Renaud Camus et la pensée maudite

Publié par le 26 Fév, 2024 dans Blog | 0 commentaire

Renaud Camus et la pensée maudite

A l’image de Jean Raspail, Renaud Camus est un écrivain maudit, poursuivi et persécuté par la gauche culturelle.

Il suffit de lire dans cette encyclopédie dévoyée par les progressistes, ce que Wikipedia dit du Grand Remplacement, publié par Renaud Camus en 2010 :

« Le grand remplacement est une théorie complotiste d’extrême droite introduite en 2010 par l’écrivain français Renaud Camus, et qui — fondée plus sur des impressions que sur des données démographiques réelles, biaisée par une défiance de nature xénophobe et raciste — affirme qu’il existerait en France un processus de substitution de la population française et européenne par une population non européenne, originaire en premier lieu d’Afrique subsaharienne et du Maghreb. »

Une définition biaisée et sectaire dont la majorité des Français savent qu’elle nie une réalité qui les accable chaque jour un peu plus !

Je relaye aujourd’hui un très long texte de Renaud Camus publié sur X. Il y alerte tous les Européens à propos des prochaines élections européennes qui pourraient être l’opportunité de renverser la majorité progressiste au Parlement européen pour mettre un terme aux projets funestes de l’Union européenne pilotée par les mondialistes de Davos.

C’est long mais d’une richesse et d’une profondeur peu égalée dans notre monde anesthésié par la moraline en cours.

Lettre aux Européens (La Ligne claire)

Les élections européennes du mois de mai prochain se présentent très différemment de toutes celles qui les ont précédées.

Elles sont en effet les premières à offrir aux différents peuples européens un espoir véritable de libération. Depuis des décennies ils sont livrés pour la plupart à la submersion migratoire organisée et à la gestion cynique, déshumanisée, déshumanisante surtout, des grands argentiers, des financiers, des multinationales et plus récemment des “gafa” devenus “gafam” — bref de toutes les puissances que se réunissent annuellement à Davos pour y gérer la planète comme un parc humain, une internationale des technocrates, une Métropolis blême, une entreprise vouée au seul profit des actionnaires. Pour la première fois on voit s’alarmer ce pouvoir sans nom et sans visage, disons la davocratie, la gouvernance managériale du monde par Davos, par la technique et par la finance, par la finance comme pure technique, manipulation abstraite des chiffres, des mots et des hommes.

La davocratie se fait du souci pour son plus beau fief, le plus docile, le plus passif, le plus amorphe, le plus complaisant à ses vœux : l’Europe de Bruxelles.

Et même elle s’inquiète pour cette France où elle a pourtant réussi à placer l’un de ses hommes les plus sûrs et les plus représentatifs, un des plus purs produits de ses sérails, Emmanuel Macron. C’est qu’une brèche formidable a été ouverte dans la paisible possession d’un continent par les affaires et les “affaires”. Déjà, dans plusieurs pays d’Europe de l’Est, du Centre et du Sud, en Pologne, en Slovaquie, en République tchèque, en Hongrie — les quatre États du pacte de Visegrad —, mais aussi en Autriche et en Italie, déjà sont au pouvoir des forces qui résistent au changement de peuple et de civilisation, à l’ethnocide culturel des Européens, aux industries de l’homme remplaçable, au remplacisme global, l’idéologie ou plutôt le mode de gestion davocratique qui broie indifféremment l’univers et l’humanité, les déshumanise, les prolétarise et remplace tout par autre chose, souvent sous prétexte de low-cost : mais c’est l’être qui est low-cost, pour les gestionnaires davocrates, tandis qu’ils travaillent incessamment, dans leur souci de normalisation industrielle et commerciale, à effacer ou à réduire toutes les différences, entre les origines, entre les appartenances, entre les sexes même, et à détruire une à une toutes les protections, autour de l’individu. Par eux toutes les frontières sont gommées, les peuples sont remplacés par d’autres peuples, les hommes par d’autres hommes, par des machines ou par des chiffres. À l’humanité est substituée une post-humanité hagarde, déculturée, désoriginée, hyperviolente et infantilisée. La ville et la campagne sont grignotées ensemble par le village planétaire, le village planétaire cède à la banlieue universelle, sous la banlieue universelle perce partout le bidonville global, dont la jungle de Calais fut l’illustration parfaite mais qu’on voit se répandre aussi bien à Paris et dans la plupart des métropoles.

Cependant, à cet univers de cauchemar, les forces d’opposition existent et se manifestent.

Et pas seulement en Europe de l’Est et du Centre : on les sent bouillonner aussi à l’Ouest et au Nord, bien que l’emprise de la davocratie remplaciste y soit beaucoup plus forte, que les divers remplacements qu’elle impose y soient beaucoup plus avancés, et que les opposants, les résistants, les dissidents n’y aient eu, jusqu’à présent, nul accès au pouvoir. En France les Gilets jaunes, qu’ils soient de droite ou de gauche, voire d’extrême-droite ou d’extrême gauche, sont un exemple de cette subversion qui menace in extremis, de la part d’une humanité condamnée au règne des robots ou à celui des zombies, les robots imposant les zombies, les revenants, les morts-vivants. Sourd, confus, souvent contradictoire, un grondement de refus se fait entendre d’un bout à l’autre du continent, une prise de conscience paraît s’opérer lentement, beaucoup trop lentement, face aux deux totalitarismes rivaux mais provisoirement alliés dont l’emprise s’exerce toujours plus étroitement sur la majorité des nations européennes : d’un côté la davocratie remplaciste, qui veut le Grand Remplacement, et de l’autre l’islam ou plutôt l’islamisme, car il n’est d’islam qu’islamiste, et il est la plus puissante incarnation du remplacisme, la plus présente et la plus pressante hypostase du remplacement. Bien sûr, contre ces puissances colossales, le combat est terriblement inégal, et le terrain électoral, très sévèrement contrôlé par les industries de l’homme remplaçable, est bien loin d’être le meilleur concevable.

On se moque volontiers des élections en Afrique …

… si souvent déterminées par la fraude et le bourrage des urnes. Mais les nôtres, si elles paraissent à première vue plus démocratiques, ou à tout le moins plus régulières, n’en sont pas moins prédéterminées pour autant, ni moins faussées.

Au bourrage des urnes elles opposent le bourrage des crânes, plus subtil, peut-être, plus long à mettre en œuvre, mais non moins efficace.

Tous les matins la Presse, si bien nommée, décide de ce qui va être la réalité du jour ; de ce qui va constituer, ou pas, l’actualité ; de ceux qui en seront, ou non, les protagonistes.

Le réel est la pure création des médias, par action et plus encore par omission.

C’est pourquoi il a paru plus juste d’appeler faussel ce réel faux, ce faux réel de confection médiatique, psychologique, manipulationniste, propagandiste. Ces journalistes, dont il importe peu qu’ils soient de droite ou de gauche pourvu qu’ils soient remplacistes, c’est-à-dire favorables à l’immigration de masse, appartiennent presque tous à des rédactions qui elles-mêmes sont directement la possession de davocrates notoires ; ou bien qui relèvent des États, que la davocratie contrôle dans la plupart des pays européens, mais nulle part si directement qu’en France, où l’État c’est Emmanuel Macron. Et la seule chose qu’exige la davocratie, tout ce qui lui importe vraiment, son cœur de métier, c’est la poursuite ou l’accélération de l’immigration de masse : le Grand Remplacement, le changement de peuple et de civilisation, l’afflux constant de nouveaux consommateurs, la fabrication industrielle de l’homme remplaçable et bientôt remplacé, à la fois producteur, consommateur et produit (jetable). Les médias peuvent compter sur un public prédisposé à les entendre, et surtout à n’entendre rien d’autre qu’eux, car l’école et l’ensemble des systèmes scolaires n’enseignent plus guère aux Européens, depuis la dernière guerre, ses horreurs, ses malheurs et ses crimes, que la sortie de l’histoire, c’est-à-dire, pour les peuples et pour les cultures, la disposition passive à tout accepter, y compris leur propre disparition.

Or, malgré ces formidables barrages, certains en Europe sont parvenus à faire affleurer à la surface de la vérité leur grand refus et leur résistance à la Destruction des Européens d’Europe.

Ceux-là sont si nombreux, même, et déjà si forts, que pour la première fois — c’est ce qui rend ces élections uniques —, un grand renversement du grand remplacement ne paraît plus du tout invraisemblable.

Un grand retournement de l’invasion migratoire, la remigration, apparaît à l’horizon comme une espérance concevable, et à vrai dire la seule, la seule ligne claire ;

Et c’est pourquoi nous avons donné ce nom, la Ligne claire, à notre liste, pour la distinguer des messages confus de ceux qui n’osent pas nommer l’évidence, qui tergiversent et palinodent indéfiniment sur le seuil du grand refus, ou qui s’accommoderaient au fond du statu quo atroce, à la timide condition qu’il ne s’aggrave pas, comme s’il n’était pas dans sa nature mécanique de s’aggraver sans cesse. Ceux-là proposent par exemple, et encore n’est-ce pas toujours bien net, de mettre un terme à l’immigration, d’en interrompre le cours. Mais interrompre une invasion n’a pas de sens, une fois qu’elle a déjà eu lieu.

La seule ligne claire est la remigration.

Pour que la remigration devienne réalité, il suffirait que les peuples envahis la désirent, et qu’ils expriment ce vœu par leurs suffrages : ils ont encore la force de l’imposer, et même de la mener avec humanité. Il faudrait cependant, avant cela, et c’est un préalable plus difficile à traduire dans les faits, sans doute, que les hommes et les femmes, les mouvements et les partis, qui proposent cette solution de salut, cette dérobade de dernier moment devant la catastrophe ultime, aient le loisir de s’adresser à eux, pour les exhorter au refus, comme nous le faisons ici. Hélas, pour faire obstacle à ce projet, réveiller les consciences, il n’y a pas seulement la Presse, il y a aussi ces deux autres exécuteurs et piliers du pouvoir remplaciste, les banquiers et les juges. Si les journalistes décident tous les jours, on l’a rappelé, de ce qui bénéficiera ou non du statut de réel, les banquiers, eux, décident en conséquence de subventionner ou pas les hommes, les femmes, les mouvements ou les idées qui ont réussi l’examen ; tandis que les juges décident de condamner, ou non (mais rarement non) ceux qui y ont échoué. On conçoit qu’il soit très difficile, pour quelque voix que ce soit, de franchir tous ces filtres, de résister à tous ces leurres et de déjouer toutes ces censures, d’autant que les organisateurs de la substitution ethnique sont très décidés à se montrer impitoyables envers toute manifestation de “haine”, comme ils disent, car c’est le nom qu’ils ont choisi de donner à tout essai d’obstruction à leurs menées.

Les haineux parlent toujours de la haine de l’autre, c’est à cela qu’on les reconnaît.

Et il faut bien se souvenir que s’appelle “haine”, désormais, dans le sabir de la davocratie remplaciste et pour sa clique de manipulation permanente des esprits, toute résistance au génocide par substitution, toute opposition au Grand Remplacement, toute objection à l’immigration de masse. Rien de tout cela, inutile de le dire, rien dans ce refus de l’intolérable, n’a quoi que ce soit à voir avec de la haine. Mais le premier remplacement est le remplacement des mots. Et ceux qui y procèdent n’ont plus la moindre idée, de toute façon, de ce que peut-être l’amour de son pays et la volonté de sauver sa civilisation. En de pareilles conditions, il n’est pas facile de se faire entendre. Mais tout doit être tenté. Il suffirait d’un écho, qui par hasard irait tomber au bon endroit. Et ce n’est pas le moment de baisser les bras. Nous le répétons depuis longtemps :

l’Europe, il ne faut pas en sortir, il faut en sortir l’Afrique, qui n’a rien à y faire — pas plus que l’Europe n’avait à faire en Afrique,

Elle n’a à y faire de nos jours, sinon pour y aider les populations, éventuellement, sur leur demande, y compris contre leurs tyrans et contre les voleurs qui les exploitent, qu’ils soient européens, africains ou d’autre origine ; et pour se livrer avec elles, si elles le souhaitent, à un commerce équitable et à d’autre échanges profitables pour toutes les parties, à commencer par des échanges culturels, intellectuels, artistiques, scientifiques. Quant à ceux qui tirent argument des horreurs réelles ou supposées de l’ancienne colonisation Nord-Sud pour légitimer la présente colonisation Sud-Nord, ils sont singulièrement inconséquents. Si la première fut aussi horrible qu’ils veulent bien le dire, pourquoi imposer la seconde, qui ne le sera pas moins, et qui risque même de l’être bien davantage puisque ses défauts ou ses crimes ne seront pas compensés en tout ou en partie, comme dans l’autre sens, par les avantages médicaux, techniques ou administratifs qu’apporte avec elle une société plus avancée en ces matières-là ? Ou bien veulent-ils signifier que la colonisation actuelle, après tous les maux engendrés par l’autre, est une légitime vengeance, donc une agression qu’ils assument comme telle ? Auquel cas il est pleinement légitime et même indispensable, vital, urgent, d’y résister.

La vérité est qu’il convient à présent de sortir à tout prix de l’ère coloniale de l’histoire de l’humanité,

avec ses deux phases inversées : d’abord un long prélude, entre le XVIe siècle et le dernier quart du XXe siècle, la colonisation Nord-Sud, militaire, administrative, politique, tâtonnante, maladroite, souvent brutale, parfois criminelle, qui s’est terminée vers 1960, disons entre 1947 et 1975 — entre l’indépendance de l’Inde et celle des colonies portugaises —, sur un constat d’échec et un reflux ; puis la colonisation Sud-Nord, l’actuelle, moins explicite, moins structurée, plus désordonnée et surtout infiniment plus massive.

L’Europe est aujourd’hui cent fois plus colonisée par l’Afrique qu’elle ne l’a jamais colonisée elle-même, et de façon autrement plus grave et plus profonde, car cette colonisation est démographique.

Elle menace donc d’être irréversible, si n’intervient pas très vite la révolte anticoloniale, ou décoloniale, comme on dit de nos jours : celle des peuples indigènes de l’Europe et des individus qui, avec le temps, et par amour pour leur civilisation et pour leur mode de vie, se sont assimilés à eux. Les deux colonisations contraires, Nord-Sud et Sud-Nord, ont beaucoup de points communs, ne serait-ce, hélas, que la destruction systématique de toutes les structures traditionnelles des sociétés colonisées, la famille, les systèmes de transmission, l’héritage culturel, le territoire lui-même et sa dimension historique et sensible, le paysage. Mais la colonisation actuelle, la colonisation démographique, présente la particularité, comme jadis l’esclavage, d’être triangulaire, d’impliquer trois protagonistes et non pas deux : ceux qui l’organisent, même s’ils peuvent compter sur l’enthousiasme conquérant de leurs exécutants, et notamment de l’islamisme, ne sont pas ceux qui l’accomplissent. Cette colonisation d’un genre nouveau, appuyée et voulue par la toute-puissance économique et financière du remplacisme global, témoigne une capacité de destruction beaucoup plus ravageuse que l’autre, et bien plus proche d’être définitive.

L’Europe envahie et colonisée, il ne faut pas la quitter, il faut s’en emparer pour la libérer et pour en chasser les traîtres qui l’ont livrée.

C’est ce qui pour la première fois semble possible, grâce au réveil des peuples trop longtemps hébétés par la mauvaise conscience suicidaire et saoulés par une menteur amour de l’autre qui n’est en fait que haine de soi et désir d’en finir dans la fusion générale, fatale à toute altérité. Quant un groupe de personnes ou de nations est soumis à des attaques convergentes et conjuguées, qui menacent son existence même, la dernière chose à faire, pour ses membres, est de se disperser et d’espérer trouver le salut chacun de son côté, dans la débandade. Certes Bruxelles a trahi, certes l’Union européenne telle qu’elle a fonctionné depuis des décennies figure au premier rang des responsables de l’africanisation et de l’islamisation du continent. Mais on peut en dire à peu près autant des gouvernements de la plupart des États de l’Union, au moins à l’Ouest : et les peuples ne souhaitent pas pour autant la disparition de leurs nations respectives. En France Vichy avait aussi trahi, lors de la précédente occupation, et Vichy était l’État français : ce n’était pas raison suffisante, bien au contraire, pour les Français, de vouloir en finir avec la France et avec leur État ; pas davantage ne faut-il, pour les Européens, en finir avec l’Europe, qui est une réalité culturelle, civilisationnelle, ethnique, aussi forte que chacune des nations qui la composent, et plus ancienne.

On peut en revanche abandonner Bruxelles qui aura été, en quelque sorte, le Vichy de l’Europe.

Pour effacer les mauvais souvenirs qui lui sont liés on peut changer de capitale, et choisir par exemple Vienne, ville impériale veuve d’un empire, idéalement placée au point de convergence et de rencontre de l’Europe du Nord et de l’Europe du Sud, de l’Europe de l’Ouest et de l’Europe de l’Est, de l’Europe catholique et de l’Europe protestante, au cœur musical, psychanalytique et juif de l’Europe centrale. À cette Europe refondée que nous appelons de nos vœux, bâtie sur le modèle d’une confédération à la manière ancienne de la Suisse, on pourra donner un président, de préférence élu au suffrage universel, et d’abord une constitution, qui en fasse une véritable Europe des Nations, avec une claire répartition des droits, des compétences et des devoirs entre les différents niveaux de pouvoir.

Traumatisée par ses crimes autant que par ses malheurs, ses souffrances et ses destructions, l’Europe, après la Seconde Guerre mondiale, a voulu, plus ou moins consciemment, sortir de l’histoire.

Elle s’est aveuglée volontairement, elle s’est bouché les oreilles, elle s’est retirée du monde, elle a cru que la Terre allait s’arrêter de tourner si elle participait de moins en moins à ses affaires. Elle a même, dans sa folie, ou sa paresse, ou son avarice, ou sa lâcheté, confié à d’autres le soin de sa défense. Elle s’est créé un monde imaginaire, une réalité de substitution, un réel faux, un faux réel, ce fauxel ou faussel qu’on évoquait plus haut, et dans lequel ce qui arrive n’arrive pas, à commencer par ce qui arrive de plus massif, de plus énorme, de plus dépourvu de précédent à cette échelle, de plus fatal à une civilisation et à son existence : à savoir l’invasion migratoire, le changement de peuple et de civilisation, le Grand Remplacement. C’est uniquement par cette volonté post-traumatique de sortie de l’histoire que peut s’expliquer l’invraisemblable passivité d’un continent jadis si entreprenant, et même remuant, face à la plus grande secousse de sa destinée à travers les siècles : la submersion ethnique, le génocide par substitution, l’autogénocide, en quelque sorte, la destruction des Européens d’Europe par eux-mêmes, par leurs gouvernement élus, par l’Union européenne.

Cela au douteux avantage des envahisseurs, absurdement déguisés sur le tard en “réfugiés”, comme si la moitié de la Terre était constituée de “réfugiés” ; et pour le profit plus certain de la davocratie planétaire, de la gestion toute financière et managériale du parc humain par les industries de l’homme, du remplacisme global.

Le racisme avait fait de l’Europe un champ de ruines, l’antiracisme en fait un bidonville haineux : l’appartement témoin du bidonville universel, que l’on aurait bien tort de prendre encore pour un village, avec ses papiers gras partout, ses détritus, ses tags, ses eaux sales, ses rats, ses boîtes à hommes, ses combats de tous les instants, à coups de machette ou de millions, pour un peu d’espace ou un peu d’air. L’Europe n’a de chance de salut qu’en opérant à présent son retour dans l’histoire, c’est-à-dire dans la réalité, dans la réel vrai, en acceptant de se réveiller, si douloureux que cela soit, de l’éternel présent du faussel, ce réel faux où elle s’est complu parce que rien n’y arrivait sinon des phénomènes confus maquillés tous en autre chose : une substitution ethnique en crise des réfugiés, une guerre de conquête en terrorisme, un réensauvagement hébété en démocratisation culturelle, etc. Les blocs de puissance sont évidents de par le monde, là les États-Unis et leurs clients, ici l’immense Russie et son éternel despotisme oriental, là-bas la Chine innombrable et forte de cette puissance industrielle que l’Europe lui abandonne chaque jour davantage, à nos portes et déjà dans la place l’islamisme atrabilaire et menaçant, sans oublier l’Afrique proliférante, qui, si elle n’est pas le plus grave danger immédiat pour le concert des nations, est certainement la plus sérieuse menace, par son explosive démographie, pour la bonne santé déjà si compromise de la planète.

Entre ces forces gigantesque l’Europe n’a aucun espoir de persévérer dans l’être, dans l’indépendance et dans sa civilisation propre, qui fut avec ses ombres et ses lumières une des plus brillantes qu’ait connues la Terre, si elle ne se résout pas à se concevoir à nouveau comme puissance.

Elle a déjà, par chance, une monnaie forte, l’euro, qu’il ne tient qu’à elle de défendre et de renforcer, en adoptant à son égard les principes austères des pays de Nord, qui leur ont si bien réussi, plutôt que ceux des pays du Sud. Pour retrouver sa place dans le monde il lui faut se doter d’une diplomatie et d’une armée, mais avant tout d’une volonté, et qui soit autre chose que le maigre ensemble de valeurs un peu niaises, surtout si elle est seule à les pratiquer, dont on la voit dépérir sous nos yeux. Elle ne peut être éternellement l’homme ou la femme malade des cinq continents. Personne ne lui demande la moindre agressivité, et encore moins, Dieu sait, d’esprit de conquête, sinon spirituelle, intellectuelle ou scientifique. On souhaiterait seulement qu’elle ne s’oubliât pas tout à fait dans une médiocrité affaissée et repue ; ni n’oubliât les Européens dont elle a la charge, et qu’elle abandonne avec tant d’indifférence, aujourd’hui, à l’invasion — pour ne pas dire qu’elle les lui livre. Tout est tellement détérioré et compromis dans l’Europe du remplacisme global, qu’il s’agisse des institutions, des hommes, des femmes, des âmes ou des paysages, tout, sauf les profiteurs et les organisateurs de ce drame, est tellement fatigué, usé, lassé, épuisé par le mensonge, la gêne, le vivre-ensemble et les humiliations de la conquête, que toute reconstruction ou reprise devra nécessairement adopter, ne serait-ce que pour commencer, la voie d’une politique des sanctuaires :

sanctuaires pour l’École, sanctuaires pour la culture, sanctuaires pour les paysages et la beauté du monde, sanctuaires pour le travail, l’emploi, l’économie, l’agriculture.

En France, mais aussi dans de nombreux autres pays de l’Union, l’institution scolaire, d’ailleurs typique de ce qui doit demeurer exclusivement dans la compétence des États, est dans un tel délabrement, et livrée à tant d’intérêts corporatistes et d’idéologies contraires, que toute espérance de succès est vaine, pour une réforme de plus. Ce que propose la Ligne claire est une sécession scolaire interne, sur la base d’un triple volontariat : des maîtres, des parents d’élèves et des élèves eux-mêmes. À ceux qui veulent prodiguer ou recevoir une éducation fidèle aux principes anciens d’autorité, de sélection, de formalisme tempéré par la gentillesse, de chronologie dans les enseignements, de présence du grec et du latin comme fondements parmi les plus fédérateurs de la civilisation européenne, à ceux-là il serait attribué des établissements et des fonds publics au prorata de leur nombre. Dans ces écoles, collèges et lycées réformés serait admis qui voudrait, indépendamment de toute considération de fortune ou d’origine, naturellement ; mais ne seraient gardés que ceux qui pourraient et voudraient en éprouver la rigueur bienveillante mais assumée, qu’il s’agisse des programmes ou de l’aménagement des jours ou des trimestres de travail. À ceux qui n’y parviendraient pas, ou qui ne seraient pas animés du désir d’y faire face et de s’en construire, il ne serait promis aucun sort plus amer que le retour au système actuel, dont les thuriféraires et perpétuels réformateurs disent si grand bien. On les laisserait à leurs lubies, en espérant toutefois que les bons résultats d’un modèle éprouvé finissent assez vite par s’imposer à eux, et par se proposer aussi, comme un objet d’émulation et de désir, à leurs élèves. Afin de pallier les inégalités liées aux situations sociales et culturelles de départ il serait créé un corps professoral d’assistance individuelle, ou quasi individuelle, qui, dans l’idéal, et avec le temps, devrait d’ailleurs être disponible pour tous les âges de la vie. L’objectif serait de garantir un égal accès à ces inégalités fondamentales — ne serait-ce qu’avec soi-même — que sont l’éducation, la connaissance, la culture. On a déploré à très juste titre que l’Europe, qui est avant tout une civilisation gréco-latine, chrétienne, celte, slave, juive, libre-penseuse, attachée au libre examen, et autant à l’étude et au goût de l’autre qu’à l’auto-analyse, n’ait pas placé la culture, les arts, la vie avec la pensée, en exergue à sa tardive construction politique.

Et de fait celle-ci ne se ressent que trop, à la vérité, de la primauté donnée d’emblée à l’économie, c’est-à-dire bien vite à l’économisme, à la finance, à une conception toute chiffrée, normalisée, standardisée du monde et de la vie, naturellement favorable à l’interchangeabilité générale, à l’homme remplaçable et à la matière humaine indifférenciée.

Le remplacisme global a eu tôt fait de repérer en ce continent qui ne voulait plus que vaquer paisiblement à ses petites affaires, sans plus se soucier de la moindre transcendance, une terre d’élection toute trouvée pour ses expérimentations et manipulations sur l’espèce humaine, sorte de G.P.A ou de P.M.A généralisées, étendues aux races et aux peuples. Il semble urgent de corriger ce tir mal engagé, et de placer au centre de la construction européenne, au contraire, la culture, les arts, les sciences, le champ intellectuel et spirituel de l’existence. À cette fin, et pour marquer symboliquement et pratiquement cet objectif, il paraîtrait judicieux et même urgent de créer une académie européenne des Arts, des Lettres et des Sciences, qui pourrait compter une centaine de membres, choisis parmi les plus représentatifs de la culture d’un bout à l’autre du continent, et qui pourraient se réunir deux ou trois jours durant tous les trimestres, par exemple — à Vienne, qui sait, dans une des beaux palais de Vienne, l’éventuelle nouvelle capitale. L’idée de sanctuaire pour la culture impliquerait la renonciation au nombre, à la quantité pour la quantité, aux industries culturelles, renvoyées qu’elles seraient, celles-là, et comme l’implique leur nom, à l’industrie, justement, au commerce, au tourisme, au loisir, au divertissement. Un grand principe d’excellence et de hauteur, de silence, aussi, de docte sérénité, devrait être opposé en tout à la massification, qui n’est qu’un des visages, et parmi les plus redoutables, du remplacisme global et de la déshumanisation de l’homme. Il faut aussi des sanctuaires à la beauté du monde, de toute part menacée par la banlieue universelle, le bidonville global, l’artificialisation précipitée, la destruction des paysages, qui n’est pas par hasard concomitante à celle des peuples et des âmes. L’Europe est soumise en même temps à quatre colonisations superposées, au moins :

  • culturelle, par l’Amérique ;
  • démographique, par l’Afrique ;
  • religieuse, par l’islam ;
  • et physique, matérielle, matérialiste, matiériste, par le béton, le ciment, le parpaing, le néon, le plastique et la tôle ondulée.

La beauté et la liberté sont sœurs dans l’espace sensible, elles sont loisir de s’absenter, de n’être pas là, de prendre ses distances et du recul à l’égard du cours tout matériel des événements et des choses. De même qu’il faut un droit au silence il faut un droit au vide, ce silence visuel. On dressera des cartes de ce qu’il en demeure, et on érigera ce reste en sanctuaires, protégés aussi bien de l’urbanisation que de l’industrialisation, fût-elle l’agricole ; et non moins des non moins redoutables “aménagements”, fussent-ils touristiques. Au demeurant c’est chaque ferme qui devrait devenir un sanctuaire, pour une agriculture enfin rendue à elle-même et libérée, comme la culture, de l’industrie et du grand commerce. Les antiremplacistes, adversaires de l’homme remplaçable, jetable, délocalisable, interchangeable, désoriginé, broyé, sont les seuls écologistes conséquents. Non seulement ils ne peuvent pas concevoir une écologie qui ne prenne pas en compte sa propre dimension esthétique, et qui dresse partout des éoliennes, par exemple, sous prétexte d’énergie propre, sans s’affliger qu’elle rendent la vie indigne d’être vécue, et le monde d’être vu ; mais leur idée de la biodiversité, loin de se limiter à la faune et à la flore, si tragiquement menacées qu’elles sont, va jusqu’à l’homme, et s’attache à la conservation heureuse de ses visages divers, de ses cultures, de ses civilisations, de ses races, de ses sexes, des différents types de société qu’il a élaborés à travers les âges et qui aujourd’hui tendent toutes à la fusion, au broyage collectif, corrélats de la rapide prolétarisation de l’espèce. L’antiremplacisme politique, dont la Ligne claire, qui le caractérise, est la présente incarnation électorale, se reconnaît quatre modèles :

  • la lutte des peuples pour leur droit à disposer d’eux-mêmes, principalement au XIXe siècle, en Grèce, en Italie, en Hongrie, en Pologne, en Belgique, etc. ;
  • la résistance à l’occupant nazi, lors de la Seconde Guerre mondiale ;
  • les combats pour la décolonisation, en Inde, en Indonésie, en Afrique noire, au Maghreb ;
  • et le refus buté des dissidents soviétiques qui ont montré au monde, contre toute espérance, que la seule vérité pouvait faire s’écrouler en quelques semaines, ou en quelques jours, les plus formidables totalitarismes lorsqu’ils sont — comme en son temps le communisme d’État ou comme le remplacisme davocratique aujourd’hui — édifiés exclusivement sur le mensonge.

Jamais une occupation n’a pris fin sans le départ de l’occupant.

Jamais une colonisation ne s’est achevée sans le retrait des colonisateurs et des colons. La Ligne claire, et seule à l’être, c’est celle qui mène du ferme constat du Grand Remplacement, aujourd’hui presque unanime, par la force des choses, à l’exigence de la remigration. Ceux qui prétendent la remigration impossible sont les mêmes qui disent en même temps que l’humanité est entrée dans une ère de migration générale, que les nations sont des hôtels, que tous les hommes sont ou doivent être en tout temps et en tout lieu des personnes déplacées ; et qui annoncent sans ciller que l’Europe a besoin de quarante millions de migrants, quand ce n’est pas de deux cents millions : or, ce qui selon eux est tout à fait possible dans un sens, et même souhaitable, doit bien l’être autant dans un autre, surtout avec le concours, non plus d’intercesseurs éminemment douteux, comme les passeurs, auxiliaires patentés et complices des industries de l’homme, mais d’un ou de plusieurs États résolus à agir, tardivement, avec humanité autant que détermination.

Renaud Camus.

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