du Parlement européen.

Du lobbying culturel et juridique parfaitement orchestré.

Et parfois soutenu par la machine d’État américaine puisque, au lendemain de l’attentat de Charlie Hebdo, Barack Obama s’était fendu d’un discours pour expliquer que la France payait les discrinlinations qu’elle inflige à ses populations immigrées …

Par petites touches, pied à pied, ces militants sont en train d’importer en Europe le modèle communautariste anglo-saxon qui est en fait le corollaire culturel du néolibéralisme économique : des individus et des communautés juxtaposés dans un même espace, sans aucun lien ni aucune valeur en commun, sous la seule régulation du droit et du marché organisés au profit de multinationales déterritorialisées, dans un espace mondial globalisé, indifférencié, pour que, à quelque communauté qu’il appartienne, un individu communie avec ses semblables dans la trilogie baskets-soda-smartphone.

Un des combats de l’Europe sera, dans les années à venir, de maintenir son modèle universaliste. Encore faut-il que l’Union européenne ne soit pas, par sa porosité aux lobbys, le cheval de Troie de la globalisation néolibérale.

Natacha Polony pour le Figaro.

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