Quand aurons-nous le courage de
cesser de subventionner la presse ?

Publié par le 24 Juil, 2023 dans Blog | 3 commentaires

Quand aurons-nous le courage de cesser de subventionner la presse ?

La France est-elle une économie libérale ?

Pas vraiment ! Surtout si l’on analyse ce qui fait vivre la presse ! Les grands médias sont certes détenus par des milliardaires – donc dans le domaine privé – mais ils sont largement subventionnés par l’Etat ?

Regardons les chiffres de 2021 publiés par le ministère de la culture quant aux subventions touchées par ces milliardaires :

  • Subventions 2021 (en millions d’euros)

    Bernard Arnault (Aujourd’hui en France, Le Parisien, Les Échos) : 15,7 minions d’euros,

  • Xavier Niel (en particulier Le Monde) : 8,2 millions d’euros,
  • Dassault (Le Figaro) : 7,7 millions d’euros,
  • Patrick Drahi (Libération et L’Express) : 7,5 millions d’euros,
  • Lagardère (Paris Match et le JDD) :  2,2 millions d’euros,
  • Pinault (Le Point) : 1,2 million d’euros,
  • Kretinsky (Marianne) : 1 million d’euros.

Au total, 7 milliardaires engrangent plus de 43 millions d’euros d’argent public !

Des chiffres dignes d’une économie administrée mais indignes de la garantie d’une presse libre.

Comment ne pas s’interroger sur l’indépendance de la presse quand on a observé, en 2017, l’évident parti des grands médias pour la candidature d’Emmanuel Macron.

Rappelez vous des innombrables unes de magazines dont Emmanuel Macron, le candidat du Système, avait bénéficié :

On notera que, par une loi scélérate votée sous François Hollande, des magazines comme Valeurs actuelles peuvent être arbitrairement privés de subventions, sous prétexte qu’une justice partisane les a condamnés !

A l’occasion de la grève des journalistes du JDD, voici un article de Boulevard Voltaire qui s’interroge sur la situation de la presse française :

JDD : l’argent public pèse sur la liberté de la presse

Le bras de fer entre Vincent Bolloré et les membres de la rédaction du Journal du dimanches’éternise. L’absence de ce journal dans les kiosques en laissera indifférent plus d’un, dont je fais partie. Mais ce conflit peut inspirer quelques réflexions de bon sens.

Dans une entreprise, c’est le capital qui nomme les dirigeants, en général indirectement viaun conseil d’administration. Que cela plaise ou non aux salariés, c’est ainsi depuis qu’existe le concept de société. L’expérience des soviets n’a rien d’enviable, nonobstant ce qu’en pensent quelques rescapés du Stalinocène en voie d’extinction. Les salariés qu’un dirigeant ne satisfait pas ou plus sont libres de coller leur démission et de partir vers un pré localisé là où l’herbe est plus verte. Et il n’y a pas de raison objective pour que, dans des entreprises de presse, ce soit différent.

Le sectarisme quasi univoque dont témoigne le microcosme politico-médiatique prompt à fustiger l’orientation du JDD souhaitée par son actionnaire est bien triste. Il fleure bon son Saint-Just et son mantra « pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Le quasi-monopole d’une bien-pensance se sent si fort qu’il prétend interdire toute concurrence ! C’est, littéralement, un abus de position dominante, avec d’éventuels recours à la puissance régalienne quand celle-ci devrait s’abstenir au nom d’une très hypothétique neutralité de l’État. N’oublions pas, en outre, que dans ce monde orwellien, les censeurs se proclament généreusement les défenseurs de la démocratie.

Il serait donc temps de poser un constat qui répugne à toutes ces belles âmes : la prestation de service consistant à diffuser une information (fiable ?) devrait être rémunérée par un acte de commerce. Sauf que quand les médias n’inspirent plus confiance, la diffusion payante diminue et les recette publicitaires chutent. Le traitement normal, dans une entreprise, serait de tenter d’augmenter les revenus en inspirant plus de confiance à plus de gens. Mais nous sommes en France, l’argent public se déverse très généreusement : subventions au numéro, TVA réduite, tarifs postaux préférentiels, déduction fiscale des journalistes. C’est pas cher, c’est l’État qui paie ! Faut-il voir dans cette dépendance financière des médias une explication à leur docilité à un discours public qui ressemble souvent à de la propagande ? Que nenni, quel affreux soupçon ! L’argent public français ne saurait en rien être corrupteur ! Pourtant, suivre l’argent permet d’identifier bien des allégeances.

Soyons clairs : il y a des médias qui parviennent tant bien que mal à faire financer leur fonctionnement par la diffusion payante, le don et la publicité commerciale sans user de toute la palette de ces expédients onéreux pour le contribuable. Il est même possible de lancer de nouveaux médias : TV Libertés, Boulevard Voltaire et Mediapart en sont des exemples. C’est aux médias eux-mêmes d’inventer un modèle d’affaire robuste.

Il se publie périodiquement des visuels qui cartographient qui détient quels médias en France. Et le constat est clair, quelques richissimes concentrent des intérêts dans des titres privés parmi les plus importants. Dans un monde libéral, il est choquant que ces oligarques ne jouent pas leur rôle d’actionnaire en renflouant leurs titres via leur patrimoine. Mais ce serait en toute logique à l’État de ne pas les laisser profiter du beurre, de l’argent du beurre, des fesses de la crémière et de l’exploitation de son fonds de commerce !

Le « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette » entre média et politique a assez duré. Quand un homme politique au pouvoir se décidera-t-il à couper clair ces financements publics ? Quand des autorités de régulation lutteront-elles contre cette concurrence déloyale qui érige des barrières à l’entrée inéquitables ?

Rémy Mahoudeaux pour Boulevard Voltaire.

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3 Réponses à “Quand aurons-nous le courage de
cesser de subventionner la presse ?”

  1. Le poids des merdias de goche, est tel que meme le RN se couche devant eux :

    Attal LGBT : même le RN sermonne Philippe de Villiers
    https://ripostelaique.com/attal-lgbt-meme-le-rn-sermonne-philippe-de-villiers.html

  2. aux USA les podcasts prennent de l’importance, de plus en plus face aux chaînes d’information du câble. Je crois que dans quelques années il en sera de même pour la presse écrite, alors un peu de patience.
    L’impartialité n’existe pas, l’hypocrisie est de faire croire qu’elle existe. Faire passer le Monde pour « un journal de référence qui publie des articles de fond » est un mensonge éhonté, mais tellement répété depuis des décennies qu’il est devenu vérité.

  3. De la politique on est passé a une forme de dictature de la pensée unique, donc, quand les soit disant democrates aux pouvoirs seront mis a la porte, alors nous aurons des journaux faisant vraiment leur travail, mais il faudra que le peuple tiennent les ficelles, plus ceux sensés les representer qui ne travaillent que pour leurs propres interets.

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