Réseaux sociaux : la censure à géométrie variable

Publié par le 20 Jan, 2021 dans Blog | 2 commentaires

Réseaux sociaux : la censure à géométrie variable

On vit une époque formidable !

Oui, en considèrant la définition initiale du mot formidable :

« Qui est à craindre ou qui inspire une grande crainte, qui est dangereux de nature ou terrifiant d’aspect. »

La censure qui a frappé Donald Trump le 6 janvier m’a frappé, moi, de stupeur et d’indignation !

A part quelques réactions, les médias français sont restés très discrets sur ce viol caractérisé de la liberté d’expression. Car ils approuvaient en leur for intérieur cette décision contre un de leur ennemi.

Pas de liberté pour les ennemis de la liberté !

A gauche, le deux poids, deux mesures concernant la liberté d’expression est permanent.

Voici un article d’Alexandre del Valle paru dans Le Club de Valeurs actuelles qui fustige cette idéologie qui permet à la gauche de priver sans vergogne ses ennemis de certaines libertés :

Le bannissement du président Trump des réseaux sociaux ne colle pas avec le fait que des dictateurs communistes, des prédicateurs islamistes ou autres despotes violents (certes non-occidentaux) n’ont pas subi le même sort. Pourquoi ce deux poids, deux mesures ?, s’interroge notre chroniqueur Alexandre del Valle.

Le 8 janvier, les comptes Twitter (88 millions d’abonnés), Facebook (35 millions), et Instagram de Donald Trump ont été fermés au motif de « risque de nouvelles incitations à la violence ». Snapchat, TikTok, Twitch, Microsoft, Youtube et Reddit ont emboîté le pas. Google et Apple ont retiré la plateforme Parler de leurs applications afin que Trump et « l’extrême-droite blanche » ne puissent pas s’en servir en remplacement de Twitter, Amazon a supprimé le compte Parler du président honni. C’est ainsi la première fois qu’un chef d’Etat en exercice voit de la sorte sa liberté d’expression supprimée. On pourrait comprendre cette mesure unique si Trump avait déclenché une guerre illégitime, comme Georges Bush père et fils, après avoir émis des fake news autrement plus graves que celles de Trump, en fait le président états-unien le plus pacifiste depuis Carter.

On pourrait comprendre que les GAFAMs suppriment les comptes de Recep Tayyip Erdoğan (17,3 millions abonnés sur Twitter, dix millions sur Facebook), qui a insulté Emmanuel Macron, menacé des pays de l’UE (Autriche, France, Grèce, Chypre), nié le génocide arménien, fait massacrer les Kurdes en Syrie, tenté de s’emparer des eaux souveraines et du gaz de la Grèce et de Chypre du Nord, soutenu les djihadistes de Syrie et Libye, envoyés massacrer des Arméniens dans le Haut-Karabakh en appui de l’Azerbaidjan), soutenu Daech, réprimé l’opposition turque et la minorité kurde puis s’être fait voter les pleins pouvoir après avoir muselé la presse… Malgré tout cela, il n’a jamais été suspendu des réseaux sociaux.

Les GAFAMs n’ont pas non plus jugé utile de supprimer les comptes de l’ex-Premier ministre malaisien, Mahathir bin Mohamad, connu pour ses positions antisémites, qui dispose de 4 millions d’abonnés sur Facebook, et 1,3 millions sur Twitter. Le 29 octobre dernier, sur Twitter et sur son blog, après la décapitation de Samuel Paty, il a pourtant écrit que « les musulmans ont le droit d’être en colère et de tuer des millions de Français »… Les autorités de régulation de Twitter ont au départ refusé de bloquer le message de Mahatir, invoquant un « intérêt pour le public ». Il écopera d’un simple « avertissement », et son compte restera actif.

La décapitation de Samuel Paty n’a pas suscité d’émoi chez Twitter ou Facebook

On peut également citer d’autres chefs d’Etat qui ont, contrairement à Trump, du sang sur les mains et n’ont pas appuyé par des « populistes » comme Trump mais des groupes djihadistes et des révolutionnaires qui ont mis à feu et à sang à plusieurs pays pendant le printemps arabe : l’Emir du Qatar, Tamim Al Thani (925 000 abonnés sur Twitter), jamais censuré sur Twitter ; l’homme fort de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov (400 000 abonnés sur Facebook), et qui a été brièvement suspendu en 2017 mais jamais banni des RS alors qu’il a appelé à massacrer les blasphémateurs, commis des carnages en Tchétchénie et gravement insulté et menacé Emmanuel Macron et la France suite à la décapitation de Samuel Paty par un Tchétchène. Kadyrov a d’ailleurs défendu récemment le champion d’arts martiaux Khabib Nurmagomedov qui a prié pour que Macron soit « défiguré », ainsi que « tous ses disciples » de la « liberté d’expression ». Cette star du sport continue librement de communiquer avec ses 25 millions d’abonnés sur Instagram et n’a jamais été lui non plus banni par les GAFAMs…

Nicolás Maduro, le révolutionnaire communiste « bolivariste » (1,2 million d’abonnés Facebook et 4 millions sur Twitter), qui a empêché le processus démocratique, conduit son pays à la ruine et à la guerre civile, muselé l’opposition et fait exécuter des centaines de personnes, n’est pas censuré. Idem pour le Guide Suprême de la Révolution islamique iranienne, l’Ayatollah Khamenei : un de ses récents tweets hostile aux vaccins a été supprimé sur ses deux comptes (335 000 et 880 000 abonnés), mais celui qui a appelé à tuer des « ennemis de l’islam », fait exécuter des milliers d’opposants et appelé à détruire Israël n’a jamais été banni des réseaux sociaux. Idem pour les dirigeants d’Arabie saoudite, deuxième pays ex-aequo avec l’Iran en nombre d’exécutions d’opposants chaque année (par décapitations, pendaisons et crucifixions), jamais bannis des RS, et pour cause : l’Arabie saoudite est l’un des plus importants actionnaires de Twitter ! En 2015, le prince saoudien Alwaleed ben Talal est en effet devenu le 2e actionnaire de cette plateforme… En résumé, les GAFAMs sont du côté du « manche » et de leurs intérêts… Ils ont d’ailleurs attendu d’être sûrs que Biden allait prendre la place de Trump pour bannir définitivement l’homme à la mèche blonde…

Salafistes et frères-musulmans libres de déverser leur fanatisme sur les réseaux sociaux

Parmi les 200 comptes au monde ayant le plus de followers figurent les prédicateurs salafistes ou frères musulmans suivants:

  • Mohamed al-Arifi (21,4 millions d’abonnés sur Twitter ; 25 millions sur Facebook, 1er compte saoudien, 1er compte religieux au monde et 86e mondial), qui y justifie le droit de battre sa femme ;
  • Ayid al-Qarni (19 millions d’abonnés Twitter), qui combat toutes des valeurs occidentales;
  • Ahmad Al Shugairi (18 millions de followers), qui prône la haine des mécréants dans des émissions de télévision religieuses;
  • Salman al-Ouda (14,2 millions d’abonnés), Saoudien qui anime le site Islamtoday;
  • les Koweitiens Mishary Rashid Al-Afasy (14 millions d’abonnés) et Michari Rachid al-Afasi (14 millions), expert en nasheeds, très prisés par les djihadistes, chants islamiques interdisant les instruments de musique.

On peut citer aussi le plus célèbre des prédicateurs Frères musulmans, fondateur des associations fréristes occidentales et téléprédicateur vedette d’Al Jazeera, le Qatari d’origine égyptienne Youssef Al Qardaoui (3 millions d’abonnés sur Twitter; 642 362 sur Facebook), jamais banni des réseaux sociaux alors qu’il a appelé à tuer apostats, Juifs, homosexuels, blasphémateurs, adultères, et même nationalistes arabes, puis justifié des attentats-suicides…

Son disciple Tariq Ramadan, qui a formé des générations d’islamistes et défendu le Hamas et le Hezbollah, n’est ni censuré ni interdit sur Twitter (702 000 abonnés) ou Facebook (2 324 900). Son frère, Hani Ramadan, qui a justifié les répudiations, la lapidation et l’infériorité des femmes, et qui dénonce le sionisme et les intellectuels juifs, n’est pas plus censuré sur Twitter (5 665 abonnés) que sur Facebook (16 800). Le prédicateur Hassan Iquioussen, antisémite-complotiste, homophobe, diffuse son venin depuis 2009 sur Twitter (2500 abonnés) et Facebook (144 000). Il parle de “Juifs avares et usuriers” et du 11 septembre comme d’une “supercherie”, mais il n’a jamais été banni.

En guise de conclusion

Détail significatif : en mars 2020, le Conseil de surveillance de Facebook et Instagram a recruté une militante des Frères musulmans : la Yéménite Tawwakol Karman, nobelisée pour son appui aux révolutions arabes qui ont mis des pays souverains à feu et à sang (Yémen, Libye, Syrie, Egypte) et connue pour sa défense du voile. Du côté de la djihadosphère, 46 000 comptes Twitter ont été liés à l’Etat islamique. Ces comptes ont en moyenne 1 000 abonnés, ont été longtemps tolérés, puis supprimés seulement lorsque les Etats ont exercé des pressions après les vagues d’attentats. Les cyberdjihadistes y recrutent toujours sous des nouveaux comptes, bien moins vite supprimés que ceux des « suprémacistes populistes blancs » pro-Trump …

Alexandre del Valle pour Le Club de Valeurs actuelles.

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2 Réponses à “Réseaux sociaux : la censure à géométrie variable”

  1. Il ne s’agit pas d’une censure « ordinaire », simplement une censure dont le but est de mettre sur pied une dictature.

    Il y a eu campagne de diffamations et de calomnies, non censurées, mais plutôt mise en valeur par tous les médias de la planète, à quelques exceptions près et à l’exception des réseaux sociaux, je ne sais pourquoi.

    Ensuite, ainsi que l’a dit le « vainqueur sénile » dont l’intronisation sera ce soir, devant une marée de drapeaux remplaçant les fans inconnus au bataillon, il a été mis sur pied une fraude magistrale au niveau des élections.

    Puis les juges, aussi pourris qu’en France et qu’ailleurs, ont refusé de voir la « chose » (donc n’ont pas pu juger la dite chose) volontairement ou sous chantage???

    Petit à petit se sont dévoilés les têtes pensantes du complot (pardon des victimes des complotistes).

    Résultat?
    Un rappeur demandant qu’on tue les bébés blancs est acclamé et n’a pas son compte fermé.
    Un chrétien aimant son pays est censuré.

    Jusqu’aux banques qui refusent ses « économies ».
    A ce propos, cela m’amuserait si, en plus d’accueillir le réseau « Parler », les banques russes acceptaient les fonds de ce monstre chrétien…

    Pour le coup, on parlerait de « la réalité de l’ingérence russe »…

    Serait ce le but de la manip????

    En tous cas, je ne ferai plus travailler Amazon!
    Lorsque j’ai arrêté « Prime » en fin d’abonnement, j’ai reçu ce message : « désolé que vous nous quittiez »
    J’ai bien sûr enlevé ma carte bancaire.
    Le lendemain= message : « sans doute un problème de manipulation, votre carte bancaire n’apparaît plus. Nous allons devoir débite votre compte par tous les moyens qui nous seront disponibles »
    (enfin à peu près cela, j »ai effacé ce mail abject)

    Après vérification, mon compte Prime avait réapparu!
    Je n’ai donc re-supprimé et là j’ai reçu un mail me confirmant l’arrêt de Prime et souhaitant que cet arrêt soit provisoire.

    Ils peuvent toujours courir : je déteste le chantage!

    Je ne reprendrai pas WhatApps, quand bien même ils auraient reculé.

    Pour le reste, je n’ai jamais mis mes fesses sur ma face (ou l’inverse, hihihihi) tout en gazouillant!

    J’espère que la valeur de leurs actions en bourse continue de chuter!

    C’est la seule chose que ces vampires peuvent comprendre

    Enfin, ceci est le reflet de la pensée d’une « « suprémaciste populiste blanche » et encore, j’ai de la chance, je suis une femme.
    Avec un vrai problème, ceci étant.
    Je suis une vraie femme et non la clone de la nouvelle ministre adjointe de la Santé de Joe Biden

    • Suzanne dit:
      Il ne s’agit pas d’une censure « ordinaire », simplement une censure dont le but est de mettre sur pied une dictature.

      C’est exactement cela.

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